Laure Manaudou a accueilli son troisième enfant, mais après sa naissance elle plonge dans une dépression post-partum sans en prendre conscience. Aujourd’hui, elle souhaite partager son expérience pour inciter les autres mères dans la même situation, à demander de l’aide.
« Je me suis sentie submergée, étouffée. C’était trop en fait, c’était oppressant », décrit la sportive de haut niveau Laure Manaudou au sujet de sa dépression post-partum suite à la naissance de son troisième enfant. La nageuse a décidé de se confier publiquement sur cet épisode difficile devant la caméra de « Brut ». Elle explique avoir mis du temps à réaliser ce qui lui arrivait : « Je me suis pas comprise. En tant que sportive, je suis censée être dure, et pour moi dans ma vie, c’était “je vais être forte dans tout”. J’étais fatiguée, j’étais énervée, j’avais l’impression de ne pas savoir m’occuper de mon fils, alors que ce n’était pas le premier, c’est le troisième. » Laure Manaudou évoque également une idée reçue qu’elle a déconstruite à travers son expérience, la théorie selon laquelle une dépression post-partum n’arrive que lorsqu’on a son premier enfant :
Pour moi dans la logique, une dépression post-partum, on la fait peut-être pour le premier enfant parce qu’on ne sait pas comment faire, on n’est peut-être pas forcément entourée. En fait, je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus difficile pour le dernier et puis je n’ai pas su gérer comme j’ai géré pour les deux premiers.
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« Il faut en parler »
Laure Manaudou explique avoir mis du temps à réaliser ce qui lui arrivait et à mettre des mots dessus : « Je voyais tout en noir, ça prenait toute la place. J’étais négative alors qu’à la base, je ne suis pas comme ça. » Mais pendant plusieurs mois, elle se voile la face, tentant d’encaisser seule : « Je pense que j’ai masqué beaucoup de choses en me disant : “Tout va bien, je suis forte, je vais y arriver”. Jusqu’à ce que je me dise : “Non, je ne peux plus. Je n’accepte plus d’être comme ça. Je n’avais pas envie que mes enfants aient cette image-là de moi”. Je pense que c’est pour eux que je me suis rendu compte de ce que j’avais. » Elle déclare : « Je me suis rendu compte que j’ai fait une énorme dépression post-partum, ça veut dire que pendant un an, j’étais en dépression. » Un processus très long car elle a d’abord cru à un baby blues : « On nous bassine tout le temps avec le baby blues. Mais le baby blues ne dure pas plus de dix jours. » Malgré sa prise de conscience, Laure Manaudou peine à demander de l’aide, aujourd’hui elle souhaite encourager les femmes à en parler et à chercher du soutien : « Il faut en parler. » Elle explique qu’avec du recul, elle aurait préféré demander de l’aide. Elle lance :
Ce n’est pas parce que j’ai gagné des médailles aux JO que ce n’est pas difficile dans ma vie. (…). Ce n’est pas possible qu’autant de femmes soient en dépression comme ça et ne soient pas aidées.
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