Comment les hommes font-ils face à un avortement?
Cette semaine dans votre magazine Flair, Léo, 29 ans, et Raphael, 28 ans, témoignent de l’avortement de leur (ex) partenaire et racontent la façon dont ils l’ont vécu. Lorsqu’on évoque l’interruption de grossesse, on pense automatiquement aux femmes. Pourtant, l’avortement est aussi une histoire d’hommes.
« Chaque année, ont lieu environ 17.000 avortements dans notre pays » , explique Katleen Alen, qui œuvre au sein d’une asbl traitant des choix autour de la grossesse. « Cela semble élevé, mais ces chiffres sont parmi les plus faibles d’Europe, proportionnellement au nombre de femmes fertiles. Ce nombre est resté stable au fil des années. On imagine souvent que l’avortement est une affaire de femmes, mais un homme est impliqué dans chaque grossesse. Lorsqu’une personne se tourne vers notre organisation, nous examinons ensemble les décisions possibles sous un maximum d’angles et de perspectives. De nombreuses raisons peuvent amener quelqu’un à choisir l’avortement, mais l’aspect relationnel joue un rôle majeur. En cas de divergence d’opinions entre les partenaires, nous essayons de parvenir à un consensus ou au moins à un choix autant que possible soutenu conjointement, afin que chacun puisse assumer sereinement celui-ci. Un véritable accord n’est pas toujours possible, alors nous cherchons ce qu’ils considèrent comme le plus supportable.
Il est essentiel de prendre en compte ce qui se joue dans l’équilibre de la femme et du couple, mais d’autres facteurs interviennent. L’opinion d’un tiers influence-t-elle le débat? Si les deux partenaires ne sont plus ensemble, ou se séparent, peuvent-ils malgré tout assumer leur rôles de parents conjointement? Optent-ils pour un foyer monoparental ou pour une implication commune? Légalement, la femme a le dernier mot. Mais dans les faits, c’est loin d’être aussi simple. Il peut être amer pour une femme comme pour un homme de devoir prendre une décision allant contre ce que lui dicte son cœur.
Comment les hommes font-ils face à un avortement?
De manière générale, les hommes ont moins besoin d’en parler que les femmes. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu’ils n’y songent pas ou ne s’impliquent pas”,
Il est important de savoir ce que cette grossesse a signifié pour eux et de réaliser la perte qu’ils ont vécue. Le sens et les émotions liées peuvent être trés différents pour un homme, que pour une femme qui, elle, a vécu la grossesse physiquement. J’entends parfois des hommes dire qu’ils ne se sont sentis pères qu’en entendant leur enfant rire pour la première fois. Bien-sûr certains vivent aussi la grossesse au diapason de leur compagne.
L’accompagnement d’un avortement est similaire à celui d’un deuil, un processus très individuel. Laisser une place aux sentiments, questions et besoins de chacun est crucial”,
Et accepter des différences de perception permet aux couples de trouver une voie pour se soutenir mutuellement dans leur décision et continuer d’avancer ensemble. »
« J’aurais dû être papa », un article à découvrir dans votre magazine Flair cette semaine, jusqu’au mercredi 25 mars.
Vous avez des questions? Prenez contact avec le Centre de planning familial le plus proche de chez vous: www.planningsfps.be.
Texte: Marijke Clabots et Barbara Wesoly.
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