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Contraceptifs tumeur cérébrale.
© Getty Images

Ces contraceptifs augmenteraient le risque de développer une tumeur cérébrale

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Selon une récente étude, certains progestatifs que l’on retrouve notamment dans plusieurs moyens de contraception féminins augmenteraient le risque de développer une tumeur cérébrale.

Alors que la science avance lentement sur la mise au point d’un contraceptif masculin, la contraception féminine soulève une nouvelle fois des tas de questions et de craintes. Une étude française publiée le 27 mars dans le British Medical Journal (BMJ) révèle que l’utilisation prolongée de certains types de progestatifs était liée à une augmentation du risque de développer un méningiome intracrânien, une tumeur cérébrale souvent bénigne.

Les progestatifs sont des hormones de synthèse qui agissent comme la progestérone naturelle. Ils sont régulièrement utilisés dans les moyens de contraception comme la pilule, ou encore comme traitement de maladies gynécologiques telles que l’endométriose. Les scientifiques savaient déjà que le risque de méningiome était accentué par certains facteurs tels que la prise à forte dose des progestatifs nomégestrol (Lutenyl, Naemis, Zoely), chlormadinone (Belara, Gynorelle, Lutéran, Prostal) et acétate de cyprotérone, mais l’ensemble des progestatifs n’avaient jamais été testés jusqu’alors.

Des risques jusqu’à six fois plus élevés

L’équipe de Noémie Roland, épidémiologiste au sein du groupement EPI-PHARE créé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, s’est penchée sur plusieurs progestatifs pour évaluer le risque réel de méningiome. Les chercheurs se sont appuyés sur le système national de données de santé (SNDS) des Français, pour un total de 18.061 femmes d’une moyenne d’âge de 58 ans, ayant toutes subi une intervention chirurgicale pour un méningiome intracrânien entre 2009 et 2018.

Outre les trois progestatifs précédemment cités, trois hormones de synthèse se sont particulièrement distinguées lors de cette étude. Les scientifiques ont, en effet, découvert que “l’utilisation prolongée, c’est-à-dire d’un an ou plus, de médrogestone (Colprone) était associée à un risque 4,1 fois plus élevé de méningiome intracrânien nécessitant une intervention chirurgicale”. Et l’équipe d’ajouter: “L’utilisation prolongée de l’acétate de médroxyprogestérone injectable (Depo-Provera) était associée à un risque multiplié par 5,6, et l’utilisation prolongée de la promégestone (Surgestone) était liée à un risque multiplié par 2,7.”

D’autres études nécessaires “de toute urgence”

Les auteurs de ces recherches soulignent qu’il ne s’agit là que d’une étude d’observation. Celle-ci ne permet pas d’établir de lien de cause à effet. Par ailleurs, ils précisent que les données qu’ils ont utilisées ne sont pas complètes, notamment parce qu’il n’y est pas mentionné les indications médicales pour lesquelles les progestatifs sont prescrits. Ils n’ont pas non plus pu tenir compte des prédispositions génétiques et de l’exposition à des doses élevées de radiations de chaque individu.

Néanmoins, 74 millions de femmes utilisent de l’acétate de médroxyprogestérone comme contraceptif, à travers le monde, les chercheurs estiment dès lors que “d’autres études utilisant d’autres sources de données sont nécessaires de toute urgence pour mieux comprendre ce risque”.

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