Les produits d’hygiène intime augmenteraient les risques de cancer et d’infertilité
Quand on achète un produit d’hygiène intime, c’est pour faire du bien à son corps. Sauf qu’ainsi que vient de le révéler une étude scientifique, ça aurait plutôt l’effet inverse, entre produits chimiques dans le sang, augmentation du risque de cancer et dérèglement de la fertilité.
L’étude, réalisée par trois chercheurs américains et publiée dans le Journal of Women’s Health, révèle des effets secondaires dangereux des produits d’hygiène intime vendus dans le commerce. Pour le démontrer, les chercheurs se sont intéressés au lien entre l’exposition à des composés organiques volatils et l’utilisation de produits d’hygiène intime chez près de 2 500 femmes âgées de 20 à 49 ans. Verdict? Les femmes qui pratiqueraient des douches vaginales au moins deux fois par mois présentaient des concentrations de 1,4-dichlorobenzène 81% plus élevées dans le sang. 1,4-dichlo-quoi? Ce composé organique volatil se retrouve notamment dans les peintures, et peut s’avérer cancérigène.
Une mécanique bien huilée
Quant aux femmes qui utilisent des poudres vaginales désodorisantes, les chercheurs ont décelé des concentrations sanguines 36% plus élevées d’éthylbenzène dans leur sang. Outre leur effet cancérigène, les composés organiques volatils sont également associés à des troubles neurologiques et respiratoires ainsi qu’à des risques accrus d’infertilité. Tout sauf clean, donc. De quoi convaincre les adeptes de la douche vaginale ou des poudres désodorisantes de jeter leurs produits? Pas si simple. En juillet 2018, un juge du Missouri, aux USA, a accordé des dommages de plus de 4 milliards de dollars à 22 femmes qui affirmaient que leur cancer des ovaires était lié à l’utilisation de talc pour rafraîchir leur intimité. Sauf que l’intimité en question se rafraîchit très bien toute seule: grâce à ses muqueuses, le vagin se nettoie et se régule tout seul, sans avoir besoin de produits ou poudres pour l’aider. Au contraire, un nettoyage trop fréquent et vigoureux peut perturber l’hygiène intime. Ce qui n’empêche pas une industrie florissante de vendre aux femmes depuis le début du 20e siècle des produits pour maintenir la “fraîcheur” et la “propreté” intime, matraquant au passage la croyance qu’un vagin qui a de légères pertes est au mieux non-hygiénique, au pire, dégoûtant. Les pertes en question étant en réalité non seulement très hygiéniques mais aussi une barrière de protection contre les infections. Barrière bien inutile, par contre, face à des composés organiques volatils cancérigènes. Et si du coup, on laissait notre vagin (et notre santé) en paix?
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