Dans son livre “Real Selfcare”, la psychiatre Pooja Lakshmin explique que la première étape dans la recherche du bien-être est de fixer des limites aux autres vis-à-vis de soi. Voici comment y parvenir.
Prendre soin de soi, c’est faire des choix. Afin de prendre des décisions qui vous mèneront au bien-être psychologique, vous devez faire passer vos besoins et désirs en premier. Cela commence par le fait de se créer de l’espace pour soi, dans ses pensées, sentiments et priorités. Revendiquer cette place revient souvent à une lutte, nombre d’entre nous ayant l’impression de ne pas pouvoir décider à quoi elles emploient leur temps et leur énergie. « Ce n’est pas votre faute », assure la psychiatre Pooja Lakshmin. « Tout le système est bâti autour de l’idée que les femmes n’ont pas leur mot à dire à ce sujet. Fixer des limites permet alors d’exiger et de se réapproprier ce temps, cette énergie et cette attention, pour la consacrer à nous-même. »
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Fixer des limites implique souvent de devoir peser dans la balance, face aux préférences et besoins des autres (partenaire, enfants…). « Ce n’est pas parce que vous vous sentez coupable que vous faites pour autant le mauvais choix. Ne vous laissez pas guider par cette culpabilité ! », appuie Lakshmin. « Pour y faire face vous devez réaliser que vous ne pouvez pas tout contrôler et que vous n’êtes pas responsable des sentiments de chacun·e. »
« Que diront les gens? »
L’étape suivante dans cet apprentissage, consiste à réaliser comment le regard extérieur influence vos décisions et à prendre conscience de ces personnes dont l’opinion occupe une place excessive dans votre esprit.
« Sachez que la façon dont quelqu’un réagit aux limites que vous mettez, en dit plus sur lui ou elle que sur vous. »
Aussi compliqué ou désagréable que cela puisse être sur le moment, fixer une limite claire aidera les autres à comprendre ce que l’on attend d’eux·elles et à gagner du temps sur le long terme. « Combien de fois voit-on des femmes, qui portent la charge mentale d’être cheffe du ménage, croire à tort qu’il sera plus facile pour elles de réaliser toutes ces petites tâches elles-mêmes, leur partenaire étant moins efficace et ne faisant jamais les choses correctement? », pointe l’auteure. Mais selon elle, ce que ces femmes ne prennent pas en compte dans leur raisonnement, c’est le ressentiment et la colère qui s’accumulent au fil des ans. « À court terme, il semble plus simple de le faire soi-même, mais sur le long terme, nous avons besoin de pouvoir souffler et d’être aidée. L’objectif est un système qui fonctionne grâce à plusieurs adultes et pas en reposant uniquement sur vous. »
Comment fixer des limites?
Être clair·e
Pour définir au mieux une limite, pas question d’avoir des propos confus. Il faut au contraire être direct et ferme. Ne dites pas « Je me demandais si vous vouliez que je vous remette le rapport client cette semaine en plus du rapport sur les dépenses? », dites plutôt: « Votre priorité est-elle le rapport sur les dépenses ou le rapport client? Car je ne peux les terminer tous les deux d’ici vendredi et j’aimerais dès lors savoir sur quoi me concentrer. »
Ne pas demander la permission
N’oubliez pas que c’est vous qui prenez la décision, même si l’autre est bien sûr autorisé·e à commenter celle-ci. Ne dites pas: « Est-ce que cela te va si on en parle plus tard? », dites plutôt: « Je ne peux pas parler pour le moment, je t’appelle la semaine prochaine. »
S’en tenir à une courte explication
Il est bon d’être concis·e en mettant des limites. Si vous argumentez trop longtemps et tentez d’expliquer votre décision en long et en large, cela peut donner l’impression que vous solliciter une approbation.
Le dire par e-mail
Si vous savez que vous avez tendance à être mal à l’aise au téléphone ou qu’un message peut être le début d’une discussion animée, alors un e-mail représentera une bonne alternative surtout dans le monde du travail. Cela vous laisse le temps de rassembler vos pensées et de vous relire et se prête à une réponse plus prudente de votre interlocuteur·rice.
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