Tiroir de Lou souffle ses 10 bougies. À l’occasion de l’anniversaire de cette jolie marque belge, nous avons rencontré sa créatrice, Stéphanie Dezangré pour parler bijoux mais aussi écologie, éthique, voyage intérieur et rêve d’un monde meilleur.
Tiroir de Lou n’est pas une marque de bijoux ordinaire. Parce que derrière ces créations fines et délicates fabriquées dans un petit atelier bruxellois, il y a une jeune femme inspirante et inspirée, qui gère sa marque avec des ambitions de cœur et non de rentabilité. Quand on rencontre Stéphanie dans son atelier, le calme, la douceur et la poésie qui se dégagent d’elle mais aussi des lieux inspirent et invitent à la sérénité.
Je crée des bijoux subtils, aussi bien dans la finesse et les détails que dans les messages qu’ils transmettent. L’éthique est au cœur de Tiroir de Lou. C’est avant tout un projet idéaliste, sensible, qui veut mettre l’Humain et le vivant au cœur de tout.
Depuis sa plus tendre enfance, les bijoux ont une place de cœur dans la vie de Stéphanie. “Enfant, je fabriquais déjà des bagues en papier que je revendais à mes copines à la cour de récré. Pendant mes études universitaires, il m’est arrivé de créer mes propres bijoux que je portais lors de soirées à thème.“ Face à son talent évident, des copines de Stéphanie ont commencé à lui commander des bijoux. De fil en aiguille, la créatrice en herbe a alors commencé à organiser des ventes dans ses kots, puis dans ses différentes collocations et plus tard à son travail. “Tiroir de Lou est venu de manière organique et progressive. Après un burn out identitaire, ce projet est devenu mon activité principale, avec des ambitions de cœur et non de business. En réalité, c’était là depuis toujours, mais je ne l’avais pas encore conscientisé.”
Après avoir quitté son métier de journaliste, Stéphanie part étudier la bijouterie à Florence, en Italie, durant cinq mois. “Cette formation a réveillé en moi une excitation. Je me suis sentie stimulée, enthousiaste. Là-bas, Je n’avais plus mes repères, je ne connaissais personnes et j’ai ainsi pu aller à ma rencontre.“ Une fois de retour en Belgique, Stéphanie réalise qu’elle souhaite mettre davantage de sens dans sa marque et qu’elle veut autre chose que des bijoux “belges et faits main“.
Depuis toujours, Stéphanie tient à avoir sa propre identité créative. Désireuse d’aller toujours plus loin dans ses créations, elle propose des bijoux fins et délicats, à son image. “La beauté et l’harmonie sont une obsession, c’est le fil rouge de ma vie. Quand on se lance dans la création d’un dessin ou d’un tableau, ça peut prendre beaucoup de temps tandis qu’avec un bijou, j’ai réalisé qu’on pouvait parvenir à un résultat assez rapidement. Dans mon impatience créative, c’est tellement chouette!”
Je me suis rendue compte que les bijoux sont comme des talismans.
Selon Stéphanie, décrire Tiroir de Lou comme une marque éthique serait trop réducteur. En effet, selon ses dires, parler d’éthique est “aujourd’hui obsolète. On devrait tous le faire, ce n’est pas un argument de vente.” Ici, chaque bijou est imaginé, dessiné et fabriqué à la main en Belgique, dans l’atelier. “Nous n’utilisons que du métal 100% recyclé. La particularité de chaque création est sans conteste l’âme qu’elle reflète.” La talentueuse créatrice le clame haut et fort: elle souhaite avant tout proposer des bijoux qui ont une âme, une vibration. “À travers le voyage intérieur et spirituel que j’ai fait, je me suis rendu compte que les bijoux sont comme des talismans. Pour moi, le bijou est l’objet qui peut vibrer le plus et auquel on peut s’attacher le plus. Un bijou, c’est très intime, on le porte contre soi… En fonction du sens que le créateur a voulu lui donner ou de l’interprétation de la personne qui le possède, un bijou peut être un soutien pour l’Humain qui le porte.”
Souvent, je crée un bijou pour répondre à un de mes besoins.
Pour créer ses bijoux emprunts de poésie et de sens, Stéphanie trouve l’inspiration un peu partout, mais surtout dans sa vie intérieure, comme en réponse à un besoin de son cœur. “C’est ma plus grande inspiration. Souvent, je crée un bijou pour répondre à un de mes besoins, comme le collier l’Équilibriste qui représente le yin et le yang.“ Elle qui considère le bijou comme une sorte de grigri affirme que ce dernier lui permet de s’ancrer et de remettre de la conscience là où elle aurait tendance à oublier ses intentions et ses résolutions.
Hypersensible, la créatrice de Tiroir de Lou ressent les choses avec intensité. Ce qui peut être une force est aussi une fragilité, qui lui a souvent donné envie de tout arrêter. “Ça fait partie de moi. J’ai déjà eu envie de tout arrêter. Mon côté militant est de plus en plus présent et a pris encore plus de place depuis que je suis entrée dans la maternité. Mais je ne suis pas une militante dans le sens premier du terme, je ne suis pas du genre à sortir manifester.” En effet, son côté militant qui veut changer les choses, Stéphanie l’exprime ailleurs et murit des tonnes de projets et d’idées divers et variés comme un podcast ou encore un livre.
Moi, ce que je veux, c’est aider l’Humain à se sentir mieux. Je veux contribuer à l’apaisement humain. J’aspire à mettre en lumière des profils de personnes qui vont inspirer d’autres Humains. Si le monde était peuplé d’Humains qui avaient travaillé sur eux-mêmes, qui avaient traité leur blessure d’enfance et appris à s’aimer, le monde irait beaucoup mieux!
