““LE POINT G”” épisode 154: mettre le corps en ébullition
Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.
L’autre jour, j’ai été frustrée comme jamais. Dans la quête de mon épanouissement sexuel mais aussi dans le but de découvrir mon corps, je me suis lancée un défi : faire un focus sur les sensations et arrêter les quêtes à l’orgasme à chaque fois. Et ben franchement… Ce n’est pas une mince affaire !
J’ai appris qu’en fait, nous sommes parfois tellement habitué·e·s à nos mécanismes pour jouir qu’on retient la recette par cœur et qu’on ne se focalise plus que là-dessus.
Résultat : on est centré uniquement sur les sensations au niveau de notre sexe, le corps tout tendu, la respiration bloquée, et on a tendance à attendre que ça vienne. Hors, la sexualité, ça passe par tout le corps, le plaisir aussi. On peut ressentir des frissons pour la moindre caresse quand on prend la peine d’y être attentif·ve.
En laissant le désir imprégner tout le corps, on vise clairement un autre niveau de sensations, beaucoup plus riche qu’une décharge orgasmique qui dure quelques secondes.
Telle était ma quête : respirer profondément, faire le focus sur ma peau, partout. Histoire de mettre cet apprentissage en pratique, j’ai voulu tenter une réceptivité plus grande lors du coït avec une petite expérience. J’ai donc fait une croix sur ce qu’on appelle à tort les préliminaires orgasmiques (pour rappel, le sexe, ce n’est pas forcément une pénétration). Si vous me lisez depuis longtemps, vous savez certainement que c’est comme ça que je prends mon pied. Comme la grande majorité des femmes, c’est par stimulation externe du clitoris que je prends mon plaisir. Du coup, j’ai pris l’habitude d’atteindre l’orgasme par ce moyen, bien avant de rentrer dans le feu de l’action avec mon partenaire d’amour. Disons que la pénétration était un bonus. Voilà, c’était ça ma recette magique, celle qui fonctionne à tous les coups. Mais comme je ne suis pas frileuse devant les défis, je me suis refusée ce plaisir en m’empêchant d’aller jusqu’au bout et en mettant toute ma concentration sur ce moment partagé avec Ben.
C’est ainsi que l’autre jour, je l’ai laissé me chauffer à sa guise, faisant de même de mon côté, mais en arrêtant un peu plus tôt avant de m’unir à lui.
Nous nous sommes lancés dans une étreinte délicieuse. L’idée, c’était qu’on prenne notre temps, tout doucement, en prenant soin de faire attention aux sensations corporelles sans tout miser sur le fameux orgasme. Et c’était OUF ! (Oui, je parle comme les jeunes). C’est dingue comme la lenteur permet de ressentir beaucoup plus de choses. Je sentais chaque millimètre de ma peau en ébullition, délectée de ce beau moment qu’on partageait ensemble. On a fait durer ça longtemps et c’était très excitant.
À un moment donné, je me suis dit que j’allais changer de position pour varier les plaisirs. J’avais laissé Ben prendre les rennes, même si je bougeais tout de même. Mais je me suis dit qu’en variant, je pourrais davantage explorer. Et puis, honnêtement, je me pensais qu’à ce rythme-là, ça allait certainement durer beaucoup plus longtemps pour lui. Erreur. Alors qu’on procédait à l’étape du retrait, Ben s’est décomposé. « En fait, c’est un peu trop tard. C’était tellement chouette que je n’ai pas pu me retenir » m’a-t-il dit.
Et voilà. C’est comme ça que je me suis retrouvée un peu seule face à mon homme comblé, qui ne savait plus quoi faire « puisque c’était trop tard ». Frustrée est un euphémisme quand on commence à découvrir un nouveau plat alléchant et qu’on ne peut en manger que quelques cuillères pour goûter. Mais bon, j’imagine que ça ne sera pas la dernière fois où je pourrai en manger. Vivement qu’on fasse les courses et qu’on cuisine ensemble à nouveau.
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