Que se passe-t-il si vous tombez enceinte mais que vous ne souhaitez pas avoir d’enfants? Ou si vous découvrez au milieu de votre grossesse que votre bébé n’est pas viable. Quelles solutions s’offrent à vous? En Belgique, une femme sur cinq avorte au cours de sa vie, mais en parler reste tabou.
Eugénie, journaliste pour Flair, est tombée enceinte deux fois sans l’avoir voulu. Pendant des années, elle a refoulé sa peine et n’en a parlé à personne. Elle a accepté de se livrer sur cet événement.
« Cette bande rose a bouleversé ma vie. La première chose qui m’est venue à l’esprit a été de me dire: ‘Au secours, je ne veux pas du tout être enceinte.’ Les mots me manquaient littéralement. Je n’étais qu’une jeune femme de 20 ans et ma relation datait d’environ trois mois. D’ailleurs, je n’avais jamais pensé aux enfants auparavant. J’étais sur le point de partir en stage à l’étranger et je rêvais de voyager à travers le monde. Mes projets d’avenir se voyaient donc sérieusement chamboulés. Même si je ne voulais absolument pas devenir mère, cette grossesse soudaine m’a forcée à faire un choix déchirant. Car l’avortement est tout sauf une simple visite chez le médecin. C’est bien plus que cela. Une grossesse non désirée vous affecte à tous les niveaux de la vie, économiquement, socialement et financièrement. Elle laisse également une grande empreinte physique et mentale.
Sortir les émotions
La longue période d’attente qui précède l’avortement a été difficile pour moi. Après mon premier entretien d’admission, je devais continuer à mener une vie ‘normale’ pendant quinze jours. Je ne pouvais pas me soustraire à cette obligation légale, mais le fait de savoir que j’étais enceinte pendant tout ce temps représentait un supplice physique. Je n’en parlais à personne et je voyais progressivement mon corps se transformer. Mes seins gonflaient, je souffrais de nausées matinales et, la nuit, d’innombrables questions m’empêchaient de dormir. Inconsciemment, je vivais en pilote automatique, plus ou moins par instinct de survie.
Je me coupais de toutes mes émotions, car je me disais que plus le lien émotionnel avec ce qui grandit en vous est fort, plus il est difficile de s’en défaire. Ce n’est qu’au bout de cinq ans, lorsque j’étais mentalement prête, que j’en ai parlé à mes parents.
J’ai traversé ce parcours, de la découverte de la grossesse à l’opération, pratiquement toute seule. Ma relation ne tenait plus qu’à un fil depuis un certain temps et la grossesse non désirée a mis de l’huile sur le feu. Je ne comprenais pas non plus comment j’avais pu tomber enceinte. Je prenais la pilule et j’utilisais également d’autres contraceptifs. Je me sentais seule, juste entourée de toutes mes questions sans réponse. Je n’avais aucune aide psychologique. Le soir, au moment de m’endormir, j’étais aux prises avec de nombreuses insécurités. Lors des examens annuels chez le gynécologue, je revivais même souvent l’expérience traumatisante de l’avortement. Je faisais tout pour ne pas y retourner.
Demander de l’aide plus tôt
Après une nouvelle grossesse non désirée à l’âge de 25 ans, j’ai voulu adopter une approche différente. J’ai consulté plusieurs fois un psychologue et un médecin généraliste. J’ai fini par mieux comprendre mon corps et mon système hormonal. Ils m’ont dit que j’étais très fertile et que la contraception n’était pas concluante dans mon cas. J’en tiens compte aujourd’hui. Est-ce que je regrette mes choix ? Non, mais je regrette d’avoir demandé de l’aide si tard. En Belgique, l’avortement est encore tabou, mais en parler aide. Bien que j’aie toujours été très sélective quant aux personnes avec lesquelles je partageais mon histoire, je n’ai pas honte. Avoir un enfant est actuellement incompatible avec la vie que je mène. Et cela me convient parfaitement. Si c’était à refaire, j’avorterais à nouveau. »
L’année dernière, le destin a frappé Dorien. Elle est tombée enceinte sans le vouloir et a décidé d’avorter.
