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Après la FOMO, c’est quoi la FOPO ?

La rédaction

Vous connaissez déjà la signification de YOLO (You Only Live Once), JOMO (Joy Of Missing Out) et FOMO (Fear Of Missing Out), mais avez-vous déjà entendu parler de la FOPO? La contraction de Fear of Other People’s Opinions, soit la peur de l’opinion des autres. Il y a de fortes chances que, comme notre journaliste, vous en souffriez de temps en temps. Heureusement, elle sait comment la surmonter, et même comment s’en débarrasser, en commençant par le dîner des fêtes de fin d’année.

Eline, journaliste: « Tu sais quel bouquin tu devrais lire? », m’a récemment dit l’une de mes meilleures amies. “FOPO: Fear of Other People’s Opinions”. Et elle a vu juste. En quelque sorte. En fait, je me soucie rarement de ce que les gens que je ne connais pas pensent de moi. J’ai été élevée par une mère qui a une bonne dose de je-m’en-foutisme, et qui me l’a largement transmise, tant intérieurement qu’extérieurement. Cela a fait de moi un véritable livre ouvert. Je n’ai pas peur de partager un avis sincère et, la plupart du temps, je n’ai pas peur d’être ­moi-même. Et pourtant, il y a un groupe de personnes dont les ­opinions m’empêchent parfois de trouver le sommeil: celles qui m’entourent et que j’apprécie. Est-ce que je leur montre que je les aime? Est-ce que je les fais se sentir bien? Et est-ce que j’en fais assez pour elles? En d’autres termes, j’ai parfois peur que les personnes que j’apprécie et que j’aime n’aient pas du tout la même image de moi que celle que j’ai d’elles. Et cela m’amène régulièrement à dépasser mes limites, dans l’espoir de satisfaire les autres. Avec, par moments, pas mal d’autocritique.

J’ai parfois peur que les personnes que j’apprécie ne m’apprécient pas autant. Cela me pousse à dépasser mes limites pour les satisfaire.

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FOPO à la table des Fêtes

J’ai donc bien sûr suivi le conseil de cette amie (parce que cela lui ferait sûrement plaisir) et j’ai commencé à lire. Michael Gervais, l’auteur, y décrit une situation que beaucoup d’entre nous connaissent malheureusement: nous nous soucions beaucoup trop de ce que les autres pensent de nous et de notre vie. Et plus encore: accorder trop attention aux attentes des autres et laisser de côté ses propres ambitions semble être le ­regret le plus souvent exprimé une fois arrivé en fin de vie. C’est aussi ce qu’a écrit Bronnie Ware dans son livre “The Top Five Regrets of the Dying” (2011). L’infirmière en soins palliatifs a travaillé pendant des années avec des mourants et a recueilli leurs ­regrets les plus fréquents. Verdict? Une surcharge de FOPO.

En cette période de convivialité, et d’amour, pourquoi ne pas commencer à faire ce dont nous avons vraiment envie durant les Fêtes?

Il y a donc largement matière à réfléchir. Car à quoi perdons-nous vraiment notre temps, lorsque nous vivons pour les autres plutôt que pour nous-mêmes? En cette période de convivialité, d’amour et d’affection, j’aimerais ­lancer un petit appel: et si nous ­commencions à faire ce dont nous avons réellement envie pendant les Fêtes? Vous préférez porter un jeans plutôt qu’une robe habillée pour le dîner de Noël chez votre grand-mère? Cette année, allez-y en jeans. Vous n’avez pas envie d’inventer une énième excuse pour justifier que vous n’avez pas encore d’amoureux ou d’amoureuse cette année? Dites ­purement et simplement à votre oncle que vous en avez assez de cette ­question. Et vous n’avez aucune envie d’enchaîner les coupes de mauvais mousseux au milieu d’une foule de gens jusqu’à pas d’heure parce que c’est « la tradition » le soir du réveillon? Cette année, filez vous glisser sous votre couette quand bon vous semble. Alors, allez-vous suivre le mouvement?

La FOPO amène notre cerveau social à réagir aussi fortement à l’exclusion qu’à la douleur physique.

Pourquoi on se soucie tant de l’opinion des autres

Avant d’apprendre à maîtriser l’art du « je-m’en-foutisme », il peut être utile de comprendre pourquoi nous sommes si sensibles aux opinions des autres. Selon l’auteur Michael Gervais, cela provient d’un besoin profond d’acceptation sociale et de sécurité, un instinct primitif qui remonte à des milliers d’années. Nos ancêtres vivaient en groupes. L’interdépendance était littéralement une question de vie ou de mort. L’acceptation par le groupe était cruciale pour la survie, et cela est, aujourd’hui encore, bien ancré dans notre cerveau: nous sommes programmés pour constamment nous demander ce que les autres pensent de nous. Aujourd’hui, ce comportement, la FOPO, a toutefois souvent l’effet inverse et est tout simplement paralysante. La plupart du temps, nous ne sommes pas assez rapides pour nous adapter et rester dans le coup. Nous rions à des ­blagues que nous ne trouvons pas drôles du tout, nous taisons nos ­opinions pour éviter les confrontations et nous nous accrochons à nos réseaux sociaux, en quête de likes et d’approbation. Comme si nous ­devions définir notre valeur ­personnelle à l’aide d’un petit appareil qui mesure le degré d’approbation des autres à notre égard. Un appareil qui nous enferme dans une quête perpétuelle de validation extérieure.

