ON A TESTÉ: une séance d’olfactothérapie pour se reconnecter à soi-même
Déployer le pouvoir des huiles essentielles pour agir sur l’inconscient. C’est le principe de l’olfactothérapie, médecine douce autant que méthode psycho-émotionnelle, mêlant odeurs et vibrations pour trouver une résonnance en soi.
Créée en 1992 par Gilles Fournil, un somaticien et énergéticien français, l’olfactothérapie utilise les pouvoirs olfactifs et vibratoires des huiles essentielles, sous forme de thérapie brève. Avec pour particularité de mettre à l’honneur deux fondements longtemps laissés de côté dans le domaine thérapeutique: l’odorat, sens trop peu exploité malgré un lien puissant aux émotions et l’énergie intrinsèque à l’être humain, matière vitale qui nous compose et nous entoure.
L’olfactothérapie s’adresse aussi bien à ceux et celles qui désirent ouvrir la porte à une part d’inconscient pour se découvrir eux-mêmes ou se reconnecter à leur histoire de vie, qu’aux personnes qui souffrent de blessures émotionnelles, de phobies, mal être, dépression ou encore d’addictions. L’optique pouvant être tout autant d’explorer des blocages, que de s’offrir un rééquilibrage énergétique, avec en fil rouge, un retour au bien-être et à la paix intérieur. Curieuse d’en apprendre plus sur cette méthode qui mêle intrinsèquement émotions, vécu, odeurs et huiles essentielles, j’ai été consulter Anne-Charlotte De Vriendt, olfactothérapeute ayant ouvert son cabinet Olfact’essences, dans le Hainaut.
Comment se déroule une séance découverte?
Anne-Charlotte me reçoit dans son cabinet à l’ambiance paisible et chaleureuse. Une musique apaisante flotte dans la pièce, tandis que l’on s’installe confortablement couché, une couverture posée sur soi, les yeux fermés. La mallette d’un olfactothérapeute se compose de 76 huiles essentielles sélectionnées pour leur qualité vibratoire et olfactive. Chacune présente un message capable d’entrer en résonnance avec les centres de notre système énergétique (les chakras), abordant l’ensemble des questions existentielles et universelles liées à la conscience humaine, comme la naissance, la mort, la survie, la sexualité...
Durant la séance, l’olfactothérapeute présente alors à la personne différentes huiles essentielles pour découvrir celles qui possèdent une forte charge émotionnelle. Sans les nommer, Anne-Charlotte me fait sentir de multiples huiles, me demandant de les classer en quatre catégories: les appréciées et non appréciées (dont je trouve juste la senteur agréable ou non) et les aimées et non-aimées (qui ont elles un impact profond, viscéral sur mon corps, suscitent une réaction forte, qu’elle semble bienfaisante ou au contraire néfaste). Ce sont sur ces deux dernières catégories, celles provoquant une répulsion ou une attraction, que l’olfactothérapeute va alors se concentrer pour découvrir la relation de la personne avec la question existentielle, l’archétype, qui y est reliée.
Après avoir conservé les deux huiles qui provoquaient les réactions les plus fortes chez moi, l’une positive et l’autre négative, Anne-Charlotte me fait sentir à nouveau ces odeurs, longuement et me demande de me plonger profondément dans ce qu’elles m’inspirent, les images et émotions que j’y relie, les sensations qu’elles m’apportent. M’évoquent-elles des souvenirs? Comment définirais-je le sentiment qu’elles suscitent en moi? Où me guident-elles?
Mon expérience
Et de fait, sans même le réaliser, je me laisse progressivement emporter dans un ailleurs, profondément inscrit en moi. Un peu à la manière d’un fil qui détricoterait une part de psyché, je remonte pas à pas le chemin de ces sentiments qui s’imposent d’eux-mêmes, rien que par le pouvoir d’une odeur. Je raconte, par petits bouts, puis en réalisant des connexions, agréables ou inconfortables, presque inconsciemment, à la manière dont on plonge presque malgré soi dans le sommeil. La séance est une parenthèse, un moment suspendu. Plus d’une heure trente s’écoule, sans même en avoir conscience.
Après l’exploration olfactive à proprement parlé, Anne-Charlotte réalise des impositions de mains en des points de pression, de façon à amorcer le déblocage de certains nœuds, certaines charges émotionnelles. La finalité étant, en une ou plusieurs séances en fonction des difficultés rencontrées et du vécu, de “pacifier” une odeur, en pacifiant par là même la relation que l’on entretenait avec l’archétype et la douleur associée. Diminuer la charge émotionnelle pour que de la répulsion, on passe à la neutralité voir même au positif. Signe de lâcher prise et de possibilité de laisser partir les souffrances qui y étaient associées. Une fois achevée la séance,
Anne-Charlotte m’explique les significations associées aux huiles essentielles qui m’ont touchées, à l’aide d’un tarot olfactif, liant chakras et huiles. Et j’en reste médusée tant les significations de celles-ci entrent en résonnance avec tout ce que j’y ai associé. Comme si ces odeurs m’avaient choisies ou que mon inconscient avait reconnu ce qu’elles faisaient vibrer en moi. C’est bluffant, chamboulant et en parallèle je quitte la séance apaisée et légère, comme revigorée après un sommeil particulièrement réparateur.
Ce qu’il faut savoir avant de se lancer
- Les huiles essentielles pures sont très puissantes et peuvent donc se révéler trop bousculantes pour certaines personnes fragilisées par des difficultés psychologiques et des traumatises ou en raison de leur âge (personnes âgées, enfants...). L’olfactothérapeute utilisera alors un principe de synergie, un mélange d’huiles au pouvoir plus tempéré, pour une approche efficace mais plus douce.
- Il est essentiel de ne pas confondre olfactothérapie et aromathérapie. Même si les deux emploient des huiles essentielles, leur approche est très différente. L’aromathérapie s’attache aux maux du corps, tandis que l’olfactothérapie vise à pacifier les blocages psycho-émotionnels.
- Il s’agit d’une thérapie brève, visant à un mieux-être, mais n’ayant pas vocation à guérir les pathologies lourdes. Comme l’explique Charlotte: “L’olfactothérapie n’agit pas directement sur les douleurs d’une maladie ou d’un évènement douloureux mais sur la souffrance que l’on met sur cette situation lourde qu’elle prenne la forme d’une maladie, d’un deuil, d’une séparation ou d’un tout autre trauma. In fine, la personne sera plus apaisée et en paix avec ce qu’elle vit.”
- C’est le praticien qui choisi le protocole à réaliser en fonction de ce que la personne “amène” en séance. Il peut ainsi réaliser un protocole type, avec des odeurs liées aux chakras de base ou opter pour un protocole consistant à se laisser guider par une unique huile essentielle “exploratrice”, pointant les zones énergétiques où se situent des blocages ou encore axer la séance sur le tarot olfactif.
- La charge émotionnelle liée à une odeur peut entrainer des réactions très fortes, surtout lorsque celle-ci est reliée à un traumatisme. Allant parfois jusqu’à un total dégoût ou une crise de larmes. Comme le dit Charlotte: ” on va tirer une sorte de « fil d’Ariane » pour aider à personne à se connecter avec un évènement de sa vie (souvent dans l’enfance) qui a donné lieu à un blocage, souvent inconscient mais qui peut encore, dans une certaine mesure, conditionner/parasiter son fonctionnement actuel. L’olfactothérapeute va accompagner la personne pour trouver du sens, pacifier et apprivoiser progressivement cette souffrance ou ce blocage « incarné » par une odeur. C’est donc en apprivoisant l’odeur, que l’on peut arriver à neutraliser la souffrance liée à un évènement.”
Actuellement, une trentaine d’olfactothérapeutes reçoivent en Belgique. Ils sont tous recensés sur ce site.
Et pour consulter Anne-Charlotte de Vriendt, rendez-vous sur le site d’Olfact’Essences ou sur sa page Facebook. Elle propose également des des massages des pieds au bol kansu et massages crânien, deux pratiques ayurvédiques, complémentaires pour s’ancrer totalement dans le moment et les séances d’olfactothérapie.
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