Cette photo montre la douloureuse réalité de l’endométriose
Photographe londonienne, Georgie Wileman a choisi de dévoiler, à travers une exposition bouleversante, les séquelles laissées sur son corps par l’endométriose. Et tout particulièrement via un cliché baptisé 2014-2017 où l’on découvre les cicatrices qu’ont amenées sur son corps trois ans de traitement contre cette maladie chronique qui touche une femme sur dix.
Cinq marques, celles des cinq interventions subies, accompagnées des dates où elles se sont déroulées. Une photo qui, tout en étant presque clinique, est incroyablement intime. Avec son exposition baptisée sobrement Endometriosis, l’artiste britannique a voulu montrer la part la plus sombre et la plus personnelle des souffrances que cause l’endométriose, pathologie dont elle souffre depuis l’adolescence, et pour laquelle il lui a fallu 12 ans avant d’être correctement diagnostiquée.
Quand je suis tombée gravement malade à l’âge de 13 ans, on m’a renvoyé vers un psychothérapeute, en considérant qu’il s’agissait d’une dépression. Les femmes doivent en général attendre 10 ans avant d’obtenir un diagnostic. Dans mon cas, ce furent 12 ans d’atroces douleurs, de saignements, d’ambulances et d’accusations avant de recevoir le mien.
Encore trop méconnue
Ses clichés la montrent tordue par la souffrance, l’abdomen marqué, ou encore son lit d’hôpital souillé. Des images dures, fortes et sans fards pour rompre toujours plus avec le tabou de cette maladie encore incomprise et les clichés qui la présentent trop souvent comme source de simples menstruations pénibles.
Pour certaines, ce sont des crampes paralysantes, semblables à celles de la grossesse, quand elles ont leurs règles, chaque mois, pour d’autres, c’est une douleur quasi constante qu’elles doivent affronter chaque jour.
L’endométriose est en effet une maladie gynécologique amenant le tissu utérin, l’endomètre, à coloniser d’autres organes, créant des kystes et des lésions et pouvant entraîner des problèmes d’infertilité.
L’exposition se déroule à la National Portrait Gallery de Londres jusqu’en février 2018. Georgie Wileman n’a, elle, pas pu assister à son inauguration, à cause de la douleur et d’une opération proche.
Elles aussi mettent la maladie en lumière:
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