Le syndrome de KISS, où quand les bébés ne cessent de pleurer de douleur
Les professionnels de la santé ont enfin mis un nom sur ces bébés dans une extrême souffrance et qui ne font que pleurer. Identifier un syndrome de KISS, encore méconnu, pourrait sauver la vie des parents et des tous petits.
Marie a donné naissance à Éléa il y a deux ans. Elle se souvient encore des six premiers mois de sa fille qu’elle compare à un calvaire:
Elle pleurait tout le temps, nuit et jour. Je ne pouvais pas la laisser dans son lit ou la poser où que ce soit. Rien ne parvenait à l’apaiser. Les pédiatres et différents médecins nous assuraient que tout allait bien”.
Pourtant, Éléa est alors en souffrance, sa maman le sent. “Mon instinct me disait que quelque chose n’allait pas. Elle n’avait pas faim, ne devait pas être changée. On faisait tout ce qu’il fallait pour qu’elle soit bien mais ça empirait de jour en jour” explique-t-elle.
Jusqu’au jour où sa belle-soeur lui propose d’aller voir un ostéopathe. Face à l’incompréhension totale de la situation, Marie et son mari prennent un rendez-vous chez un spécialiste. “Il a tout de suite senti qu’il y avait un problème au niveau de sa nuque. Une petite manipulation a été nécessaire. Quelques jours plus tard, on rencontrait enfin notre bébé”.
C’est quoi le syndrome de KISS?
Éléa souffrait certainement de ce qu’on appelle aujourd’hui le syndrome de KISS, traduit de l’allemand “troubles de symétrie induits par les articulations de la jonction crâno-cervicale”. Il s’agit d’un blocage dans la nuque qui entraîne tout une série de symptômes: difficultés à avaler, reflux, fièvre, problèmes nerveux, position courbée. Certains bébés n’ont aucun symptôme sinon les pleurs. La liste n’est pas exhaustive et n’est pas propre au syndrome. D’où la difficulté à l’identifier.
En Belgique, il n’est d’ailleurs toujours pas reconnu par le corps médical. Pourtant, les témoignages affluent de plus en plus et entraînent une prise de conscience générale.
Le Dr Heiner Biedermann a contribué à faire connaître le syndrome de KISS en Allemagne, comme on peut le lire sur le site de la RTBF. 3 à 5% des bébés sont touchés. Il pourrait être dû à des manipulations durant l’accouchement (grossesses multiples, ventouse, mauvaise présentation, etc).
“Notre jonction entre le crâne et la nuque est très importante pour tout le comportement moteur de notre corps. Au début de sa vie, le bébé sait tourner sa tête et au fur et à mesure, le reste du corps suit, jusqu’au premier anniversaire quand il commence à marcher. Quand il y a un décalage, un stress dans cette région, on a des symptômes qui sont souvent répertoriés comme du reflux ou des coliques. Les pédiatres ne voient pas toujours que c’est une thérapie mécanique qui peut aider. Il y a des bébés qui ont des problèmes à avaler ou qui régurgitent. Rapidement, on croit que c’est un problème de l’estomac, alors que c’est souvent un problème de la nuque” explique Heiner Biedermann à la RTBF.
Très peu de professionnels de la santé connaissent ce syndrome et la manipulation à exercer pour la soigner. Pourtant, elle pourrait soulager bien des enfants en difficulté.
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