« J’avais tout juste 28 ans lorsque je suis tombée enceinte sans l’avoir prévu. J’étais en retard de trois jours et j’ai vite remarqué que quelque chose n’allait pas. J’ai immédiatement acheté un test de grossesse, mais il a donné un résultat inattendu. C’était négatif. À l’époque, je travaillais comme assistante dans une pharmacie et je savais très bien qu’au début d’une grossesse, il ne fallait pas se fier aveuglément aux premiers résultats. Mon intuition m’a donné raison par la suite. J’ai effectué deux nouveaux tests et seul le dernier a confirmé mes soupçons: j’étais enceinte.
De nombreuses questions m’ont alors assaillie jour et nuit. J’avais l’âge socialement acceptable pour devenir mère, mais avoir un bébé ne correspondait pas à la phase de ma vie dans laquelle je me situais. Je vivais dans un petit appartement et j’avais de belles ambitions de carrière. Un enfant coûte beaucoup d’argent et c’était un vrai problème à l’époque. Je ne disposais pas de ressources financières suffisantes. De plus, ma relation était assez récente. Nous étions en couple depuis presque trois mois et je n’étais pas du tout sûre de notre avenir en commun. La question de l’avortement s’est rapidement posée, car mon compagnon ressentait la même chose. Nous n’étions pas prêts à devenir parents.
L’instinct maternel a pris le dessus
Malgré notre choix d’avorter, j’ai été choquée de voir que la rationalité disparaissait complètement après quelques semaines de grossesse. J’étais affectée par les hormones et, malgré l’opinion que j’avais auparavant, un lien se créait avec mon enfant à naître. Contrairement à mon ex qui rationalisait tout, j’ai commencé à voir la grossesse différemment.
Mon instinct maternel a pris le dessus, pour ainsi dire. J’ai été prise de doutes. J’ai commencé à rêver de ce à quoi le bébé ressemblerait plus tard. J’ai vu un avenir. Et cette prise de conscience n’a pas été très agréable.
Peu à peu, mon corps a pris d’autres proportions. J’ai littéralement senti le temps passer. L’intervention, quant à elle, m’a semblé durer une éternité. Deux semaines seulement après ma première consultation avec le médecin généraliste, j’ai pu subir un avortement sous anesthésie complète à l’hôpital. Je suis restée raide sur la table du gynécologue lorsqu’il m’a dit avec indifférence: ‘Ouvrez davantage vos jambes.’ Pour lui, c’était peut-être une routine quotidienne, mais ce n’était pas le cas pour moi. J’avais l’impression d’être un numéro de plus dans la file d’attente. Il m’a demandé s’il m’arrivait de souffrir pendant les rapports sexuels. ‘Vous avez des spasmes vaginaux’ m’a-il dit. Je suis restée bouche bée. Lorsque vous êtes allongée nue sur cette table, le sexe est la dernière chose à laquelle vous voulez penser. J’aurais préféré un peu plus d’empathie de sa part.
Se connecter avec ses pairs
J’ai rompu peu après, en partie à cause de l’avortement, et j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter. Pendant longtemps, j’ai été en conflit avec moi-même, notamment parce que j’avais peur des réactions négatives et du tabou qui entourent l’avortement. Jusqu’à ce qu’une amie m’envoie un podcast, ce qui m’a amenée à rejoindre une organisation qui aide les gens à surmonter la peine après un avortement. Ce qui m’a permis de traverser cette période difficile? Le fait d’être en contact avec d’autres personnes qui avaient vécu la même chose. Cela m’a énormément aidée. Malgré l’épuisement émotionnel, je reste fidèle à ma décision. Le choix du moment est bien plus important pour moi que de mettre un enfant au monde sans le vouloir. Je ne veux pas qu’un enfant subisse le poids de mon désir forcé d’enfant ou de maternité non désirée. Je ne veux pas forcer la maternité, mais l’accepter pleinement lorsque le moment sera venu. »
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Julie avait déjà quatre enfants, lorsqu’elle a découvert qu’elle était enceinte. Après mûre réflexion, elle a décidé de garder le bébé, mais après des examens médicaux, il s’est avéré que celui-ci n’était pas viable.
