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Violences obstétricales: 7 mères belges sur 10 seraient concernées

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

En France, l’histoire des violences obstétricales fait déjà grand bruit. En Belgique, les chiffres ne sont pas moins scandaleux puisque selon une enquête, 7 mères belges sur 10 seraient concernées.

 


Donner naissance. Ce qui devrait être l’un des plus beaux moments dans la vie d’une femme peut se transformer en véritable cauchemar pour certaines. Ainsi entre 65 et 70 % des mères belges francophones rapportent une expérience difficile avec le corps médical lors de leur accouchement. C’est ce qui ressort d’une étude inédite que vient de mener la chercheuse Léa Champagne, experte au Centre d’expertise et de ressources pour l’enfance (CERE).

 

L’épisiotomie: nécessité ou abus?


Des gestes violents, des actes médicaux non consentis, mais aussi des humiliations verbales… toutes ces réalités portent un nom: celui de violences obstétricales. Une des violences les plus répandues est l’épisiotomie: il s’agit d’inciser le vagin d’une femme au moment de l’expulsion de son bébé. Cette méthode est censée être pratiquée lorsqu’il existe un risque pour l’enfant à naître. En pratique, elle est, selon certains échos, la solution de simplicité lorsque le travail dure depuis trop longtemps. Pourtant, l’épisiotomie est subie par 36% des femmes qui accouchent par voie basse. Un chiffre qui monte à 56 % lors d’un premier accouchement.

 

Une guide juridique pour les femmes enceintes


En France, le sujet prend de l’ampleur. De nombreuses femmes n’hésitent plus à témoigner sur leurs expériences douloureuses. Un début de solution vient d’être proposé par la Fondation des femmes: l’organisme a décidé de mettre à disposition des femmes enceintes un guide juridique, pour les informer de leurs droits, pendant le suivi de la grossesse mais aussi pendant l’accouchement. Par exemple, le guide explique que: “les professionnels de la de santé ont l’obligation de vous expliquer précisément l’ensemble des actes qu’ils proposent de pratiquer” ou encore “vous avez le droit d’accepter ou de refuser l’acte médical envisagé à tout moment”. Ce guide a été rédigé par des avocat(e)s de la fondation, en collaboration avec des sage-femmes, gynécologues et associations afin d’être le plus complet et pratique possible pour les patientes.

 

Un sujet délicat


Toutefois, le sujet est délicat: à partir de quel moment tel ou tel geste médical est-il une violence… ou une nécessité? Comment savoir, nous qui ne sommes pas des pros de la santé, si le geste s’impose ou pourrait être évité? Quoi qu’il en soit, il est certain que les professionnels de la santé – médecins ou sages-femmes – doivent prendre le temps d’informer, expliquer la réalité de l’accouchement. Mais prendre le temps demande d’en avoir, et les maternités en sous-effectif ne le permettent parfois pas.

 

Vos témoignages


Et vous, y a-t-il des choses que vous avez mal vécues avec le corps médical, pendant votre grossesse et lors de l’accouchement? N’hésitez pas à nous envoyer vos expériences à justine.rossius@flair.be.

 

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