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Pauline souffre de misophonie.
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Koh Lanta: qu’est-ce que la misophonie dont souffre Pauline?

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Pauline, l’une des aventurières de “Koh Lanta: Les Chasseurs d’immunité” a déclaré être misophone. Mais quel est ce trouble qui fait vivre un enfer aux personnes qui en souffrent?

La 25e saison de Koh Lanta a débuté mardi, l’occasion de découvrir les premiers portraits des vingt aventuriers de l’édition. Parmi eux, Pauline, une fromagère de 29 ans qui a intégré la tribu jaune des Kadasi.

Une information concernant la jeune femme venue de Haute-Garonne a particulièrement attiré notre attention. Pauline est misophone, et résume sa condition comme ceci: “J’ai un gros problème avec les bruits. Les gens qui mangent, les gens qui font des bulles avec leur chewing-gum, les bruits de stylo, ça me crispe.”

La misophonie, kézako?

Mais qu’est-ce que la misophonie, exactement? Apparu au début des années 2000, le terme est encore méconnu du grand public. Il s’agit d’une “aversion à certains sons produits par un autre individu”, résume Claude-René Jacot, psychiatre au Département de santé mentale et de psychiatrie des Hôpitaux universitaires de Genève, dans la Revue médicale suisse. Ce dégoût peut entraîner de l’anxiété, une irritabilité et un dégoût chez les personnes qui en souffrent. Il s’agit d’un “trouble psychique à part entière provoqué par une hyperactivation du cortex insulaire inférieur, une région cérébrale permettant d’orienter notre attention sur ce qui se passe autour de nous”, explicite la Fondation pour l’audition.

Trop souvent, les personnes misophones ne sont pas comprises, leur entourage estimant qu’il leur suffit de faire un effort. Au même titre que les personnes émettant des bruits jugés désagréables ne les font pas toujours de manière intentionnelle, l’irritabilité des personnes atteintes d’une misophonie non traitée est difficilement contrôlable.

Ce trouble se manifeste à des divers degrés en fonction de chaque individu, tous ne sont pas ennuyés par les mêmes bruits. Parmi les plus courants, citons les bruits de mastication, les ronflements, les bruits nasaux, les grincements de dents ou les bruits répétitifs comme le cliquetis d’un clavier ou d’un stylo. Pour se protéger, “les sujets en souffrance mettent souvent en place des stratégies d’évitement” telles que la fuite, dans “certaines situations qui pourraient les exposer aux stimuli”, ou l’utilisation de moyens pour cacher le bruit tels que des boules Quies ou des écouteurs et de la musique.

Quel diagnostic et quel traitement?

Toute personne ressentant un sentiment négatif vis-à-vis de certains bruits n’est pas forcément misophone. Le diagnostic doit être posé par un spécialiste, à l’instar d’un psychothérapeute, un psychologue ou un psychiatre, qui se base sur plusieurs outils, dont l’échelle Amsterdam Misophonia Scale, qui permet de mesurer le degré de troubles obsessionnels compulsifs.

Il n’existe actuellement aucun traitement spécifique contre la misophonie, toutefois une psychothérapie cognitivo-comportementale peut aider les personnes qui en souffrent à mieux vivre avec les bruits qui les dérangent et à atténuer leur trouble.

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