Alors qu’elle était enceinte de quelques mois, Gwendoline a découvert que son bébé était atteint d’une anencéphalie, une malformation du système nerveux central, qui ne lui permettrait pas de survivre plus de quelques heures. Contrainte de pratiquer une interruption de grossesse, elle a dû vivre cette épreuve au sein de la maternité de l’hôpital, aux côtés des mamans serrant leurs tout-petits dans leurs bras et au son des pleurs des nouveau-nés. Avant d’être finalement renvoyée chez elle, le jour même, sans le moindre soutien.

Je devais voir un psychologue mais il était en congé. Ma gynécologue m’a juste fourni une carte où était noté son nom et son numéro. Et elle m’a dit de l’appeler. Je n’ai jamais osé.

explique-t-elle. Après cette ­première grossesse, Gwendoline a vécu plusieurs fausses couches. Cette terrible ­sensation d’isolement et la difficulté à se confier à ceux qui ne vivent pas un deuil ­périnatal, ont amené Gwendoline à créer une association qui offrirait un espace d’écoute et de partage aux mamans dans le même cas.

Un vécu familial

Cette épreuve trouve également un écho parmi les proches de la jeune femme puisque Vanessa, sa cousine, a elle dû faire le deuil de son petit garçon né trop prématurément, après que sa poche des eaux se soit rompue à 27 semaines de grossesse. Alors qu’elle se battait depuis 7 ans pour devenir maman. Tandis que Nadine, sa marraine, a accouché d’un bébé mort-né, avant d’avoir deux autres enfants. Gwendoline leur a alors proposé de s’impliquer à ses côtés. De ce lien à part et de leurs trois histoires est issue l’ASBL Petits Cœurs Endormis, créée en mars 2017. En plus d’un groupe Facebook et de groupes de parole pour celles qui ont besoin de raconter ce qu’elles ont vécu, l’association travaille à développer des partenariats avec les hôpitaux afin d’épauler les familles par différentes actions très concrètes et qui revêtent aussi une importance symbolique essentielle.

Combattre la solitude et la peine

Nous voulons proposer des ‘boîtes à souvenirs’ aux parents endeuillés, pouvant contenir des empreintes de la main ou du pied de leur tout-petit, des doudous et des photos. Et fournir des nids d’ange pour ceux qui n’avaient pas de quoi habiller leur bébé au moment du drame.

Les trois jeunes femmes souhaitent aussi accompagner les familles dans leurs démarches administratives obligatoires. Et préparent un lâcher de ballons en hommage aux bébés disparus pour le 15 octobre, date de la Journée de sensibilisation au deuil périnatal. De multiples actes de réconfort et de soutien pour apaiser un peu du choc et la douleur vécus par ces parents endeuillés. Mais aussi pour éviter qu’à la perte de ce bébé s’ajoute le sentiment d’être oubliés du corps médical et de la société.

Vous pouvez retrouver les actions de l’ASBL ou rejoindre le groupe de parole via le Facebook ASBL Petits cœurs endormis ou le site.

Interview et rédaction: Barbara Wesoly.