Qu’on écoute une discussion, qu’on marche, qu’on travaille, voir même en lisant cet article, il arrive souvent qu’on entende une petite voix parler dans sa tête. Ces pensées intérieures ne cessent de nous accompagner au quotidien. Quelle est son origine et a-t-elle une utilité dans le fonctionnement de notre cerveau ?
Le langage intérieur est parfois rassurant, parfois culpabilisant, il aide à faire des choix et représente surtout la pensée dans sa globalité. Pendant longtemps, la science n’est pas parvenue à expliquer ce phénomène, pourtant propre à la plupart des humains. Mais, des études récentes menées sur le sujet indiquent que cette voix se forme durant l’enfance et plus particulièrement lors de l’apprentissage de la lecture.
Un mécanisme neuronal pour s’économiser
Les chercheurs ont remarqué lors de plusieurs expériences que la zone du cerveau qui s’active lorsqu’on parle, réagit également lorsqu’on lit en silence. La voix de la pensée serait en réalité due à la décharge corollaire, le même mécanisme qui permet de ne pas rire à nos propres chatouilles. « Une décharge corollaire est une copie d’un message du système nerveux, transmise à d’autres parties du cerveau, afin de nous rendre conscients que nous effectuons quelque chose », explique dans une étude sur la schizophrénie, Christopher Pack, neuro-scientifique.
Autrement dit, lorsqu’on bouge un bras, la zone du cerveau responsable de ce mouvement envoie une copie aux autres parties afin de les prévenir de l’action qui arrive. La décharge corollaire est ainsi responsable de cette petite voix dans notre tête car elle permet de ne pas surcharger le système auditif.
Si l’on devait parler à voix haute à longueur de journée pour penser, on ne s’en sortirait pas. Alors le cerveau, qui connaît déjà le message qu’on s’apprête à exprimer, en créé une copie inaudible pour les autres de sorte à pouvoir tout de même rester attentif aux bruits environnants.
Ainsi, la voix de la pensée est une copie de notre propre voix. Chez certaines personnes souffrants de pathologies psychiatriques telles que la schizophrénie, la décharge corollaire peut mal fonctionner ce qui les amènent à penser que leurs paroles ne viennent pas d’elles-mêmes.
Est-il possible de ne rien entendre ?
Chaque personne entend une voix différente. Elle peut être douce, insistante, discrète ou même se manifester en plusieurs entités. Ces voix intérieures ne sont pas entendues par tout le monde, elles peuvent aussi s’exprimer sous forme d’images ou d’émotions. Ces personnes pensent mais n’entendent pas leurs pensées comme la plupart. D’autres cas plus compliqués parlent d’aphantasie, un phénomène qui empêche une personne de visualiser des images mentales telles que le visage d’un ami par exemple. L’aphantasie entraverait alors aussi la capacité à entendre la voix de la pensée. Chaque voix intérieure est unique et propre mais surtout utile au bon fonctionnement du cerveau. De quoi arrêter de rire de soi-même quand on mène une grande conversation avec sa voix intérieure.
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