Vous n’aimez pas les vacances? Une psy explique pourquoi
Les vacances d’été vous filent des sueurs froides? Vous ne ressentez pas d’excitation à l’approche de vos congés, mais plutôt une petite angoisse au fond du ventre? Anne-François Meulemans, médecin psychothérapeute, nous explique les raisons de cette aversion.
Selon l’experte en psychologie, ne pas aimer être en vacances peut avoir plusieurs raisons. Cette sensation est à mettre en parallèle avec son vécu professionnel dans un premier temps: “Cela peut renvoyer à une situation personnelle difficile dont le professionnel nous distrait.
Aller au travail est parfois la première échappatoire d’un quotidien difficile. Les collègues de bureaux, le cadre du travail, la distraction qu’il nous donne, ainsi que la structure sont autant de soutien psychologiques, affectifs.
Selon Anne-François Meulemans, les objectifs professionnels apporteraient une structure nécessaire à certaines personnes en souffrance psychologique. “Les vacances ressemblent alors à une grande page blanche, un peu grise parfois virant au noir, un grand vide.”
Une incapacité à prendre du temps pour soi
“On peut aussi avoir du mal à s’occuper de nous, à se faire plaisir, à prendre du temps pour soi, vivant dans une abnégationite chronique. Prendre soin de soi, savoir ce qui nous fait plaisir, ça se travaille gentiment” explique Anne-François Meulemans, tout en recommandant divers exercices pour apprendre à reconnecter avec la notion de plaisir personnel: chaque jour, faire 3 choses qui vous font directement du bien, comme ne rien faire, donner un coup de téléphone à une copine et regarder une série “à la con”.
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Les vacances comme produit de consommation
Intéressant aussi: la psychologue évoque aussi l’idée que l’on peut ne pas aimer les vacances… simplement parce qu’on les aime trop au quotidien. “On peut ne pas aimer les vacances car elles sous-entendent l’alternance vacances-travail. Certains parviennent à trouver un rythme très serein dans leur quotidien avec alternance de moments de plaisir et de travail. Leur quotidien est en quelque sorte “vacancifié” tout au long de l’année. Pour ceux et celles là, les vacances ne représentent parfois qu’un objet de consommation.” Il faudrait ainsi davantage questionner nos vacances et l’équilibre ou le déséquilibre qu’il y a entre notre quotidien et nos vacances. Pourquoi dit-on souvent qu’il faut “tenir jusqu’aux vacances?” Pourquoi en arriver jusque-là?
Est-on obligé de partir en vacances pour se déconnecter et se retrouver ?
Finalement, la question d’aimer ou pas partir en vacances en suscite une autre: faut-il partir à l’étranger pour déconnecter? Evidemment, non, “en vacances, on est obligé de rien d’abord” explique l’experte. “Ce devrait être le principe des vacances. Chacun déconnecte à sa manière. Profiter de son jardin dans lequel on n’a jamais le temps d’être durant l’année. Rester chez soi quand on est camionneur longue distance. On peut voyager de nombreuses manières : partir par la lecture, la musique, la culture. Partir près de chez soi. Partir à la rencontre de ses voisins. Prendre des chemins de traverse, emprunter des sentiers oubliés, partir pour mieux se retrouver...”
Cela dit, le fait de partir et de changer d’air, de culture, de quartier, d’habitude donne une sensation unique car elle nous déconditionne: “Elle permet de laisser certaines valises encombrantes derrière soi ... Qu’il faudra souvent récupérer à notre retour, sauf si on parvient à profiter de cette distance pour faire le point, trier, prendre conscience avec l’éloignement que nous offre le voyage.
Le fait de ne plus avoir la tête dans le guidon peut nous donner l’occasion d’orienter ce guidon dans une direction qui nous correspond davantage, et signer le début d’un nouveau projet qui prendra le temps d’émerger.
Anne-Françoise Meulemans, a co-créé, avec Liane Hack e-mergence.online. Il s’agit d’une plateforme belge de téléconsultations en psychothérapie et autres domaines du mieux-être.
Elle met en lien patients et thérapeutes.
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