Les femmes disent stop à l’accouchement masqué
En France, de plus en plus de femmes s’opposent au port du masque obligatoire lors de l’accouchement. Le mouvement #StopAccouchementMasqué envahit les réseaux sociaux.
Certaines qualifient même leur accouchement dans ces conditions de violences obstétricales.
L’accouchement est un sport
L’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré “il ne faut pas porter de masque quand on fait de l’exercice car les masques peuvent réduire l’aisance respiratoire. La transpiration peut entraîner une humidification plus rapide du masque, rendant la respiration plus difficile et favorisant la croissance des micro-organismes”. Un accouchement est considéré comme un sport intense alors pourquoi l’imposer aux femmes enceintes alors qu’on n’imaginerait jamais rendre le masque obligatoire aux coureurs d’un marathon? Le mouvement #StopAccouchementMasqué espère mettre fin à cette pratique, dans toutes les maternités.
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Et en Belgique?
En théorie, le port du masque est obligatoire dans les hôpitaux belges mais, en pratique, les soignants semblent se montrer plus souples que chez nos voisins français face à cette règle. “Nous travaillons toute la journée avec un masque pour protéger nos patients alors nous leur demandons aussi de penser à nous et aux autres personnes dont nous nous occupons. Le port du masque permet d’éviter de transmettre le virus” explique Pauline, sage-femme. Mais à l’hôpital, ses collègues et elle travaillent au cas par cas. “Si nous voyons qu’une femme ressent le besoin d’enlever son masque pendant son accouchement, la plupart du temps, on accepte. Par contre, quand je vois certains papas qui ne se couvrent pas le visage en notre présence, je trouve ça irrespectueux” précise la spécialiste.
Laura a accouché le 8 septembre dernier. “Mon mari et moi n’étions autorisés à retirer notre masque que lorsque nous étions seuls dans la salle d’accouchement. Si le travail n’a pas été long (5 heures), l’accouchement en lui-même a duré près d’1h30. Une heure et demie pendant laquelle j’ai dû pousser, masquée. Quand le rythme cardiaque de mon fils a légèrement décéléré, on m’a aussi placé un tube à oxygène, sous mon masque, et j’avais tout simplement l’impression de ne plus pouvoir respirer, de ne plus pouvoir reprendre mon souffle. Je transpirais à grosses gouttes, j’étouffais presque. J’ai supplié la sage-femme de pouvoir le retirer, ne serait-ce que quelques secondes pour pouvoir reprendre un peu d’air. Elle était très compréhensive et a accepté” raconte-t-elle.
Rencontrer son bébé masquée
Parmi les témoignages récoltés sous le hashtag #StopAccouchementMasqué, on peut notamment lire celui de Laurène. “Ce qui m’a le plus affectée, c’est le fait de ne pas avoir pu embrasser ma fille quand ils l’ont posée sur moi” écrit-elle. Un sentiment partagé par Laura qui a dû remettre son masque sur son visage dès qu’elle a eu son bébé dans les bras. “La première fois que mon fils m’a regardée dans les yeux, j’étais donc masquée. Je lui ai donné le sein pour la première fois, masquée. Je lui ai donné son premier bain, masquée. Je l’ai changé pour la première fois, masquée” explique la jeune maman. Mais, dans le cas de Laura, ce détail est loin d’avoir gâché ces instants de pur bonheur. “Au final, je garde un merveilleux souvenir de mon accouchement, de cette rencontre magique avec mon petit garçon. Le personnel soignant, qui était très doux, à l’écoute, n’a fait que respecter les mesures sanitaires imposées par l’hôpital” conclut-elle.
Photos: Getty images
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