La colonne vertébrale de confiance, le pilier d’équilibre de votre personne
Prendre sur soi constitue un véritable réflexe pour de nombreuses personnes. Pourtant, cet acte qui parait de prime abord anodin peut être lourd de conséquences et avoir un impact sur ce que Christèle Albaret, psychosociologue, nomme la “colonne vertébrale de confiance”.
La colonne vertébrale de confiance, késako? Celle-ci “soutient l’ensemble de votre personne, votre identité, vos valeurs, vos capacités, vos opinions...” explique Christèle Albaret dans son bouquin “La charge émotionnelle, comment s’en libérer”. Elle vous porte au quotidien pour vous permettre d’être bien dans votre peau, dans votre tête mais aussi dans vos relations personnelles, professionnelles, amoureuses ou familiales. Elle est composée de quatre niveaux: l’amour de soi, l’estime de soi, la confiance en soi et l’affirmation de soi.”
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C’est dans ce cadre qu’il fait bon d’identifier ce qu’est la charge émotionnelle. “La charge émotionnelle, comme son nom l’indique, est un fardeau lourd à porter, explique Christèle Albaret. Elle représente le poids des émotions non-traitées car [...] chacune de vos émotions exprime un besoin. Et si vous ne répondez pas à ce besoin, vous ignorez votre émotion, ce qui automatiquement alourdit votre sac à dos émotionnel.”
L’impact de la charge émotionnelle sur la colonne vertébrale de confiance
Il faut imaginer cette métaphore comme vous imaginez votre colonne vertébrale au niveau de votre dos. “La charge émotionnelle impacte l’ensemble de cette colonne, mais surtout, en premier lieu, le premier niveau, la fondation de la colonne vertébrale de confiance: l’amour de soi.”
Premier niveau: l’amour de soi
L’amour de soi représente l’amour inconditionnel que l’on peut se porter, sans aucune barrière. “Si votre amour de soi est fondé sur sur une croyance ‘conditionnelle’, c’est-à-dire basée sur le fait que vous ne pouvez être aimé ou aimer sans condition, vous aurez tendance à vous juger en permanence et donc à imaginer que tout le monde vous juge en retour” explique Christèle Albaret. De ce fait, vous cherchez à tout contrôler en permanence, en devenant la personne la plus impitoyable qui soi avec vous-même, pesant alors très lourd sur la charge émotionnelle.
Deuxième niveau: l’estime de soi
Vient ensuite l’estime de soi, qui constitue le deuxième niveau de cette colonne vertébrale de confiance. Celle-ci représente la clé de la confiance en soi. “Elle peut se définir comme l’opinion que vous avez de vous en lien avec vos valeurs et vos identités” explique la psychosociologue. À nouveau, elle va peser sur la charge émotionnelle si elle est conditionnelle, “c’est-à-dire basée sur la performance ou le regard de l’autre” car à ce moment-là, elle demande alors de prendre sur soi. L’estime de soi inconditionnelle vous permet d’exprimer vos émotions sans remettre en question l’opinion que vous vous faites de votre personne.
Troisième niveau: la confiance en soi
La confiance en soi est “fondée sur la conscience de vos qualités, de vos compétences personnelles ou professionnelles, explique la spécialiste. C’est le niveau le plus accessible car, même sans amour inconditionnel de vous et sans estime de soi, vous pouvez développer votre confiance vous.” Le lien avec la charge émotionnelle est simple: “lorsque les émotions sont exacerbées, le cerveau émotionnel a tellement pris les commandes que vous êtes épuisé·e. Votre mental, votre cerveau cognitif, celui de la réflexion et de la logique, est beaucoup moins efficace parce que votre cerveau émotionnel l’empêche de faire son job.”
Quatrième niveau: l’affirmation de soi
L’affirmation de soi concerne la manière dont nous allons interagir avec les autres. “C’est la capacité d’exprimer ses émotions, ses pensées, ses opinions et de défendre ses droits, tout en respectant ceux des autres” explique la spécialiste, rappelant que l’affirmation de soi est loin d’être innée. “Si vous portez une charge émotionnelle importante, cela va forcément rejaillir sur vos relations interpersonnelles, car vous allez être soit dans le ‘trop’, soit dans le ‘pas assez’. En d’autres termes, soit vous allez tout accepter de l’autre, soit vous allez surréagir à chaque interaction, pour essayer de vous protéger ou parce que vous pensez que c’est la seule façon d’interagir avec l’autre. Ainsi, le manque de solidité de votre colonne vertébrale sur les trois autres niveaux influence le dernier niveau de celle-ci.”
En pointant du doigt ces quatre niveaux et leur interaction potentielle avec notre charge émotionnelle, Christèle Albaret nous prouve que nous pouvons constamment être dans la réaction vis-à-vis de notre environnement extérieur. Et qu’en fonction de notre éducation ou encore de notre vécu personnel, on réagit sans cesse, et on s’attaque au passage, tantôt en étant agressif, tantôt en étant en colère, tantôt en nous suradaptant, tantôt en ravalant nos besoins. Tout cela fait que comme notre colonne vertébrale de confiance n’est pas solide, on passe notre temps à se défendre afin que cela ne se remarque pas. “Conséquence: non seulement vous n’êtes pas aligné·e avec vous-même, mais vous n’êtes pas non plus satisfait·e de vous-même” explique Christèle Albaret.
De l’importance de soulager sa charge émotionnelle
C’est ainsi que l’on constate que la charge émotionnelle agit bel et bien sur ces quatre niveaux qui constituent la colonne vertébrale de confiance, pilier de l’équilibre. En allégeant cette charge, on laisse place aux émotions “pour leur permettre de circuler librement; c’est la condition pour avoir une colonne vertébrale saine, équilibrée, agile et souple. Sinon, le risque est de ne plus être vous-même, d’être réduit·e à un avatar qui donne le change, ou alors de tomber malade, car, dans tous les cas la charge émotionnelle vous écarte de vous-même, car elle ne vous permet plus d’être en lien avec vous-même.”
C’est pourquoi Christèle Albaret répète à ce sujet que “la santé de votre colonne vertébrale de confiance est un rempart naturel à la charge émotionnelle” et qu’il fait bon, dans de ce cadre, d’apporter une importance sans pareille à chacun de ses niveaux.
“La charge émotionnelle, comment s’en libérer”, Christèle Albaret, Ed. Larousse
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