DANS MON PORTEFEUILLE: ““Je dois justifier chaque dépense à mes parents””
Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne, en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.
- Prénom: Chiara
- Âge: 20 ans
- Situation: en couple, mais habite chez ses parents
- Études: est en cours de bachelier pour devenir sage-femme
- Emploi: combine ses études avec un job étudiant non rémunéré dans l’entreprise de son père et travaille dans l’horeca durant les vacances d’été
- Salaire net: 14,80 euros de l’heure pour son job de vacances dans l’horeca
- Épargne: 23.000 euros
« J’ai parfois envie de manger des frites ou d’acheter une bouteille de rosé à 100 euros à l’insu de mes parents, mais c’est mission impossible. »
Chiara : « J’ai su très tôt que je voulais être sage-femme. Lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de ce métier, alors que j’étais en secondaire, j’ai été directement séduite. Et au cours des années où il m’a fallu attendre pour pouvoir enfin me lancer dans ces études, j’ai lu de nombreux livres liés à la grossesse, l’accouchement, la fertilité et les bébés. Je pense que j’en ai parcouru environ 150, vous imaginez donc à quel point j’étais heureuse en commençant enfin mon bachelier. En tant que sage-femme, on assiste les femmes et les hommes durant l’un des plus beaux moments de leur vie. On est intimement impliqué dès les premiers instants et les questions de fertilité et ce processus dure jusqu’à ce que le bébé ait environ un an. C’est un travail rempli d’amour, même s’il comprend aussi malheureusement des moments sombres qu’il ne faut pas sous-estimer. »
Choisir entre le plan A ou B, voire C
« Je suis actuellement en troisième année de bachelier. Une fois celui-ci achevé, j’aimerais continuer mes études avec un autre cursus, mais l’idée de déménager avec mon copain me démange et je commence à penser à avoir des enfants. Je crois que je vais d’abord poursuivre avec un master en sexologie et commencer ensuite à travailler dans un service lié à fertilité. Les revenus d’une sexologue sont beaucoup plus élevés que ceux d’une sage-femme, et avec la hausse du coût de la vie, il me semble plus prudent de continuer dans cette voie. Mais j’ai encore des doutes, car mon petit ami est plus âgé que moi et travaille déjà depuis trois ans. Il cherche une maison et la formation que je voudrais entreprendre se déroulant à plus d’une heure de chez nous, je devrais prendre un kot sur place. Il y a aussi le plan B, suivre trois cursus en un an, en tant que consultante en ménopause, coach en fertilité et consultante en lactation. Il est important d’étudier maintenant pour me garantir un bel avenir plus tard. »
Une forme de chantage
« Le fait d’obtenir un bachelier de sage-femme à la fin de cette année universitaire ne signifie pas pour autant que je pourrai travailler dans cette profession plus tard. Il s’agit d’un emploi très spécifique et y accéder n’est pas si évident. On ne peut, par exemple, le pratiquer qu’à condition d’avoir étudié les soins infirmiers en plus du cursus de sage-femme. On commence souvent dans un autre service au sein d’un hôpital. Puis ce n’est qu’une fois qu’une place se libère pour ce poste qu’on peut enfin y accéder. C’est un win-win pour les hôpitaux, mais de mon côté, je considère ça comme une forme de chantage. Je ne veux pas être infirmière, mais sage-femme. C’est pourquoi je suis convaincue qu’avec un master, je trouverai plus facilement du travail dans ce secteur. »
Ne rien dépenser
« Je combine mes études avec un job le week-end dans l’entreprise de mon père. Je ne suis pas payée, car c’est une sorte de compensation pour le fait que mes parents payent encore tous mes frais. Durant les mois d’été, je travaille dans l’horeca et fais parfois du babysitting. Tout l’argent que je gagne va directement sur mon compte épargne, et à ce jour, je n’ai pas dépensé un euro de cette somme durement gagnée. Quand je sors, mes parents me donnent 50 euros et je dois ensuite justifier ce que j’ai fait de cette somme. J’ai parfois envie de manger des frites ou d’acheter une bouteille de rosé à 100 euros, mais c’est mission impossible. Mais un jour, je volerai enfin de mes propres ailes. »
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