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Procrastination
© Getty Images

Mais pourquoi procrastine-t-on? Une nouvelle étude donne la réponse

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Procrastiner est humain, on l’a tous déjà fait. Mais comment expliquer cette (mauvaise) habitude? Des chercheurs américains pensent avoir trouvé l’un des raisons de ce comportement.

On a toutes et tous remis au moins une fois les choses au lendemain, voire au surlendemain. Certain·e·s peut-être plus que d’autres – et le fait que la rédactrice de cet article a mis du temps avant de le finir en dit long sur elle -. C’est ce que l’on appelle la procrastination, et c’est tout à fait humain. Mais d’où vient cette habitude? Comme de nombreux scientifiques avant eux, des chercheurs de l’Université d’Ohio se sont posé la question.

Russell Fazio, professeur de psychologie au sein de l’université américaine, explique la procrastination par ce qu’il nomme le “biais de pondération de la valence”. Il s’agit de la capacité des individus à s’adapter à de nouvelles circonstances en s’appuyant davantage sur leurs attitudes positives ou négatives. Selon les chercheurs, les procrastinateurs sont les personnes dont l’attitude est la plus négative face aux tâches dites désagréables.

Plus on est négatif, plus on retarde

Pour arriver à ces conclusions, le professeur Fazio et Javier Granados Samayoa, ancien étudiant de l’Université d’Ohio et auteur principal de l’étude, ont analysé un premier échantillon de 232 personnes à qui ils ont demandé s’ils avaient plutôt tendance à remplir leur déclaration d’impôts en temps et en heure, ou avec du retard. “Ce que nous constatons, c’est que les personnes dont les attitudes négatives se généralisent plus fortement ont tendance à retarder davantage et de manière inutile les tâches à réaliser”, a déclaré Javier Granados Samayoa.

Une seconde étude, portant cette fois sur 147 étudiant·e·s, va plus loin encore. Fazio et Granados Samayoa leur ont proposé d’engranger des crédits de cours en échange de leur participation à la recherche. Les deux Américains en sont arrivés à la conclusion qu’un biais de pondération négatif associé à une faible motivation ou à une faible maîtrise de soi de la part d’individus donnaient les mêmes résultats. Les étudiant·e·s ont retardé leur participation au programme, quand bien même on leur avait offert des crédits en échange.

Pas que des désavantages

Selon les chercheurs américains, ces biais négatifs peuvent aussi avoir des effets positifs. Prenons le cas d’étudiant·e·s révisant pour un examen. Un biais de pondération négatif rendrait plus réaliste, les individus estimant qu’ils n’ont pas assez révisé et ne sont pas prêts, par exemple. À l’inverse, un biais de pondération positive peut entraîner certaines personnes à se surestimer et à se convaincre qu’elles sont prêtes, alors que ce n’est pas le cas.

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