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Sport 30 ans
© Getty Images

Pourquoi, à 30 ans, je galère autant à trouver un sport qui me convient?

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Jusqu’alors, notre journaliste Sarah n’avait jamais eu à se demander quel sport elle pratiquerait l’année suivante. Pour elle, tout a toujours été clair. Elle faisait du volley et, dans sa tête, allait toujours en faire. Sauf qu’aujourd’hui, elle est en pause à durée indéterminée. Elle souhaite pourtant toujours pratiquer un ou plusieurs sports, mais à trente ans, elle peine à trouver celui qui éveillera à nouveau la flamme en elle. Pérégrinations dans l’esprit d’une SSF, une “sans sport fixe”.

D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours pratiqué un sport. De la natation, lorsque j’étais très jeune, puis du volley, à partir de la quatrième ou de la cinquième primaire. J’ai joué en club durant plus de vingt ans, jusqu’en 2023. Cette année-là, j’ai senti comme une cassure. J’adorais toujours ce sport, mais divers événements et la pression que je m’imposais ont eu raison de moi. J’ai mis du temps à le comprendre, mais j’ai fait ce que l’on appelle une dépression du sportif.

Si j’ai décidé de mettre en pause ma “carrière” de volleyeuse, cela ne signifie pas pour autant que j’ai décidé d’arrêter complètement le sport. Il a toujours fait partie de ma vie, alors il était hors de question pour moi de ne plus rien faire. À cette époque-là, j’étais persuadée que ma pause loin du filet ne durerait qu’un temps. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de pratiquer une activité sportive pas trop impliquante, dans le sens où je n’avais aucun compte à rendre à qui que ce soit à part moi-même. Je me suis donc inscrite à la salle de sport.

La salle ne m’apporte rien de concret. Certes, cela me fait du bien de me dépenser physiquement, mais je n’ai pas de réel objectif. J’ai besoin de challenge, de compétition, de repousser mes limites et de m’améliorer dans un but précis.

Les limites de la salle de sport

Cela m’a fait du bien de ne pas m’encroûter dans mon canapé, et qui plus est, de faire des exercices très différents de ceux auxquels j’étais habituée chez moi. Parce que oui, durant la pandémie, j’ai cherché un moyen de faire du sport lorsque les clubs ont été fermés, et j’ai continué de pratiquer lorsque le volley à repris, en plus des entraînements et des matchs. Tout ça pour dire que la salle de sport a réduit en miettes les limites du fitness à la maison. J’ai pu découvrir une nouvelle pratique, pour mon plus grand bonheur. Mais cela n’a duré qu’un temps.

Aujourd’hui, je suis un peu lasse de la salle. Malgré les variations, mes séances se suivent et se ressemblent, et je ne ressens ni le besoin ni l’envie de pousser davantage. Mon abonnement s’achève dans deux mois, et à vrai dire, s’il ne m’avait pas coûté aussi cher, je pense que j’aurais laissé tomber depuis plusieurs semaines déjà. L’autre souci, c’est que j’ai déménagé à la campagne. Si l’enseigne où je me suis inscrite possède plusieurs salles en Belgique, elles sont bien moins nombreuses que Basic Fit, par exemple. La plus proche est à trente minutes en voiture. Quand j’habitais encore en ville, quinze minutes à pied suffisaient pour s’y rendre. Résultat, j’ai encore moins envie de m’y déplacer.

Mais au-delà de ça, c’est le fait que, pour moi, la salle ne m’apporte rien de concret. Certes, cela me fait du bien de me dépenser physiquement, mais je n’ai pas de réel objectif, si ce n’est de ne pas m’empâter. Pour moi, ce n’est absolument pas un but suffisant qui justifie de faire une heure de route trois fois par semaine. J’ai besoin de challenge, de compétition, de repousser mes limites et de m’améliorer dans un but précis: jouer, monter sur le terrain, évoluer. Des désirs que le volley assouvissait.

Suis-je trop difficile?

Le problème, c’est que je ne me sens pas prête à reprendre. Cela fait un an que j’ai arrêté, et j’étais intimement persuadée que je m’inscrirais à nouveau dans une équipe pour la saison 2024-2025. Mais finalement, je crois que ce ne sera pas le cas. Du coup, cela fait des semaines entières que je cherche un nouveau sport à pratiquer. Mais quelle véritable plaie! À trente ans, commencer un nouveau sport en équipe? Non merci. C’est certainement mon ego qui parle, mais je ne suis pas prête à tout réapprendre depuis le début et d’être le canard boiteux. Ça, c’est tellement plus simple quand on est enfant.

Franchement, je n’aurais jamais soupçonné que trouver une activité sportive serait un jour une telle charge mentale

Un sport individuel, alors? Pourquoi pas. J’ai pensé à la boxe, mais il n’existe aucun club autour de chez moi, à moins de faire plusieurs dizaines de minutes en voiture. – Ah, la campagne! – Et je refuse de polluer si c’est pour pratiquer durant une heure à peine. Vous pourriez me dire que je ne fais aucun effort, mais vous savez, les convictions… Vous pourriez me parler de course, mais je vous arrêterais tout de suite. Courir n’est pas une option. Non seulement, je n’éprouve absolument aucun plaisir si ce n’est sur du sprint, mais en plus, j’ai de l’arthrose au genou – oui, à trente ans… -, c’est donc proscrit. Ou alors, c’est ce que je me dis pour justifier de ne pas courir. Qui sait.

Ne rien lâcher

Une chose est certaine, je vais aller nager une fois par semaine, c’est décidé! Ça tombe très bien, puisqu’il y a une piscine très connue à côté de chez moi, où je pourrai faire des longueurs et descendre des toboggans quand l’envie m’en prendra. J’irai aussi faire du vélo, quand le temps le permettra. Il reste que cela ne sera pas suffisant pour moi. Franchement, je n’aurais jamais soupçonné que trouver une activité sportive serait un jour une telle charge mentale. L’année n’est pas finie. Peut-être aurai-je le déclic et retournerai-je à mes premiers amours, ou peut-être errerai-je une année de plus à la recherche du sport qui éveillera à nouveau en moi la flamme. Une chose est sûre, je n’abandonne pas.

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