La première cause de mortalité féminine en Belgique va vous étonner
Les maladies cardiovasculaires sont encore et toujours considérées comme des maladies masculines. Elles sont pourtant la première cause de mortalité féminine en Belgique et dans le monde, avant le cancer du sein !
Non, les maladies cardiovasculaires ne touchent pas que les hommes ! En Belgique, 31% des décès de femmes sont dus aux maladies cardiovasculaires. Sur les 15 dernières années, le pourcentage de femmes de moins de 50 ans victimes d’un infarctus a triplé.
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Un préjugé mortel
La Ligue Cardiologique Belge lance sa campagne de l’été, et appelle les Belges à déconstruire ce préjugé selon lequel les maladies cardiovasculaires concernent principalement les hommes.
Le fonctionnement d’un coeur est identique chez tout être humain. Notre coeur est un muscle qui a un rôle de pompe: c’est grâce à cette pompe que le sang parcourt notre corps dans nos artères et nos veines. Il existe cependant des spécificités chez les femmes. Premièrement, le coeur des femmes est anatomiquement plus petit, et leurs artères plus fines (se bouchent plus facilement), ce qui les rend davantage sensibles à certains facteurs de risque (cholestérol, stress, tabac, sédentarité, diabète, hypertension). De plus, les oestrogènes naturels de la femme ont un effet cardioprotecteur. Pendant longtemps, les femmes non ménopausées étaient donc relativement protégées des maladies cardiovasculaires, et n’y étaient confrontées en moyenne qu’une dizaine d’années plus tard que les hommes. Malheureusement, l’évolution profonde des modes vies a des conséquences néfastes sur le coeur des femmes, qui ont aujourd’hui les mêmes comportements à risque que les hommes : les jeunes femmes fument plus tôt et plus fréquemment, sont plus sédentaires, très confrontées au stress (privé comme professionnel), consomment plus d’alcool et ont une alimentation moins équilibrée qu’avant. Tout cela réduit l’effet protecteur de leurs oestrogènes naturels et augmente leur risque cardiovasculaire.
Attention à la contraception
Les moyens de contraception basés sur des oestrogènes de synthèse (la majorité des pilules, l’anneau vaginal et les patchs cutanés) ont un effet “coagulant” sur le sang, c’est-à-dire qu’il est moins liquide, ce qui augmente les risques de formation de caillots dans les vaisseaux sanguins. Ces méthodes contraceptives peuvent donc être dangereuses pour des femmes qui ont dans leurs antécédents familiaux d’autres femmes victimes d’embolies, de thromboses ou d’accidents cardiaques avant 65 ans.
Contraception et tabac, un cocktail dangereux
La contraception avec des oestrogènes de synthèse doit être prohibée chez les fumeuses : le tabac rigidifie les artères, ce qui augmente aussi le risque de caillots. Même pour celles qui ne fument que quelques cigarettes par jour, il est impératif de choisir une contraception sans oestrogènes de synthèse. Chez les femmes de plus de 35 ans, l’association d’une contraception contenant un oestrogène de synthèse avec le tabac multiplie par 30 le risque d’infarctus !
Penser à son coeur au moment de la ménopause
Malheureusement, la protection naturelle des oestrogènes disparaît avec la chute d’hormones à la ménopause (en particulier, la ménopause précoce est un facteur de risque). Le risque cardiovasculaire des femmes augmente donc significativement dès ce moment-là, et pour le reste de leur vie. Il est donc important d’aller faire un bilan cardiovasculaire complet chez son médecin à ce moment-là. Il appartient notamment à un médecin d’évaluer le rapport risques/bénéfices de certains traitements hormonaux de substitution, car leur effet dépend du type de traitement ainsi que des autres facteurs de risque cardiovasculaires de la personne ménopausée.
Les symptômes inquiétants chez la femme
Chez la femme, les symptômes d’accidents cardiovasculaires (comme par exemple, pour la crise cardiaque) peuvent être moins typiques ou moins inquiétants que chez l’homme. Ces symptômes peu reconnaissables, cumulés à la fausse croyance que les maladies cardiovasculaires ne touchent pas les femmes, ont des conséquences dramatiques : les femmes sont moins enclines à prêter attention à ces symptômes, à se présenter d’elles-mêmes à l’hôpital et à être prises en charge correctement. Il est à noter qu’en cas de malaise, une femme a 27% moins de chance de bénéficier d’un massage cardiaque qu’un homme, alors que c’est une étape essentielle à la survie.
Les femmes doivent faire attention :
- à des symptômes d’essoufflement ;
- à des symptômes de fatigue extrême (étourdissements, sueurs) ;
- à des symptômes aux airs de problèmes digestifs (nausées, vomissements,
douleurs dans l’estomac).
Plus d’infos sur le site Internet de la Ligue Cardiologique Belge.
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