Comment me faire larguer a fait de 2021 l’une de mes plus belles années
2021 touche bientôt à sa fin et vient avec le temps de faire le bilan des douze derniers mois. Pour ma part, celui-ci aurait pu être totalement noir si je m’en étais cantonnée à l’évènement qui a marqué mon année: une bonne grosse rupture qui éclate le coeur en mille morceaux. Mais au final, c’est tout le contraire qui s’en dégage.
Rythmée une fois de plus par les mesures sanitaires, l’année n’a pas été simple. Entre les yoyos incessants du gouvernement dans les prises de décisions et les petits tracas quotidiens de chacun·e, 2021 n’aura de nouveau pas été tendre avec qui que ce soit. Personnellement, l’année avait pourtant bien commencé, avec des jolies vacances bien méritées au soleil en janvier. Et puis les mois ont défilé, le printemps a pointé le bout de son nez et avec lui, le début d’une déprime, qui flirtait en réalité dangereusement avec une dépression. Je suis à plat, les batteries à zéro, je me traîne pour tout, mais je donne le change. À tout le monde. Je me réfugie alors dans le sport. Un peu trop. L’excès m’embrase et ma petite amie constate, impuissante, mon énergie s’amenuiser. Et c’est là que tout bascule: elle décide de me quitter. On est alors en avril 2021, j’ai 25 ans et je me fais larguer pour la première fois de ma vie.
La prise de conscience
Et alors que les beaux jours revenaient et emplissaient les visages de luminosité, moi, de mon côté, le coeur broyé en mille morceaux, je paradais dans mon appartement vêtue d’un manteau de larmes. Je suis triste. Profondément triste. Comment vais-je m’en remettre? Pourquoi la vie est-elle si injuste? Qu’aie-je fait pour mériter ça? Est-ce normal que mon coeur cogne si fort contre ma poitrine? Que je sente ma gorge serrée à ce point? Que mes yeux soient humides en permanence? Que ma tête soit empreinte d’autant de pensées noires? Cette fois-ci, je ne donne plus le change. Non seulement parce que je n’y arrive plus, mais également parce qu’il est temps que j’affronte ma peine. C’est le début d’une prise de conscience: celle qu’il est temps de prendre soin de moi et de m’attaquer à mes failles, soit celles qui ont dicté mon mode de vie de mes 14 ans – âge auquel j’ai connu mon premier amour – à aujourd’hui.
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Les premières semaines sont éprouvantes et je me débats chaque jour avec ma peine profondément ancrée dans mes entrailles. C’est d’autant plus dur que j’ai toujours été en couple. Toute ma vie, je me suis nourrie de l’amour des autres à mon égard. Toute ma vie, j’ai laissé mon existence être dictée par les envies d’un être-aimé. Toute ma vie, j’ai volontairement pris la place de personnage secondaire dans ma propre histoire. Toute ma vie, j’ai reposé mes insécurités et leur résolution sur un·e amoureux·se. Dès qu’une relation se terminait, je plongeais à corps perdu dans une nouvelle. Comme si je déambulais inconsciemment dans mon esprit avec un autocollant sur le front cacheté d’un vulgaire “Aimez-moi!”. Et c’est là que les choses sont devenues un peu plus claires. Comment pouvais-je aimer lorsque moi-même, je ne m’aimais pas? Pire: je ne savais même pas qui j’étais puisque j’avais toujours vécu à travers le spectre de l’autre... Une question tourne alors en boucle dans ma tête après un mois de rupture: qui suis-je?
La décadence et l’épuisement
Cette fois-ci, les choses étaient claires: hors de question de me lancer à nouveau dans une relation. De un, car j’en suis tout bonnement incapable et de deux, car je ne peux plus donner à l’autre tant que je ne me donne pas à moi-même ce que je mérite pour avoir confiance en moi. Car c’est bien sur ce point que se rejoignent toutes mes peurs: un cruel manque de confiance en ma personne, que je traîne comme une vieille casserole accrochée à ma cheville depuis mon enfance. Je ne me trouve pas jolie, je ne me trouve pas “bien foutue”, je ne me trouve pas attirante – alors qu’au fond, ça veut dire quoi tout ça hein?! Je commence alors une thérapie avec une psychologue. Je me mets à la méditation. Je reprends le sport en douceur, sans virer à l’excès cette fois-ci. Mais tout ça est contrôlé... Un peu trop. Et je retombe dans mes travers en l’espace de quelques semaines. Je suis instable, mais je ne l’admets pas. Je plonge à nouveau dans un mode de vie qui me tire hors du chemin que je m’étais destinée, celui d’un travail de développement personnel où je m’écoute objectivement.
C’est alors que commencent deux mois infernaux. C’est l’été, je sors tous les soirs, sans me soucier du lendemain. Je dors peu. Je vois beaucoup de monde. J’en oublie mes soucis. Je découvre un monde que je n’ai jamais connu: celui du célibat. J’appelle ça “ma best life“. Je suis heureuse, je porte le sourire à merveille sur mes lèvres, mais la fin de l’été sonne le glas de cette période d’insouciance: mon corps est épuisé et me lâche totalement. Et je réalise qu’en ayant voulu me chercher et me découvrir, je me suis en réalité davantage perdue...
