Vicky a investi son argent dans une agence fictive
Vicky, 28 ans, demandeuse d’emploi.
Jamais je ne serai top modèle, je sais que ne suis pas suffisamment grande pour ça. Mais devenir mannequin et connaître ce monde de paillettes, j’en rêve depuis l’enfance. Je ne compte plus les heures passées devant le miroir, à me faire belle et me pomponner jusqu’au bout des ongles.
JF cherche agence
Il y a deux ans, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de concrétiser ce rêve de toujours. Ne sachant pas trop par où commencer, j’ai placé une petite annonce sur des forums et des sites Internet. J’ai ensuite été contactée par des photographes amateurs ou étudiants. Ce n’était pas exactement ce que j’espérais, mais l’un d’eux a su me convaincre, me disant que cela me ferait des photos gratuites pour mon book. Trop tentant pour refuser! Je l’ai rapidement regretté: le photographe en question avait d’autres idées derrière la tête. Je me suis jurée qu’on ne m’y reprendrait plus.
Tout a un prix
Un jour, j’ai reçu par e-mail une invitation à participer à un casting. Il émanait d’une agence de mannequins. J’ai foncé tête baissée. J’ai rempli un formulaire, passé une première interview pour faire connaissance. Ils m’ont demandé de marcher un peu... L’affaire était dans le sac. J’ai signé mon contrat le jour même. Et c’est seulement à ce moment-là que les chiffres sont tombés: 300 € pour un portfolio, 400 € pour six cours de maintien. Je ne m’y attendais pas, mais j’ai accepté. Essayant de me convaincre que c’était normal de commencer par investir, si je voulais atteindre mon objectif.
Un garage converti en studio
Tout m’a d’emblée semblé très “amateur – petit budget”. D’après la responsable, cela s’expliquait par le fait que l’agence venait tout juste d’ouvrir. Elle avait une explication pour tout. Pour mon portfolio, on a fait les photos dans un garage converti en studio pour l’occasion. La femme du photographe faisait office de maquilleuse. J’ai dû apporter mes propres tenues pour ne pas décupler les frais. Cela faisait des années que je rêvais de poser en maillot pour un magazine. Dès qu’elle sentait poindre mes doutes, elle me susurrait: ‘Pense à ton rêve. Je connais les bonnes personnes qui pourront t’aider.’
L’agence avait disparu
Puis du jour au lendemain, plus de nouvelles. Aucune réponse à mes mails, SMS et messages téléphoniques. Très vite, leur ligne téléphonique a été désactivée. L’agence avait disparu en fumée. J’étais furieuse, blessée et terriblement déçue. La responsable avait réussi à me persuader que nous étions amies, et j’avais cru à ses belles paroles. Aujourd’hui, j’ai relégué mon rêve aux oubliettes.
Ruby a créé un groupe sur Facebook pour les mannequins victimes d’abus
Ruby, 19 ans, chercheuse d’emploi
Il y a deux ans, sur une impulsion, je me suis inscrite à un concours ‘Miss Mode’. Je suis arrivée en finale, mais je n’ai pas gagné. Grosse déception! Rapidement, j’ai décidé de considérer cela comme une expérience enrichissante. Et j’ai voulu aller plus loin.
D’une agence à l’autre
“J’ai mis des photos de moi sur Internet et ai répondu à des annonces. J’ai travaillé un temps avec des photographes amateurs. Eux et moi avions le même objectif: faire un portfolio. Mission accomplie! Mon portfolio sous le bras, j’ai frappé à la porte de plusieurs agences. Jusqu’à