« Quand j’ai appris que j’étais enceinte l’année dernière, ça été comme un coup de tonnerre! Mon partenaire s’en est rendu compte avant moi. J’ai acheté un test de grossesse pour lui prouver qu’il avait tort, mais les choses se sont passées différemment. La grossesse est survenue au pire moment de ma vie. J’étais en plein burn-out et temporairement en congé de maladie. De plus, j’avais déjà quatre bambins qui couraient à la maison et mon compagnon était très occupé à cause de travaux de rénovation importants. L’arrivée d’un nouveau membre dans la famille a donc été un coup dur pour moi. Ma première réaction a été la panique. Je ne pouvais pas du tout être enceinte maintenant. Ma situation ne me le permettait pas. Alors, complètement à l’encontre de mes sentiments, j’ai envisagé l’avortement. J’avais un fort désir d’enfant, mais le moment n’était pas propice.
Un bataille entre la tête et le cœur
En toute hâte, je me suis rendue à l’hôpital, où j’ai passé une première échographie. Il s’est avéré que j’étais enceinte de cinq semaines et que le cœur battait. Peu après, je me suis rendue avec mon mari au centre d’avortement, où nous avons eu notre première rencontre. Nous avons été bien pris en charge et conseillés, mais l’avortement était toujours difficile à envisager de mon côté. Il y avait un duel entre ma tête et mon cœur, et ce dernier a fini par l’emporter sur mon esprit.
Poursuivre la grossesse était la bonne décision. Avec la bénédiction de mon mari, nous nous sommes lancés dans cette nouvelle aventure, malgré la situation difficile dans laquelle nous nous trouvions.
Je vivais bien ma grossesse, mais à treize semaines, les premières sonnettes d’alarme ont retenti. À l’échographie, les médecins ont vu du liquide dans la vessie du foetus et, bien qu’on nous ait dit de ne pas nous inquiéter, je ne m’y suis pas fiée. Les semaines suivantes ont donc été terrifiantes. J’étais à 15 semaines de grossesse, j’avais déjà un bon ventre et j’étais visiblement enceinte. À ce stade, je commençais déjà à fantasmer sur l’arrivée de mon petit, mais à peine une semaine plus tard, nous ne pouvions plus le nier. Sa vessie continuait à grossir et, à cause d’une erreur de la nature, notre bébé s’est avéré ne pas être viable. Soudain, nous avons été confrontés à une décision déchirante, alors que la veille, nous étions encore sur notre petit nuage.
De précieux souvenirs
Nous avons pris la décision d’interrompre la grossesse principalement pour le bien de l’enfant. Nous ne voulions pas d’une décision égoïste. J’étais enceinte de dix-huit semaines lorsque j’ai accouché. Ce jour-là, mon partenaire et moi sommes devenus les tristes parents de notre fils mort-né. Bien que je disposais d’un bon réseau de soutien, je devais faire quelque chose pour surmonter mon chagrin et ma perte. C’est ainsi que je me suis adressée à une organisation qui aide les personnes dans cette situation. Dès le début, ils m’ont bien guidée. Ils m’ont apporté un soutien ciblé qui m’a donné beaucoup d’énergie et de force. Bien que la perte reste une montagne russe émotionnelle et que le traumatisme n’ait pas encore été entièrement traité, je plaide pour une plus grande sensibilisation et j’encourage ces initiatives qui restent trop souvent dans l’ombre. Elles sont d’une grande valeur pour les personnes qui perdent un bébé ou qui sont confrontées à un choix de grossesse. Grâce à elles, la douleur est devenue plus supportable et, par exemple, j’ai tenu un journal contenant des choses tangibles de mon fils que je peux consulter dans les moments difficiles. Ces précieux souvenirs me tiennent à cœur. »
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Victor avait un mode de vie plutôt festif et était en couple depuis peu, lorsque sa petite amie est soudainement tombée enceinte. Ensemble, ils ont choisi l’avortement et cette décision les a rapprochés.
