Perdre un être cher alors qu’on est enceinte, c’est soudainement être accablée par la tristesse alors qu’un grand bonheur se profile à l’horizon. Céline Timmermans, psychologue, nous donne 10 conseils pour accepter le pire quand ce qu’il y a de plus beau nous attend.
Parlez à votre bébé.
Parlez-lui de cet être qui vous manque, de la façon dont vous vivez sa disparition, du chagrin que vous ressentez, mais qui n’est pas lié à son arrivée.
Entrez en contact avec votre bébé.
Essayez, autant que possible, d’être en contact avec votre bébé, recentrez-vous sur ses petits coups si vous le·la sentez déjà bouger. Faites-lui de la place, faites-le·la exister.
Impliquez encore davantage le futur coparent.
Le futur coparent est la personne la mieux placée pour réconforter et rassurer la future maman.
Osez demander de l’aide.
Trouvez une oreille bienveillante dans votre entourage qui vous permettra de vous sentir soutenue. Le soutien social est une ressource importante pour la femme enceinte faisant face à un évènement de vie stressant, comme la perte d’un proche. Chacun peut apporter du soutien à sa manière, c’est à la future maman de faire le tri et d’évaluer ce dont elle a besoin à ce moment-là. Le soutien peut être émotionnel/affectif, instrumental, comme par exemple donner des petits plats préparés, ou informationnel, comme fournir des conseils.
Consultez un·e professionnel·le si vous en ressentez le besoin.
Attendre un heureux événement ne veut pas dire que vous ne pouvez pas ressentir des émotions négatives ou vivre des événements douloureux. On a tendance à croire, à tort, que grossesse rime uniquement avec bonheur. Or cette étape de la vie est faite de chamboulements, de doutes. Sentez-vous légitime de faire appel à professionnel. Un psychologue pourra vous aider à traverser cette double-étape de la vie: la perte d’un être cher et l’arrivée d’un enfant.
Prenez du temps pour vous.
Chouchoutez-vous! La santé et le bien-être physique de la mère ont un impact sur l’enfant. Prenez un bon bain chaud, essayez de vous relaxer au maximum.
Concentrez-vous sur l’instant présent.
Certaines femmes ont besoin de temps pour créer une connexion avec leur bébé. Ce lien d’attachement ne naît pas forcément dès que vous apprenez votre grossesse ou dès que vous accouchez. Si la mère agit, dans un premier temps, de manière automatique, mécanique, parce qu’elle est “anesthésiée par la douleur”, elle arrivera petit à petit à créer un lien relationnel et émotionnel avec son enfant. L’essentiel est de se concentrer sur ce que l’on ressent à l’instant présent.
Rappelez-vous tous les bons moments que vous avez passés avec la personne que vous avez perdue.
Il est conseillé, même si c’est douloureux, d’assister, en fonction de ses capacités, aux funérailles du·de la défunt·e pour vous aider dans votre processus de deuil. Remémorez-vous les moments de partage, les souvenirs, les moments vécus avec la personne décédée.
Préparez un maximum votre post-partum.
La dépression post-partum peut être l’une des conséquences du stress prénatal sur le bien-être psychologique de la mère. Les manifestations cliniques de la dépression post-partum incluent des problèmes de sommeil, des sautes d’humeur, des changements d’appétit, des préoccupations extrêmes et des craintes par rapport au bébé, de la tristesse ou des pleurs excessifs, des sentiments de doute, d’impuissance et de culpabilité, des difficultés de concentration, une perte d’intérêt pour les hobbies et activités habituelles, des pensées récurrentes de mort, voire des idées suicidaires. Ne pas avoir de soutien de la part du proche qui est décédé durant la grossesse lors de cette période de post-partum peut encore plus affecter la jeune maman. Faites attention à ces signes et faites-vous aider au besoin.
Acceptez vos émotions.
C’est paradoxal et souvent déroutant, de vivre en même temps des émotions totalement opposées telles que la tristesse, la colère et la joie. Déculpabilisez-vous, vous faites de votre mieux.
