Qu’est-ce que le TDPM, le trouble dysphorique prémenstruel?
Avez-vous déjà entendu parler du TDPM, le trouble dysphorique prémenstruel? Selon TDPM France, 3 à 8% des personnes menstruées seraient concernées.
Selon Francesco Bianchi-Demicheli, Professeur à l’Université de Genève et auteur de l’article “Le trouble dysphorique prémenstruel : diagnostic et stratégie thérapeutique”, le TDPM est “est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM) avec au premier plan des symptômes psychiatriques, survenant durant la dernière semaine de la phase lutéale et s’améliorant au début de la phase folliculaire.”
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Dans ce cadre, “la notion de TDPM semble [...] faire appel à l’intervention de facteurs psychobiologiques capables d’influencer simultanément le système nerveux central (SNC), le système génital et endocrinien de la femme, poursuit le spécialiste. Des données plus actuelles évoquent même une perturbation du fonctionnement du système sérotoninergique chez les femmes avec SPM et TDPM, et plus spécifiquement, une baisse de la concentration de sérotonine.
L’ensemble de ces données indiquerait ainsi une vulnérabilité neurobiologique s’exprimant dans la phase prémenstruelle en association avec des changements hormonaux catalysant ou synchronisant des perturbations neurobiologiques liées à la synthèse et aux rythmes de sécrétion et de métabolisation de la sérotonine.
Francesco Bianchi-Demicheli
Des symptômes physiques, mais aussi psychiques
Selon TDPM France, il “apparaît généralement lors de l’ovulation et s’apaise à l’arrivée des règles, d’où son appellation ‘prémenstruel'”. On le reconnaît via une série de symptômes physiques, comme:
- Un gonflement des seins;
- De l’acné;
- Des vertiges;
- Des maux de tête;
- Un dérèglement du transit...
Mais également à travers des symptômes psychologiques comme:
- Une irritabilité;
- De l’anxiété;
- De la nervosité;
- De la labilité émotionnelle;
- Des difficultés à se concentrer;
- Des troubles du sommeil;
- Des troubles de l’appétit;
- Une perte d’intérêt pour les activités habituelles...
“Les symptômes du TDPM et du SPM sont variables en nombre, en intensité et en durée d’une personne à une autre mais aussi d’un cycle à l’autre, explique TDPM avant d’ajouter que “les personnes concernées par le TDPM peuvent être animées par une humeur dépressive et des pensées suicidaires notamment lors d’un épisode de trouble.”
Pourquoi en parler?
Le TDPM reste encore un trouble méconnu à ce jour. Pourtant, il est essentiel d’en parler afin de lever le voile sur celui-ci, souvent confondu avec la dépression ou la bipolarité. “Le TDPM est une entité clinique notoirement difficile à traiter, explique Francesco Bianchi-Demicheli. À l’heure actuelle, nous disposons cependant de différentes options thérapeutiques efficaces. La mise en place d’une stratégie thérapeutique bien définie, intégrant les différents traitements, permet en effet de soulager la grande majorité des femmes de leurs symptômes.”
C’est ainsi qu’une fois le diagnostic de TDPM posé, “il faut en évaluer la sévérité et les conséquences sur la vie sociale et relationnelle de la patiente afin de mettre en place un projet thérapeutique adapté. Ce projet thérapeutique est constitué de différentes étapes, dont chacune devrait être discutée avec la patiente”, conclut le spécialiste.
Vous pensez souffrir du TDPM? Parlez-en à votre médecin et n’ayez pas peur d’aborder le sujet avec un·e spécialiste.
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