« Pour l’anniversaire de ma petite amie, nous avions prévu un voyage romantique à Barcelone. Elle fêtait ses 26 ans et nous voulions célébrer l’événement à l’étranger. Mais juste avant notre départ, elle s’est sentie de plus en plus mal. Elle souffrait de nausées matinales et de crampes d’estomac, des signes différents de ceux de ses règles. Nous avons immédiatement acheté un test de grossesse en Belgique. Et il a confirmé nos soupçons: elle attendait un enfant. La nouvelle ne m’a pas enchanté, car je n’étais pas du tout prêt à devenir père. Je me sentais bien trop jeune pour m’occuper d’un enfant, même si j’avais déjà 34 ans. Ma vie de fêtard ne me le permettait pas. Personnellement, j’avais encore beaucoup de choses à régler dans ma vie. Le côté financier représentait aussi un obstacle. À l’époque, je ne disposais pas des ressources nécessaires et d’un emploi stable pour donner à l’enfant une certaine structure et stabilité. Nous ne vivions pas non plus sous le même toit. Tous ces éléments ont joué dans ma décision d’opter pour un avortement.
Attendre le bon moment
Après de nombreuses conversations dans le respect mutuel, nous avons compris que nous préférions tous les deux attendre le bon moment. Nous nous sommes rendu compte que la naissance d’un enfant est une étape importante, à laquelle nous voulions nous préparer le mieux possible. Mais nous avons également réalisé que notre situation actuelle n’était pas idéale pour une nouvelle progéniture. Cela m’a immédiatement convaincu que l’avortement était la meilleure décision à prendre. Pour ma copine, c’était un peu plus délicat. Peu à peu, son instinct maternel a pris le dessus. Elle se débattait de plus en plus avec sa conscience. Elle a remis en question l’avortement et a commencé à douter de son choix. Soudain, elle avait l’impression de retirer à son enfant le droit d’exister et de le tuer. J’ai compris que cette expérience était beaucoup plus difficile pour elle que pour moi et j’ai essayé de la soutenir autant que je le pouvais. Je n’ai peut-être pas été en mesure de vivre physiquement ce qu’elle vivait, mais je l’ai écoutée. J’ai été sa béquille. La rassurer était ma priorité. Après tout, en tant que couple, vous devez vous soutenir. Pas à pas, le personnel du centre d’avortement nous a guidés tout au long de la procédure. Il n’y a pas eu de réactions inappropriées et personne ne nous a jugés. Grâce aux nombreuses réactions de soutien de la part de la famille et des amis, nous n’avons pas eu besoin d’autres consultations psychologiques par la suite. Nous nous sommes soutenus mutuellement et avons donné à l’enfant à naître le temps de deuil qu’il méritait.
Au plus près du rêve
Quatre ans plus tard, les choses ont complètement changé. Il y a peu, nous avons acheté une maison ensemble et nous sommes prêts à passer à l’étape suivante. Ma compagne a maintenant 30 ans et moi 38. Le rêve de fonder une foyer se rapproche de plus en plus. Il y a même une chambre d’enfant supplémentaire chez nous, mais nous ne prenons pas de décisions hâtives.
L’avortement n’a donc pas affecté notre désir d’avoir des enfants. Au contraire. Nous nous sommes rapprochés et cela n’a fait que nous faire réfléchir davantage à notre désir d’enfant et à notre vie en commun.
En parler avec d’autres est ce que je recommanderais à toute personne se trouvant dans une telle situation. C’est comme ça que l’avortement pourra sortir du tabou qui l’entoure. Car en fin de compte, cela peut arriver à n’importe qui. »
Dr. Pedro de Seranno a vingt ans d’expérience en tant qu’avorteur. Sindy Helsen est psychologue et conseille les personnes avant, pendant et après leur processus de deuil.