Potentiel inexploité

Cette habitude ancestrale de vouloir appartenir à un groupe a ­malheureusement des conséquences désastreuses. Car cette pression constante d’être accepté·e est un frein à notre expression, mais aussi à notre potentiel. La FOPO nous limite dans nos décisions, sape notre confiance en nous et nous empêche de faire ce que nous voulons ­vraiment. Elle amène notre cerveau social à réagir aussi fortement à ­l’exclusion qu’à la douleur physique. Comme si nous vivions notre vie les yeux rivés sur le public, toujours à ­l’affût d’un éventuel hochement de tête désapprobateur ou d’un regard négatif. Et si ce comportement était nécessaire dans un lointain passé pour affronter des mammouths, ­aujourd’hui, il nous pousse surtout à nous enfermer dans ce qui est ­« socialement acceptable » ou ce que l’on « attend de nous » plutôt que de poursuivre nos rêves et de vivre pour nous-mêmes. Il est temps d’arrêter le mode pilotage automatique et de reprendre les rênes de notre vie. 

Acceptez que certaines personnes ne soient pas d’accord avec vous. Et, vous savez quoi? Ce n’est pas grave. Votre avis est tout aussi important.

Comment s’en débarrasser?

Trouvez votre boussole intérieure

Selon l’auteur, c’est quand on ne sait pas très bien où nous en sommes qu’on est le plus sensible à la FOPO. Commencez donc par définir vos valeurs, vos convictions et vos objectifs. Posez-vous la question: « Qu’est-ce qui m’importe vraiment, indépendamment de ce que pensent les autres? » Cela vous donne une base solide et vous aide à prendre des décisions en accord avec qui vous êtes.

Réalisez que vous ne pouvez pas plaire à tout le monde

Quels que soient les efforts déployés, il est impossible de satisfaire tout le monde en permanence. Il y aura toujours quelqu’un qui aura une opinion différente de la vôtre. Prenez-en conscience et acceptez que certaines personnes ne soient pas d’accord avec vous. Et, vous savez quoi? Ce n’est pas grave. N’oubliez jamais que votre opinion compte autant que celle des autres.

Faites des choses que vous aimez

La FOPO peut avoir plus ­d’influence sur vous si vous ne vous sentez pas tout à fait à l’aise. Trouvez des activités qui vous procurent du plaisir et de la satisfaction et qui vous ­permettent d’être vous-même. Pas besoin de faire des choses extraordinaires: peut-être ­préférez-vous simplement aller voir un match de football plutôt qu’un concert. Prendre cette décision peut vous aider à ­gagner en confiance en vous. Et lorsque vous avez confiance en vous, vous êtes moins sensible aux jugements extérieurs.

Avancez petit à petit

Vous n’arrêterez pas de vous soucier de tout et tout le monde du jour au lendemain. C’est pourquoi il est préférable de procéder par étapes. ­Commencez, par exemple, par dire « non » sans fournir d’explication à quelqu’un avec qui vous vous sentez en sécurité, comme votre frère ou votre sœur, vos parents, votre meilleur·e ami·e... En avançant petit à petit et en réalisant que les gens ne vous attaquent pas parce que vous avez votre propre opinion, vous vous débarrasserez progressivement de votre FOPO, éventuellement même avec des personnes avec lesquelles vous trouvez cela très stressant.

Concentrez-vous sur vos accomplissements, pas sur vos doutes

La FOPO peut amplifier votre ­autocritique et vous rendre sensible aux commentaires négatifs. Dresser régulièrement la liste de vos accomplissements, aussi infimes soient-ils, peut redorer votre image de vous-même. Qu’avez-vous fait de bien la semaine dernière? Qu’est-ce qui fait votre fierté? ­Mettez ces éléments par écrit et relisez-les quand l’ombre de la FOPO plane sur vous.

Posez-vous la question: quelle est la pire chose qui puisse arriver?

Il est parfois utile d’envisager le pire des scénarios: que se passerait-il si quelqu’un n’était pas d’accord avec vous? Probablement pas grand-chose... En vous ­posant cette question de temps en temps, vous ­réduisez l’emprise de la FOPO sur votre attitude et pouvez vous concentrer sur ce qui compte vraiment.

