Besoin de hurler un bon coup? Ce numéro de téléphone a été créé spécialement pour vous
Confinement, angoisse, interdictions, risques... Cette période guidée par la pandémie et la crise vous donne envie de hurler votre frustration? Face à ce sentiment généralisé d’impuissance et d’anxiété, les sites permettant crier sa rage au monde se multiplient. Et il existe même une hotline ou l’on peut appeler simplement pour s’époumoner un bon coup. Jouissif.
Appelez le +1-561-567-8431. Attendez le bip. Criez. Raccrochez. Le message du projet “Just Scream” initié par l’américain Chris Gollmar, professeur et artiste à ses heures, est laconique. Crier sa colère, son dépit, son anxiété ou son ras-le-bol à la terre entière. Le partager avec tout le monde et personne. Rejoindre une communauté grandissante qui se décharge de sa frustration en hurlant au téléphone ou en ligne. Une fois poussé son cri, il est en effet possible de venir le réécouter sur le site le lendemain, tout comme ceux de plus de 3000 autres personnes.
Laisser sortir sa rage
Gueuler. S’époumoner. S’égosiller de toutes ses forces. Un principe qui trouve un écho assourdissant dans cette période de pandémie anxiogène interminable. Là où les interdictions se multiplient et où nos libertés se voient réduites pour cause de danger sanitaire, pouvoir hurler sans honte et sans crainte du regard extérieur est particulièrement libérateur. L’office du tourisme islandais propose ainsi lui aussi le même concept via le site Let it Out, incitant ses citoyens à extérioriser leurs difficultés par ce biais.
Se reconnecter avec soi-même
Si l’idée semble taillée pour répondre à nos besoins en temps de Coronavirus, elle est pourtant loin d’être neuve et directement inspirée de la thérapie primale, développée dans les années 70. Celle-ci consiste à tenter de faire ressurgir de soi un “cri primal”, pendant des premiers hurlements poussés à la naissance. Et ainsi à laisser s’exprimer de manière brut ce qui se trouve aux tréfonds de notre être, à un niveau au-delà de la parole. Un bruit instinctif presque primitif. Comme le précise au Huffington Post Zoë Aston, psychothérapeute et spécialiste en santé mentale britannique, accompagnant le projet islandais “crier pour libérer une émotion refoulée permet de se reconnecter avec soi-même et d’entendre sa propre voix. Et ce n’est en rien agressif mais plutôt une façon de prendre conscience de ses sentiments.” Un défouloir plutôt jubilatoire, qui ne peut définitivement pas faire de mal en ce moment.
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