L’Insta Corps Cools illustre les ravages de la grossophobie
Entre dénonciations, posts militants et memes, la créatrice de l’Instagram Corps Cools, qui se décrit comme “activiste du gras”, veille à éveiller les consciences au poids écrasant de la grossophobie.
Car si, en 2022, on (à part quelques Visigoths) a bien intégré que le racisme/sexisme/l’homophobie quotidiens, c’était non, ce n’était pas “drôle” et ce n’était (heureusement) plus accepté, la grossophobie, elle, peine à subir le même traitement malgré l’essor du mouvement body positive ces dernières années.
La faute à une croyance aussi fausse et injuste qu’ancrée qui veut que si on est gros·se, c’est qu’on l’a bien cherché, et qu’on ne mérite donc que les blagues bien lourdes sur le sujet ou pire, la grossophobie bienveillante, ces critiques déguisées en inquiétude pour le bien-être et la santé de la personne à qui on les balance.
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Entre coups de gueule, coup de cafards et autres messages libérateurs, Corps Cools prend le temps de détricoter de manière pédagogique et fouillée les diktats qui pèsent sur nos corps et permettent à la grossophobie quotidienne de continuer à être d’actualité. Avec, en commentaires, des personnes qui confient suivre le compte “afin de me déconstruire… j’espère qu’un jour on pourra admirer la beauté du corps humain pour sa diversité, et ce sous toutes les formes” ou qui remercient sa créatrice pour son contenu “toujours intelligent et bienveillant”.
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Une évidence, pour celle qui est également la co-fondatrice de l’ASBL Fat Friendly et qui compile la violence de la grossophobie quotidienne sur le compte La Bande des Gros. Un rappel douloureux que le chemin à parcourir est encore de taille, à l’heure où, ainsi que le confie la créatrice de Corps Cools, “le truc auquel on m’a le plus demandé de répondre dans ma vie de militante est, sans aucun doute, ‘Oui, mais la/ta santé ?'” et s’interroge, en citant Gabrielle Lisa Collard au passage: “pour chaque personne grosse qui essaie juste de vivre et d’avancer sous une pluie de haine et de préjugés, il y a semble-t-il cent autres individus qui tiennent à lui faire avouer qu’il existe des dangers liés à un poids plus élevé. À ces personnes, je demande sincèrement une chose: pourquoi vous faites ça?”.
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