Rappelez-vous que tout le monde ne vous scrute pas en permanence

Honnêtement? La plupart des gens sont tellement occupés par eux-mêmes qu’ils ne s’intéressent pas vraiment à vous. On parle de l’« effet de projecteur », un phénomène qui nous pousse à surestimer ­l’attention que les autres nous portent. Souvenez-vous que la plupart des gens sont aux prises avec leurs propres préoccupations et que vous faites probablement moins l’objet de leur attention que vous ne le pensez.

Concentrez-vous sur ce que l’on peut contrôler

L’une des principales leçons du livre est qu’il faut se concentrer sur les choses que l’on peut ­réellement influencer. Vous ne pouvez pas contrôler la façon dont les gens réagissent. Ce que vous pouvez contrôler, en ­revanche, c’est la manière dont vous réagissez aux situations et faites des choix en accord avec vos valeurs.

Parlez de la FOPO

Exprimer vos insécurités peut vous aider. Vous remarquerez peut-être que des ami·e·s ou des membres de votre famille partagent les mêmes craintes. En mettant un mot sur la FOPO, vous lui retirez son pouvoir d’influence.

Zappez les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux alimentent la FOPO par le flux constant de commentaires, de likes et de photos parfaites. Faire des pauses de temps en temps vous apportera la paix intérieure et vous permettra de reprendre le contrôle sur ce qui est ­important pour vous. En ­passant du temps hors ligne, vous investissez dans le monde réel et en vous-même.

On parle de l’‘effet de projecteur’, un phénomène qui nous pousse à surestimer l’attention que les autres nous portent.

Moins de FOPO à la table des Fêtes

Les fêtes de fin d’année peuvent être merveilleuses, mais aussi ­s’accompagner ­d’attentes et de ­traditions qui sont ­davantage une source d’appréhension que de ­réjouissance. Suivez ces conseils pour vivre des Fêtes qui vous ressemblent cette année et en profiter sans vous soucier de ce que pensent les autres.

Faites la fête à votre façon

Les Fêtes sont censées être un ­moment de rassemblement, mais pas nécessairement à l’occasion d’un dîner de Noël ou d’une fête du Nouvel An. Ne vous imposez pas des « traditions » qui vous épuisent et vous surchargent, et proposez simplement une autre activité que vous pouvez réellement apprécier.

Fixez vos limites et respectez-les

Les rencontres sociales sont agréables, mais les obligations peuvent vite se transformer en fardeaux. Décidez à l’avance du temps que vous souhaitez consacrer à chaque évènement et veillez à vous y tenir. Il n’y a pas de mal à passer une heure à une fête, puis à prévoir du temps pour soi. Ou à sauter une activité qui ne vous coûte que de l’énergie.

Pendant les Fêtes, prenez un moment pour vous et faites quelque chose qui recharge vos batteries.

Mangez ce que vous voulez

Les fêtes de fin d’année sont ­synonymes de grands classiques du menu de Noël, mais qui a dit que le menu doit être le même chaque année? Osez organiser le dîner comme vous l’entendez, sans vous efforcer de répondre aux attentes de tou·te·s les convives.

Offrez-vous un cadeau en prenant soin de vous

Pendant les Fêtes, il peut être facile de s’oublier. Prenez un moment pour vous et faites quelque chose qui recharge vos batteries. De quoi refaire le plein d’énergie et de bonne humeur, pour profiter pleinement des moments conviviaux.

Ne vous évertuez pas à trouver le cadeau parfait

Plutôt que de vous stresser pour trouver le cadeau « parfait  », essayez quelque chose de simple et de ­personnel, ou offrez une expérience, comme un dîner en tête à tête ou un spectacle. Honnêtement? La plupart des gens se souviennent plus du ­sentiment que suscite un cadeau que du cadeau en lui-même. Optez donc pour un cadeau simple qui a du sens.

Adoptez vos propres rituels pour les Fêtes

N’hésitez pas à créer vos propres rituels en fonction de votre style et de vos préférences. Regarder votre film préféré, passer une journée en pyjama, pratiquer une activité sportive ou jouer à un jeu de ­société avec des amis, par exemple. Faites-en une habitude festive qui vous donne de l’énergie.

Évitez les comparaisons sur les réseaux sociaux

Pendant les fêtes de fin d’année, sapins de Noël à la décoration parfaite, dîners luxueux et cadeaux coûteux inondent les réseaux sociaux. Mais n’oubliez pas que ces publications ne disent rien de l’ambiance chaleureuse qui régnait autour de la table parfaitement dressée. Alors sortez de la bulle numérique et faites l’expérience du véritable plaisir d’être ensemble. Pas besoin de Fêtes parfaites comme sur Pinterest pour vivre un moment magique!

Profitez de la nouvelle année pour redevenir votre priorité

Qui dit nouvelle année, dit souvent bonnes résolutions. Plutôt que de vous laisser influencer par les attentes des autres, fixez-vous des objectifs qui placent votre plaisir et votre bonheur au premier plan. Que vous décidiez de vous reposer, de commencer une nouvelle activité ou simplement de relâcher un peu la pression, faites de l’écoute de vous-même votre principale résolution.

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