À COEUR OUVERT: ““On m’a diagnostiqué un cancer à 19 ans””
Personne n’est à l’abri d’avoir un cancer. Même quand on a un mode de vie sain, on ne peut être immunisé·e. Jantien, 32 ans, avait 19 ans quand on lui a diagnostiquée un lymphome.
« Quand vous avez 18 ans et que vous avez obtenu votre diplôme d’études secondaires, vous êtes convaincu que vous pouvez conquérir le monde. Vous obtenez votre permis de conduire, vous avez plus de responsabilités et vous pouvez enfin étudier pour exercer la profession que vous aimeriez avoir plus tard. La vie peut alors vraiment commencer. Et ça a été mon cas. J’ai fait un bachelier en tourisme et j’ai travaillé comme hôtesse sur le terrain pendant les week-ends et toutes les vacances. J’ai passé la première année académique les doigts dans le nez, j’étais prête pour travailler à l’aéroport durant l’été. Mais le travail était beaucoup plus dur que ce à quoi j’étais habituée. J’étais très fatiguée, j’enchaînais les rhumes et j’avais souvent une vilaine toux, mais je mettais ça sur le compte des réveils matinaux et du fait que j’étais dans un environnement où l’air conditionné fonctionnait sans arrêt.
Après plusieurs visites chez le médecin et des traitements antibiotiques, mon état ne s’améliorait toujours pas. Lorsque j’ai commencé à souffrir d’une respiration sifflante et de mucosités incroyablement abondantes, mon médecin généraliste m’a envoyée faire des radios de mes poumons. Le professeur qui a fait les radios est entré dans la salle de consultation, blême, et m’a annoncé que j’étais attendue à l’hôpital universitaire. Je suis partie sans savoir à quoi m’attendre. Une fois sur place, je n’ai pas fait attention au service dans lequel je me retrouvais et aux affiches qui y étaient accrochées. Je n’ai compris que lorsque 4 médecins se sont présentés à moi pour m’annoncer que j’étais atteinte d’un lymphome. Ce diagnostic m’a fait l’effet d’une bombe.
À 19 ans, j’étais censée être dans la fleur de l’âge et, tout à coup, j’étais atteinte d’un cancer. C’est impossible!
Un avant et un après
Le mauvais numéro, le karma ou la malchance... qui sait? Je me suis parfois demandé pourquoi c’était moi qui devais vivre cela. En même temps, je sais que c’est la vie, mais quand on a 19 ans, on pense d’abord à soi et à tout ce qu’on va rater. Pendant un an, ma vie a été régie uniquement par le cancer. J’ai tout mis en pause. Lorsque vous êtes jeune et que vous êtes confrontée à un cancer, cette réalité est encore plus difficile à accepter. Après tout, à ce moment-là, vous ne réalisez pas encore quelles seront les conséquences sur le reste de votre vie.
Bien que de nombreuses années se soient écoulées depuis, il laisse encore des traces. À l’époque, j’ai pratiqué la politique de l’autruche pour protéger mes proches. Je ne voulais montrer à personne ce que le cancer m’avait vraiment fait et je prétendais être plus forte que je ne l’étais pour épargner mon entourage. Aujourd’hui encore, je vois un psychologue. Entre-temps, l’une de mes meilleures amies se bat contre un cancer du sein, ce qui me rappelle beaucoup de mauvais souvenirs. L’impact de son combat sur moi m’a fait réaliser encore plus que je n’ai jamais complètement assimilé l’histoire de mon cancer. Il y a la Jantien avant et la Jantien après le diagnostic de cancer.
Bien que l’on puisse parler de rémission après 5 ans sans rechute, je continue à me faire examiner chaque année. Je préfère jouer la carte de la sécurité afin d’être en mesure de détecter le cancer rapidement s’il réapparaissait. Maintenant que je suis mère de 2 jeunes enfants, j’ai une raison supplémentaire de me faire suivre. Le cancer fera toujours partie du passé, mais avant tout, je vis dans l’instant présent et je saisis pleinement la seconde chance qui m’a été donnée. »
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