Hypersensibilité, émotions et pensée positive
L’effervescence de la rentrée scolaire m’offre quelques jours de répit dans le Sud avec des ami·e·s. Un moment de bonheur, qui recharge mes batteries et fait redescendre mon stress et mes crises d’angoisse liés à mon épuisement, tant physique que mental, qui a fait office de véritable électrochoc. C’est alors que presque tout naturellement, je me mets à m’écouter. Je me mets à poser des mots sur mes émotions: tristesse, déception, colère, dégoût, peur... Je découvre l’importance de nommer ses ressentis. De les écouter. Et non plus de les refouler et de les contrôler à tout prix en cherchant à les panser par un million d’activités.
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Je me plonge également dans la lecture de différents bouquins de développement personnel. Je commence par des livres sur l’hypersensibilité: “Itinéraire d’une ultrasensible” de Charlotte Wills ainsi que “Hypersensibles – Mieux se comprendre pour mieux s’accepter” de Elaine N. Aron. Je comprends un tas de choses sur moi, à commencer par le fait que je suis NORMALE et que cette horde de stimuli que je reçois en permanence porte un nom, celui d’hypersensibilité, soit un trait commun à une personne sur cinq.
Je décide aussi de m’intéresser à l’énergie positive et je jette mon dévolu sur le bouquin d’un coach spécialisé en la matière, Vex King. Ce livre me fait l’effet d’une bombe puisqu’il réunit en son sein analyse des émotions, appréciation de sa propre personne, exacerbation de son bonheur. Un passage en particulier me marque et me fait découvrir au passage la Loi de la Vibration, qui fait aujourd’hui partie intégrante de mon quotidien: “Une fois que vous êtes en résonnance vibratoire avec quelque chose, vous commencez à l’attirer dans votre réalité. La meilleure façon de savoir sur quelle fréquence vous êtes consiste à considérer vos émotions, qui sont le juste reflet de votre énergie. Parfois, nous croyons nous trouver dans un état d’esprit positif ou avons l’impression d’agir de façon appropriée, alors qu’au fond de nous, ce n’est pas le cas, nous faisons juste semblant. Si nous prêtons attention à nos émotions, alors nous sommes en mesure de connaître la véritable nature de notre vibration et ainsi de voir ce que nous attirons dans notre vie. Si nous nous sentons bien, nous avons des pensées positives et alors nous agissons de manière positive.”
Tirer des leçons et être bienveillant·e vis-à-vis de soi
Au fil de mes diverses lectures, je me rends compte de l’importance de penser à moi et d’élever mon énergie, tout en la protégeant. Moi qui ai toujours fait passer l’autre avant, et qui ai toujours été dans la peur du jugement via le regard de l’autre, j’apprends aujourd’hui que la manière dont les gens agissent dans le monde extérieur reflète en réalité ce qui se passe dans leur monde intérieur. Je réalise également que nous sommes conditionné·e·s à nous soucier davantage de ce que pensent les autres de nous plutôt que ce nous pensons nous-mêmes de nous. Je prends conscience aussi de ma beauté intérieure et extérieure et me souviens des mots de Vex King à ce propos:
Si vous réussissez à reconnaître et à apprécier votre beauté unique, vous pourrez vivre dans l’authenticité et être fier d’être qui vous êtes. Une personne qui s’accepte peut alors inspirer le monde.
Je prends conscience que l’amour véritable, c’est faire l’expérience de soi-même. Pour atteindre cette étape, je consigne chaque soir dans un carnet mes journées, en veillant à y inclure mes ressentis et mes émotions. Une technique suggérée par Lise Bourbeau dans son livre “Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même” où elle propose chaque jour de faire un bilan de sa journée. “Prends le temps de noter tes observations sans oublier surtout d’inscrire comment tu t’es senti” conseille-t-elle. Je découvre aussi l’importance de la bienveillance, de l’indulgence et de la compréhension vis-à-vis de soi. S’accorder du temps n’est pas égoïste. C’est régénérateur, c’est sain, c’est beau, c’est explosif, c’est pétillant; c’est offrir à sa personne de la matière qualitative pour se chérir, mais aussi et surtout se connaître, s’apprécier et finalement, s’aimer.
Nous sommes la seule personne sur qui nous pourrons compter toute notre vie, alors à quoi bon habiter un corps sans y connaître ce qui s’y trouve au plus profond? Les bonnes choses prennent du temps et le chemin pour accéder à la pleine conscience de son être et à sa merveillosité est aussi complexe que fascinant. 8 mois après avoir été quittée, je n’en suis qu’aux prémices de ce travail sur ma propre personne, mais je suis fière d’avoir traversé le désert jusqu’à l’oasis. Et je l’avoue, 2021 a été l’une des années les plus éprouvantes et épuisantes que je n’ai jamais connues, mais elle a aussi été l’une des plus belles en m’offrant le plus beau des cadeaux: celui d’un travail sur l’amour de soi, envers et contre tout.
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