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© white young woman lying on the edge of the pool with bikini in spring at the hotel

Cette influenceuse dénonce l’hypocrisie du phénomène ““Instagram VS reality””

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

L’instagrameuse Jezabel Putride vient de publier un post coup de gueule dans lequel elle explique que le corps gros reste encore un corps qu’il faut cacher, sur les réseaux sociaux et ailleurs. Et que trop souvent, la dénonciation des diktats de beauté est faite par des femmes qui entrent dans ces mêmes critères de beauté, via le phénomène des “Instagram VS reality”.


 

Sur l’image publiée il y a quatre jours sur le compte Instagram @MetauxLourds, on peut voir deux clichés. À gauche, la réalité d’Instagram : Jezabel Putride en train d’adopter une pause de mannequin, avec la culotte remontée jusqu’à la taille et les mains dans les cheveux. La photo est accompagnée des insultes — d’une infinie violence — qu’elle reçoit régulièrement sur le réseau social: « Tu verras quand tu mourras étouffée par ton gras », « Je savais pas que les baleines portaient des soutifs » ou encore « Arrêtez de l’encourager, sérieux, vous voyez bien que c’est un monstre ». À gauche, la photo « réalité », où l’on voit l’influenceuse adopter une posture moins posée et la liste de ce qu’elle endure, dans la réalité cette fois, en raison de son poids : difficulté à trouver un emploi, accès aux soins difficile par manque d’équipements adaptés, insultes (aussi), difficultés à trouver des vêtements à sa taille… Deux réalités, tout aussi douloureuses l’une que l’autre. Car lorsqu’on est grosse, on le reste, peu importe la pose adoptée. Et c’est aussi ça que l’Instagrameuse souhaite dénoncer.

 

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Instagram vs reality : une dénonciation frustrante


En swipant, on découvre la suite du coup de gueule de Jezabel. « En ce moment, je vois passer plein de photos instagram vs. Reality. Je trouve ça très bien, et aussi, je trouve ça frustrant. » Comme elle l’explique, dénoncer à quel point les filtres, les postures, les angles, les lumières peuvent changer l’apparence d’un corps est bien sûr important. Mais le problème, c’est que les filles qui font ce genre de photos ont toujours un corps « normé ». « Je m’explique : quand Karen, Jeannine et Brenda se tortillent pour avoir une silhouette parfaite en sablier, elles ressemblent aux meufs des magazines, à des femmes de papier glacé » écrit Jezabel.

« Quand elles arrêtent de se contorsionner, elles ont des vergetures et un bourrelet, mais toujours une silhouette mince, valide, blanche et normée qui leur permet d’évoluer dans la vie sans galérer ».

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@danaemercer est le parfait exemple d’une instagrameuse qui se contorsionne pour montrer l’impact d’une posture sur une apparence physique, tout en ayant un corps “normé”. 

Ainsi que l’explique Jezabel, les personnes en surpoids, par contre, ont beau essayer de se contorsionner, elles sont quand mêmes loin des standards de beauté.

Le corps gros, même mis en scène, sous un certain angle et bien éclairé, reste le corps qu’il faut cacher (…)  quand on est gros.sse, on l’est tout le temps. Il n’y a pas d’échappatoire parce qu’on bombe le torse ou qu’on ploie les hanches. La discrimination, c’est H24.


Le problème souligné par l’Instagrameuse, c’est que ce sont des personnes normées qui se mettent en avant pour lutter contre la normalité. Et ça, ce n’est pas logique. Même si cela part d’une bonne intention et qu’il est primordial de dénoncer les critères de beauté imposés par les réseaux sociaux, il est aussi important d’arrêter d’invisibiliser les corps “non normés” afin qu’ils le deviennent.

 

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