Le phénomène des femmes accrocs aux tests de grossesse, aussi appelés POAS (Pee-On-A-Stick), est de plus en plus observé à travers le monde. Pensez-vous être concernée?
Le terme POAS désigne ces femmes qui, régulièrement, effectuent des tests de grossesse à domicile en utilisant un bâtonnet pour détecter les niveaux d’hormones et ainsi confirmer ou infirmer une éventuelle grossesse. Si à première vue, ce geste peut sembler anodin, il cache en réalité une tendance qui inquiète de plus en plus les experts de la santé mentale et de la psychologie.
Un comportement compulsif
L’attrait pour les tests de grossesse peut devenir un véritable phénomène compulsif, où l’anxiété et la recherche incessante de certitudes se mélangent. Pour certaines femmes, effectuer un test de grossesse devient une sorte de rituel, parfois plusieurs fois par mois, même en l’absence de signes physiques clairs de grossesse. Ce comportement est souvent lié à une peur irrationnelle ou à une obsession de savoir si elles sont enceintes ou non, qu’elles cherchent à éviter une grossesse ou, au contraire, à confirmer le désir d’être mère. Les tests de grossesse sont accessibles et relativement bon marché, ce qui les rend encore plus tentants pour celles qui ont besoin de validation rapide. Le marché a également vu une explosion de différents types de tests, avec des résultats de plus en plus rapides et précis, renforçant ainsi l’idée d’une “solution miracle“ pour calmer les inquiétudes. Pourtant, cette accessibilité n’est pas sans conséquences, notamment pour la santé mentale des femmes concernées.
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Une vraie dépendance
Plusieurs facteurs expliquent cette dépendance aux tests de grossesse. Dans certains cas, il s’agit de l’angoisse du doute. Les femmes ayant des cycles irréguliers ou des préoccupations sur leur fertilité peuvent éprouver le besoin de confirmer leur état reproductif à chaque retard de règles ou symptôme suspect. Mais au-delà de ce simple doute, la dépendance aux tests est souvent exacerbée par des attentes sociales et personnelles très fortes concernant la maternité. Pour certaines, l’incertitude liée à la grossesse peut devenir obsédante, et le test de grossesse devient un moyen de réguler cette peur ou d’obtenir une réponse immédiate. Le fait de pouvoir “tester“ régulièrement leur état physique leur donne l’illusion de maîtriser une situation qui, autrement, serait totalement hors de leur contrôle. Mais certaines femmes peuvent être confrontées à des faux négatifs, notamment en cas de test effectué trop tôt dans le cycle. Cette fausse assurance peut parfois mener à des décisions hâtives ou à une pression inutile sur la personne concernée. Le retour de “mauvaise nouvelle“ peut avoir un effet psychologique dévastateur, augmentant la frustration et le sentiment d’impuissance.
Sur les réseaux sociaux
Sur les réseaux sociaux, le phénomène des POAS est de plus en plus présent. De nombreuses femmes partagent sur des plateformes comme Instagram ou TikTok leurs résultats de tests de grossesse, que ce soit pour annoncer une grossesse ou pour recueillir du soutien en cas de doute. Cette exposition constante peut entraîner une forme de comparaison sociale qui amplifie l’anxiété autour du sujet de la grossesse. Certaines pages dédiées aux tests de grossesse, souvent suivies par des milliers de personnes, encouragent à tester sans arrêt, renforçant l’idée que la vérification constante est nécessaire pour se sentir en sécurité. Sauf que ce comportement peut impacter leur bien-être psychologique (anxiété, troubles de l’humeur et problèmes relationnels avec leur partenaire).
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