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““Je ne sais plus m’habiller””: et si ce syndrome reflétait un mal-être plus profond?

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Peut-être avez-vous déjà connu cette situation: cette impression de ne plus savoir s’habiller, de ne plus rien avoir à se mettre, de ne plus savoir comment associer nos pièces préférées. Que vient nous dire ce changement? On fait le point avec Astrid Eckelmans, consultante en image.

Qui est Astrid Eckelmans?

Philosophe et socio-anthropologue de formation, Astrid a travaillé 10 ans en entreprise comme spécialiste en Talent Management avant de renouer avec sa passion pour le stylisme. Elle s’est formée à Bruxelles et à Florence à l’Institut Européen du Design en Fashion Design pour offrir ses services de conseil en image depuis 2018.

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L’habillement comme boussole intérieur

Selon Astrid Eckelmans, consultante en image et coach, notre rapport à nos vêtements est presque toujours lié aux expériences et aux moments de vie que l’on traverse. Ainsi, une période plus compliquée peut se répercuter sur notre façon d’appréhender notre dressing. “Notre habillement est comme une boussole intérieure qui nous donne des signes subtils de la façon dont on se sent et notre état psychologique” explique-telle. “Lorsqu’on est dans une énergie positive et que notre humeur est au beau fixe, on aura tendance à monter le curseur du style, à oser s’affirmer davantage, à montrer une forme d’assurance dans son habillement qui est liée à une bonne estime de soi. A l’inverse, dans une période où l’on rencontre des difficultés personnelles, un burn out ou une maladie par exemple, l’intérêt de prendre soin de soi et de son habillement diminue radicalement.” Ces expériences plus douloureuses nous incitent parfois inconsciemment à chercher la simplicité, des vêtements réconfortants, et des tenues simplifiées qui facilitent le quotidien. “Le vêtement devient secondaire face aux autres priorités. On a tendance à prendre une forme de distance avec le monde extérieur, on se replie sur soi le temps de la convalescence et on n’a surtout pas envie d’attirer l’attention. On opère un processus de protection et de réconciliation avec soi qui se traduit par un style vestimentaire élémentaire le temps de la guérison.

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Un manque de clarté qui se reflète dans tous les domaines

On peut, bien entendu, avoir simplement décider de n’en avoir que faire des fringues que l’on enfile. Par choix. Un lâcher prise face au regard des autres, un pied de nez aux apparences, une envie de simplicité. Dans ces cas-là, il est évident qu’il ne s’agit pas d’une problématique. Mais parfois, ce manque d’envie de s’habiller se lie à un mal-être et fait souffrir la personne qui, chaque matin, bataille avec son reflet dans le miroir. Ce sont notamment ces dernières situations que l’on retrouve dans la patientèle d’Astrid Eckelman: “Je reçois des femmes en coaching qui sont en épuisement professionnel, ou en arrêt de travail, et ont perdu le goût de s’habiller et la clarté de ce qui leur va. La manque de clarté dans leur vie personnelle se traduit par un manque de clarté dans leur style vestimentaire, les deux étant profondément liés car nos vêtements sont aussi l’expression de qui nous sommes dans notre globalité.

Perdre la clarté de ce qui nous va est lié au manque de vision quant à la direction que l’on est en train de prendre dans sa vie.

Les conseils d’Astrid Eckelman pour retrouver l’envie de s’habiller

Essayer de comprendre

La première chose c’est de comprendre les raisons pour lesquelles on n’arrive plus à s’habiller. Cette fameuse phrase : « j’ouvre mon dressing et je ne rien à me mettre alors que mes armoires sont pleines ». Est-ce lié à une transition de vie personnelle ou professionnelle, un changement de silhouette, un manque de confiance en soi, le passage à la ménopause, etc. ? Les raisons sont aussi vastes que les expériences de vie. Connaitre les raisons, c’est déjà un grand pas dans un processus de développement personnel.

 

Passer à une phase d’introspection

Ensuite il est utile de faire un peu d’introspection pour définir le style qui serait notre idéal, dans lequel on se sent bien et qui nous ressemble. Pour certaines ce sera le besoin d’exprimer leur féminité à travers des détails ou accessoires séduisants, pour d’autres ce sera une recherche de simplicité, de vêtements réconfortants et fluides, d’autres encore ont envie d’exprimer leur personnalité avec force à travers des coupes structurées comme des costumes ou blazer qui donnent de la prestance. Comprendre son style, c’est d’abord se connaitre soi, analyser ce qui nous correspond plutôt que chercher à être dans la tendance du moment.

Se créer un moodboard

Avec des looks qui nous inspirent et dans lesquels on se projette peut être une bonne guideline et un fil conducteur à suivre pour soi-même.

Faire de la place

Yo Pour enclencher le changement, il est nécessaire de faire de la place à travers un état des lieux de son propre dressing. 80% de nos pièces sont dormantes et inutilisées. Pour faire place au renouveau et redonner une nouvelle énergie à son style et façonner un dressing inspirant, je conseille de sortir de ses armoires tous les vêtements qui ne sont plus portés, qui ne conviennent plus ou sont usés. Le fait de trier et de vider, cela permet d’apporter une nouvelle vision plus claire de ce qu’on a envie de garder et de ce qui nous correspond. Cela fait également baisser la charge mentale et diminuer ce sentiment à la fois de culpabilité et d’incohérence de n’avoir rien à mettre face à une armoire remplie.

Expérimenter

En dernier lieu, je conseille d’expérimenter, d’essayer, de faire confiance à son intuition, pour ajuster ses choix sans précipitation. Les femmes qui ont trouvé leur style et dont on a l’impression qu’elles se sont habillées en quelques minutes le matin très naturellement, sont généralement passées par toutes les étapes précédentes. Elles ont observé, expérimenté, ajusté le tir jusqu’à trouver ce qui leur convenait pour en faire des habitudes vestimentaires qui paraissent désormais naturelles de l’extérieur.

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