Dr. Pedro de Seranno « Une femme est fertile pendant environ trente-cinq ans de sa vie. C’est donc pendant cette période qu’elle doit gérer sa fertilité, ce qui ne doit pas être sous-estimé. Le désir d’enfant n’est présent qu’à un certain moment de la vie. Il n’est donc pas surprenant que des femmes tombent enceinte de manière non planifiée ou non désirée. Pendant toutes ces années, il faut chercher les contraceptifs appropriés, ce qui n’est pas facile pour la plupart d’entre elles. Surtout quand on sait que tous les contraceptifs ne sont pas fiables à 100 %. Vous pouvez donc parfaitement prendre la pilule tous les jours et tomber enceinte. Je vois et j’entends cela régulièrement. En Belgique, l’avortement est possible jusqu’à 12 semaines après la conception. Dans notre centre d’avortement à Gand, nous utilisons deux méthodes. Nous utilisons une pilule abortive, qui déclenche une fausse couche. Ou bien, après neuf semaines, nous procédons à un curetage par aspiration sous anesthésie locale. Cette dernière méthode prend environ 15 minutes. La pilule abortive, quant à elle, prend de quatre à quarante-huit heures. Le choix de la méthode dépend entièrement de la personne. Une troisième méthode, moins courante, est l’avortement sous anesthésie totale. Cette méthode ne peut être pratiquée qu’à l’hôpital. Le fonctionnement exact de cette méthode est expliqué en détail à la patiente lors d’un entretien d’admission au centre. Le déroulement de la procédure est expliqué et les motivations sous-jacentes sont examinées. La loi impose ensuite à la patiente un délai de six jours. L’avortement est donc plus qu’un simple acte médical. Vous bénéficiez d’un soutien, de conseils et d’informations. D’ailleurs, si l’on additionne les chiffres au niveau mondial, la Belgique est particulièrement bien placée. Chaque année, nous pratiquons environ 18 000 avortements. C’est l’un des chiffres les plus bas au monde. »
Virage à gauche ou à droite?
« Et maintenant, supposons que votre souhait d’enfant se réalise, mais que vous appreniez que le foetus n’est pas viable, interroge Sindy Helsen. C’est alors que votre monde s’effondre. Les parents nous disent souvent qu’on peut comparer cette situation à un carrefour en T. Vous devez aller à gauche ou à droite, mais aucun des deux chemins ne vous semble évident, facile ou acceptable. Vous êtes confronté à un dilemme moral et, quelle que soit votre décision, vous ne saurez jamais comment les choses se seraient passées si vous aviez agi différemment. Au cours d’une conversation, nous sondons les raisons sous-jacentes de leur dilemme et explorons les valeurs qui s’affrontent. Nous plongeons avec eux dans la crise qu’ils traversent et les guidons vers le bon choix, quel qu’il soit: poursuivre la grossesse ou l’interrompre.
Contrairement à l’avortement pour raisons psychosociales, le bébé est souvent désiré. Nous accompagnons les parents pas à pas dans leur deuil. Il s’agit d’une expérience de grossesse complètement différente, qui ne peut et ne doit pas être prise à la légère. C’est pourquoi, lors des entretiens, nous répondons principalement aux besoins du·des patient·s, car la norme sociale est très élevée. Chaque enfant doit être presque parfait et répondre aux normes de la société. Par conséquent, les arguments en faveur de l’interruption de la grossesse en cas de test anormal sont nombreux. Les parents ont souvent l’impression de devoir justifier leur décision. Ils doivent régulièrement faire face à de nombreux préjugés. Mais dire adieu à un enfant que l’on n’a jamais vraiment connu est aussi particulièrement difficile. La honte ou la peur d’être jugé fait hésiter. Après tout, la grossesse est censée être un événement heureux, mais nous savons que ce n’est pas le cas pour un très grand nombre de personnes. De plus, un grand tabou entoure encore le vécu de ces grossesses. Offrir une oreille attentive peut donc s’avérer très utile et constituer un premier pas vers l’apaisement. »
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