Gaëlle, éternelle romantique, pensait avoir trouvé le bon, mais la vie en a décidé autrement. À près de 30 ans, elle questionne sa sexualité et tente de déconstruire les idées reçues. Pour y parvenir, rien de mieux que la pratique et le partage d’expériences.
L’autre jour, j’ai entendu parler des spas vaginaux. Une espèce de tendance qui fait des ravages sur les réseaux sociaux. L’idée? Vous préparez une bassine dans laquelle vous faites infuser des plantes qui sentent bon avant de vous asseoir dessus pendant quelques minutes. Le but mis en avant serait de « nettoyer le vagin et de le parfumer ». Quel enfer. Ce genre de pratique peut paraître tout à fait anodine, mais en réalité, ça peut être dangereux pour la flore vaginale. Je vous explique: notre vagin est constitué de bonnes et de « mauvaises » bactéries qui vivent en parfaite symbiose. Un peu comme dans notre bouche! Mais vous le savez certainement, de nombreuses personnes ont une phobie maladive de leurs odeurs corporelles. Raison pour laquelle tout un marketing de la vulve explore, ces dernières années, des ventes de produits en vue de vous assurer de « sentir bon de la chatte ». Et c’est là que le danger s’opère. Déjà pour une raison très simple: d’un point de vue physiologique, le vagin est autonettoyant. C’est-à-dire qu’il ne nécessite aucun produit pour être « propre », pas même du savon. Rien. La muqueuse vaginale se nettoie toute seule et garantit ainsi à la flore un équilibre. Mais cet équilibre n’en demeure pas moins fragile. Et les douches vaginales, les savons au PH acide, les divers produits que l’on peut y déposer font du tort à cette partie du corps. Une fois qu’on commence à y toucher, de nombreux symptômes peuvent apparaître: irritations, mycoses, douleurs, etc. Sauf qu’en tant qu’être humain inquiet, ces modifications corporelles nous stressent. Le réflexe est donc somme toute assez logique; on redouble d’attention en se lavant beaucoup trop, en utilisant du savon, en frottant, etc. J’ai même déjà entendu des femmes dire qu’elles mettaient du parfum sur leur vulve pour ne pas sentir mauvais. Mettons-nous donc tout de suite d’accord! Un vagin sent le vagin. Une vulve sent la vulve. Voilà, point barre. Aucun produit ne devrait vous donner l’impression de ne pas être normal·e, tout simplement parce qu’ils ne sont pas du tout nécessaires, bien au contraire. J’en profite également pour faire un petit point d’hygiène basique, histoire que vous ayez des clés concrètes pour ne pas flinguer votre flore. Déjà, lorsque vous allez aux toilettes, veillez à vous essuyer de l’avant vers l’arrière, pas l’inverse, pour ne pas ramener de bactéries fécales vers la vulve. On s’essuie une seule fois avec le même papier, sinon on en prend un autre. Lorsque vous prenez une douche, utilisez un savon avec un pH neutre, quelque chose de doux et de naturel de préférence. Vous pouvez passer votre main ou un gant de toilette sur votre vulve au niveau de l’extérieur, soit le pubis, là où il y a des poils, puis rincer. Mais en aucun cas appliquer du produit à l’entrée du vagin ou à l’intérieur. De même, si vous passez votre gant de toilette entre vos fesses, ne le ramenez pas vers la vulve après. Sachez également qu’un rinçage à l’eau claire, toujours sur l’extérieur, est suffisant pour se nettoyer. Il s’agit ici de règles d’hygiène plutôt simples à respecter. Malheureusement, il faut bien admettre qu’on ne nous apprend pas forcément à nous laver correctement quand on est petit·e·s. Pourtant, c’est quand même la base, non? Dans quels cas vous inquiéter? Si vous remarquez un changement d’odeur assez drastique du jour au lendemain, consultez un·e gynécologue. Si ça gratte, ça brûle, ça pique, pareil. Et si vous avez la moindre question, bien entendu, parlez-en à quelqu’un de compétent. Retenez bien ceci en tout cas: prendre soin de sa vulve, finalement, c’est lui foutre la paix le plus possible, pas la faire sentir bon!
Lire les précédents épisodes:
- ‘LE POINT G’ épisode 186: mon ex a une nouvelle copine
- ‘LE POINT G’ épisode 185: pourquoi les femmes ont tendance à se focaliser sur le plaisir de l’autre?
- ‘LE POINT G’ épisode 184: Alex m’a demandé si, un jour, je serais tentée de lui faire un anulingus
- ‘LE POINT G’ épisode 183: pour chacun de nos gestes, on a demandé la permission à l’autre de le réaliser
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici