À VOIR : le défilé sous l’eau d’Iris Van Herpen pour la Fashion Week
La Fashion Week Haute couture printemps-été 2023 bat son plein à Paris et les défilés s’enchaînent. Si vous n’avez pas pu suivre le rythme, voici LE défilé qu’il ne fallait pas manquer ces derniers jours et il est disponible en vidéo.
La haute couture a envahi la capitale française pour une semaine riche en mode et en glamour. Si le défile Schiaparelli orchestré par Daniel Roseberry a marqué les esprits avec des robes ornés de têtes d’animaux géantes comme des lions ou des loups. Mais surtout par son front row, puisqu’on retrouvait Kylie Jenner au premier rang vêtue d’une de ces fameuses pièces, mais également la chanteuse Doja Cat entièrement couverte de cristaux et de peinture rouge. Plus récemment, c’est le défilé de Victor & Rolf qui a fait parler de lui en présentant des robes portées à l’envers, dignes d’un dessin animé. Mais le défilé qui a retenu notre attention et qui mérite d’être visionné par tous, reste celui de la créatrice néerlandaise Iris Van Herpen.
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Un ballet sous-marin féerique et engagé
Baptisé « Carte Blanche », le défilé de la couturière de 38 ans n’est pas comme les autres. En effet, pour présenter sa nouvelle collection, elle a opté pour un court-métrage qui nous en met plein la vue. Iris Van Herpen a la réputation de présenter de véritables show lors de ces défilés, comme pour la haute couture automne-hiver 2017-2018 où des musiciens jouaient dans des aquariums ou pour celui de 2021-2022, où une parachutiste portait une robe de sa création pour un saut. Cette année encore, elle offre un vrai spectacle au public avec une danse aquatique organisée avec la collaboration de la danseuse, cinéaste, chorégraphe et apnéiste française Julie Gautier qui a également appris la chorégraphie aux mannequins présentes dans le film.
L’objectif d’Iris Van Herpen : « Créer un film qui explore l’idée de la féminité et de la beauté féminine comme forme de contrôle », comme l’explique la note d’intention. Le résultat : des images incroyables tournées dans la piscine la plus profonde du monde lorsqu’elle a été construite, la piscine Y-40 en Italie qui compte 42 mètres de profondeur. La créatrice résume : « Au début, trois femmes se fondent dans une peinture de peau, textures de croissance et de décomposition. Le cœur rouge de cet océan féminin dérive seul dans les profondeurs de sa propre conscience où elle danse un voyage d’isolement et d’oppression vers la résilience et l’invincibilité. »
Un hommage aux femmes iraniennes
Au-delà de l’esthétique unique du court-métrage qui élève les mannequins au rang de déesses aquatiques, ce défilé hors du commun porte également un message fort qui fait écho à l’actualité. L’oppression et l’isolement sont représentés par l’eau qui entoure les mannequins les réduisant au silence et les rendant prisonnières de cet élément. Une volonté de rendre hommage au courage et à la force des femmes iraniennes qui se battent pour leur liberté : « Le film dépeint la bravoure féminine et témoigne de la façon dont les femmes peuvent utiliser leur physique et leur force pour résister à l’oppression, se battre pour leurs droits et encourager les autres à persévérer dans leurs parcours individuels. »
Iris Van Herpen le décrit comme « ode à la résilience et à la force ». Pour ce qui est de la mode, le film nous montre des vêtements en mouvement, qui prennent littéralement vie sous l’eau, qui sublime leurs couleurs, le mélange des matières et les détails de chaque pièce. Quatre minutes de poésie visuelle, à voir absolument !
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