Manon, 30 ans, est décédée d’une pré-éclampsie alors qu’elle était enceinte de jumelles. Quelle est cette maladie de grossesse qui touche jusqu’à 7 % des femmes enceintes? Et comment la déceler ?
Le 30 décembre dernier, Manon, une professeure de français et influenceuse de 30 ans, est décédée. Elle était enceinte d’Alba et Aria, deux jumelles de sept mois. Elle laisse derrière elle Jency, son mari, et leur fils, Marlon, âgé de deux ans.
Lire aussi : RARISSIME: une mère a accouché de jumelles nées de deux utérus différents
Jusqu’à 7 % des femmes enceintes touchées
Manon a succombé à une pré-éclampsie, une maladie de grossesse caractérisée par “l’apparition ou l’aggravation d’une hypertension [artérielle] existante avec protéinurie (excès de protéines dans les urines, ndlr) après vingt semaines de gestation”, décrit le Manuel MSD. La pré-éclampsie touche environ 3 à 7 % des femmes enceintes, mais 25 % des cas se développent en post-partum.
Si la plupart des femmes donneront naissance à un enfant en bonne santé, lorsque la pré-éclampsie n’est pas traitée, elle engendre des complications “qui peuvent conduire au décès de la mère et/ou de l’enfant”, précise l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Une maladie silencieuse
Le matin du 30 décembre, Jency a découvert Manon inconsciente dans leur lit. Bien qu’il ait rapidement appelé les secours, la jeune femme était déjà décédée. Certes, la grossesse gémellaire de Manon n’était pas facile et l’avait forcée à lever le pied au bout de quatre mois, mais le couple, qui vivait en Belgique, n’avait rien remarqué d’anormal chez la jeune maman. C’est le problème de la pré-éclampsie. Maladie d’abord silencieuse, la femme enceinte n’en ressent aucun symptôme, mais lorsque ceux-ci apparaissent, les choses peuvent s’aggraver rapidement.
Deux jours avant son décès, Manon avait fait une prise de sang et une analyse d’urine dans un hôpital français, d’où elle est originaire. Jency se demande si la pré-éclampsie n’aurait pas pu être découverte à ce moment-là, et si les choses n’auraient pas pu mieux se terminer. “C’est une question à laquelle je n’ai toujours pas de réponse. J’attends les résultats de ces examens médicaux. S’il s’avère qu’une erreur a été commise, je pourrais demander l’ouverture d’une enquête judiciaire”, a-t-il confié au journal Het Laatste Nieuws.
Les obsèques de Manon, d’Alba et d’Aria ont lieu ce samedi 6 janvier 2024.
Pré-éclampsie: quels symptômes et quels traitements?
Bien que souvent asymptomatique, il existe des signes avant-coureurs à la pré-éclampsie, comme des céphalées sévères. La veille de son décès, Manon était allée se coucher plus tôt que d’habitude parce qu’elle souffrait justement de maux de tête. Les autres symptômes sont: des troubles visuels, une confusion, des douleurs abdominales, des acouphènes, des nausées et/ou vomissements, ou encore des œdèmes et une prise de poids rapide, en quelques jours (plus de 2,5 kilos en une semaine).
Pour traiter une pré-éclampsie, plusieurs options s’offrent aux médecins en fonction des cas. Une hospitalisation et un traitement par antihypertenseur peut suffire, mais dans certains cas, pour sauver la mère et le fœtus, il est nécessaire de procéder à un accouchement par voie basse ou par césarienne. Cela dépend bien sûr de l’âge du fœtus, de son état, mais aussi de la pré-éclampsie. Si les médecins décident d’extraire le fœtus en urgence, ils retirent également le placenta du ventre de la mère.
Lire aussi :
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici