PSYCHO: comment se reconnecter à son enfant intérieur (et pourquoi c’est important)?
Votre moi originel, votre vrai moi, votre moi authentique, l’enfant qui est en vous ou The OG – original gangsta, voici tous des surnoms pour votre enfant intérieur: ce petit être qui nous fait parfois réagir aujourd’hui comme nous le faisions quand nous étions enfants.
Vous avez enfin grandi, mais il s’avère qu’au fond de vous, il y a toujours une version enfantine de vous-même. Comment faire? La psychologue Uschi Poesmans nous l’explique.
Uschi Poesmans « L’enfant intérieur est une partie de nous-mêmes, une version jeune de ce que nous sommes. Cet aspect de notre personnalité reste généralement à l’arrière-plan, mais il peut se manifester dans des situations qui déclenchent certaines émotions.
La psychologie, et plus particulièrement la thérapie des schémas, parle de ‘modes’, c’est-à-dire des différents états émotionnels que nous connaissons. Chaque mode a ses propres pensées, émotions et/ou comportements associés qui émergent dans des situations spécifiques.
En mode ‘enfant heureux’, nous nous sentons bien, joyeux et satisfaits, comme un enfant qui se réjouit de vivre quelque chose d’amusant. Nous avons des pensées et des comportements positifs, nous sommes optimistes et nous profitons du moment présent, mais il existe d’autres modes plus difficiles, comme celui de l’enfant blessé, de l’enfant en colère et de l’enfant impulsif, indiscipliné ou gâté.
Dans le mode de l’enfant blessé, nous pouvons éprouver des sentiments sombres tels que la honte, la solitude, la peur ou la tristesse.
Le mode ‘enfant en colère’ se caractérise par des sentiments de colère ou d’entêtement. Le mode impulsif, indiscipliné ou enfant gâté nous pousse à réagir de manière excessive et peut être le résultat d’avoir été gâté, de ne pas avoir appris à mettre de côté nos besoins ou à accomplir des tâches désagréables. Chacun a ses propres besoins fondamentaux, tels que le besoin d’amour, d’attention, d’appréciation et d’acceptation. Lorsque ces besoins sont trop ou pas assez satisfaits, des schémas ou des sensibilités sous-jacentes apparaissent. Lorsque ces schémas sont activés, nous sortons de l’adulte sain et l’enfant intérieur est activé. À ce moment-là, vous vivez le monde et les problèmes comme un enfant, ce qui peut rendre difficile la manifestation d’empathie ou la compréhension de la situation. Vous pouvez soudainement pleurer, crier ou vous enfuir en claquant les portes, en particulier dans des situations qui n’ont pas beaucoup d’importance. Même si les autres peuvent penser que vous réagissez de manière excessive, dans ce mode enfantin, vous avez du mal à vous contrôler. Les émotions que vous éprouvez dans ce mode sont des sentiments normaux que tout le monde connaît, mais leur intensité est disproportionnée par rapport à la situation. »
Des bleus au corps
Les expériences vécues dans l’enfance peuvent donc influencer nos émotions et nos comportements à l’âge adulte?
Uschi Poesmans « Si vous avez manqué de spontanéité et d’espièglerie dans votre enfance, par exemple en raison du décès ou de la maladie d’un parent, de parents stricts ou d’un grand nombre de règles, cela peut encore influencer votre réaction dans certaines situations. Ce que vous avez appris et vécu pendant votre enfance détermine en grande partie la manière dont vous gérez les défis émotionnels à l’âge adulte. Lorsqu’une pression est exercée sur ces blessures émotionnelles, nous passons parfois inconsciemment en mode enfant, au lieu de réagir comme un adulte sain.
Si vous souhaitez améliorer votre bien-être émotionnel, votre acceptation de soi et vos relations, il est essentiel de reconnaître votre enfant intérieur et ses modes de fonctionnement. Vous pourrez alors commencer à prendre soin de ce petit être en vous en vous appuyant sur votre côté sain et fort. Avant de pouvoir réagir en tant qu’adulte sain, ce petit être doit d’abord être vu, entendu et réconforté. Ainsi, plus tard dans le processus, vous pourrez passer plus rapidement à l’adulte sain.
Vous pouvez éprouver des sentiments qui vous ramènent à votre enfance, mais ils ne sont pas toujours en rapport avec la situation actuelle. En prenant conscience de ces sentiments, vous pouvez être plus douce avec vous-même et avec les autres. En reconnaissant et en rassurant votre enfant intérieur, vous pouvez aller de l’avant sans que les émotions ne persistent.
Dans une relation, cela peut être plus compliqué, car les 2 partenaires apportent leur propre bagage émotionnel. Les conflits peuvent alors dégénérer en drame, car chacun appuie inconsciemment sur les blessures de l’autre, les 2 partenaires laissant parler leur enfant intérieur.
Il est important de se rendre compte que l’enfant intérieur est toujours présent et qu’il a besoin d’attention. Il peut être utile de lui donner un nom, comme je le fais moi-même en utilisant ‘Mini moi’ ou ‘petite Uschi’. De cette manière, vous vous sentez plus proche de votre mode enfantin et vous pouvez le reconnaître plus rapidement lorsqu’il devient actif. Réconfortez-vous ensuite de manière saine: pleurez un moment, faites une petite pause ou laissez-vous aller à ce que vous ressentez et aux besoins que vous avez à ce moment-là. Une boîte à réconfort peut être utile, remplie d’objets qui vous réconfortent, comme votre livre d’enfant préféré, un jouet en peluche ou la photo d’un être cher. Un moodboard avec des images inspirantes peut également vous aider, tout comme une tasse de chocolat chaud avec de la crème. L’important est de choisir quelque chose qui vous aide. »
Et qu’en est-il des autres? Que se passe-t-il si vous êtes en relation avec un “grand petit enfant” ou si, dans votre entourage, vous avez affaire à quelqu’un qui se comporte en “petit enfant blessé”?
Uschi Poesmans « Si vous remarquez qu’une personne est en mode ‘enfant en colère’, il n’est pas nécessaire de la confronter à ses émotions. Demandez-lui calmement ce qui la met en colère et laissez-la se défouler en toute sécurité. Il est essentiel de reconnaître et de prendre au sérieux l’enfant intérieur de cette personne, car elle est manifestement blessée. Faites preuve d’empathie et tendez une oreille attentive lorsque la personne en a besoin. Demandez-lui ce qui peut l’aider à ce moment-là et aidez-la à répondre à ce besoin. »
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