CANICULE : pourquoi les femmes sont les plus en danger face aux fortes chaleurs ?
Et si la vague de chaleur qui nous touche actuellement n’impactait pas les femmes et les hommes de la même manière ? C’est ce que démontre une étude néerlandaise, qui indique que les femmes seraient les personnes les plus à risque pendant la canicule.
Alors que la canicule bat son plein, de nombreuses personnes décèdent en raison des fortes chaleurs. En particulier en Espagne et au Portugal où le bilan des décès ne cesse d’empirer. Des scientifiques ont donc décidé de s’intéresser de plus près à l’impact de ce phénomène. Si les premières victimes de ces fortes chaleurs sont les personnes âgées ou ayant des soucis de santé, il s’avère que les femmes seraient bien plus impactées que les hommes par les températures qu’affichent les thermomètres depuis plusieurs jours.
Lire aussi : CHALEUR MORTELLE : en Espagne, la canicule cause la mort de 360 personnes
Les femmes auraient 15 % de risques en plus de mourir en raison de forte chaleur
Selon une étude réalisée en 2018 par des chercheurs néerlandais et relayée récemment par l’Agence britannique de sécurité sanitaire, les femmes seraient bien plus en danger que les hommes face à la canicule. Comme l’expliquent les scientifiques, peu d’études sur « les conséquences du réchauffement climatique sur l’organisme », prennent en compte le facteur du genre. L’équipe de chercheurs a donc dû se fier aux résultats de plus de 60 articles publiés entre 2000 et 2016 afin de nourrir leurs travaux. Après avoir étudié les chiffres de mortalité lors de différentes périodes de canicule comme celle de 2003 en France, ils affirment :
« Quand on observe des populations dans différentes tranches d’âge, on constate que durant cet épisode caniculaire le taux de mortalité chez les femmes était en moyenne 15 % plus élevé que chez les hommes. »
Quelles seraient les raisons d’un tel écart ?
Si la cause de ce taux de mortalité plus élevé chez les femmes n’a pas encore été découverte, les chercheurs ont plusieurs hypothèses. « L’explication la plus simple est d’ordre physique et tient au fait que le corps des femmes, généralement plus petit que celui des hommes, chauffe plus vite », explique Mike Tipton chercheur à l’université de Portsmouth. Dans ce cas de figure, le corps se réchauffant plus vite, le cœur se mettrait plus rapidement en branle pour réagir au choc thermique. Un mécanisme « qui augmenterait le risque d’accident cardiovasculaire », selon lui. Autre facteur qui pourrait expliquer les résultats : le fait que les femmes transpirent moins que les hommes, en particulier « lorsqu’elles sont plus âgées », affirme le chercheur Simon Cork. Or la transpiration étant « le seul mécanisme naturel de refroidissement du corps, puisqu’il s’agit du processus d’évaporation de l’eau corporelle qui s’est réchauffé sous l’effet de l’effort ou de la chaleur », elles seront donc plus à risque. Sans oublier une dernière hypothèse, les femmes vivant plus longtemps que les hommes, elles seraient bien souvent isolées lorsqu’elles sont âgées. « On peut ajouter à cela, le fait qu’elles ont tendance à vivre plus longtemps que leur partenaire, on sait que l’isolement joue un rôle dans la mortalité en période de canicule », affirme Mike Tipton.
À lire aussi :
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici