Prendre soin de votre santé mentale vous pénaliserait auprès de votre assurance médicale
Malgré tous les bienfaits que cela apporte, prioritiser sa santé mentale et entamer un suivi psychologique reste injustement stigmatisé dans nos sociétés. Notamment, par certaines compagnies d’assurance.
C’est en tout cas ce que dénonce l’association flamande des psychologues cliniciens (VVKP) dans le “Morgen” de ce mercredi 13 juillet. Et d’affirmer que de plus en plus de personnes souffrant de pathologies liées à leur santé mentale sont défavorisées auprès des compagnies d’assurance, et ce, parfois pendant de très longues périodes. Une situation dangereuse et injuste qui pousse la VVKP a pointer du doigt non sans ironie que nombre de leurs patients doivent payer des primes plus élevées “à cause d’une phobie des araignées”.
Une santé mentale chère payée
Une injustice qui ne se limite pas au cas particulier du patient arachnophobe pris en exemple par la VVKP, qui dénonce également le fait que des années après leur suivi en santé mentale, certaines personnes peinent encore à se faire assurer.
Je viens de devoir réaliser un bilan psychologique pour un patient afin qu’il puisse s’inscrire une assurance solde restant dû, simplement parce qu’il avait suivi trois séances de psychothérapie il y a dix ans de cela pour vaincre sa phobie de la conduite” confie Ellen Excelmans, psychologue clinicienne.
Des accusations dont Assuralia, la fédération sectorielle des assureurs, s’est immédiatement défendue, affirmant que ce n’est le cas “que pour les maladies mentales graves, telles que la schizophrénie ou la psychose”. Une approche appelée à changer?
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À l’heure où nous écrivons ces lignes, un projet d’extension du “droit à l’oubli” des personnes assurées est en cours, sous la houlette du ministre PS de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne. Lequel n’exclut pas que les maladies mentales soient également inclues dans cette page blanche offerte aux assuré·e·s. Depuis le 1er février 2020, les personnes ayant guéri du cancer disposent déjà de ce droit, qui implique que les assureurs ne sont plus autorisés à prendre leur maladie en compte une fois le traitement terminé depuis dix ans. Cet automne, la Chambre avait approuvé une résolution visant à étendre ce droit aux patients atteints de certaines maladies chroniques, “à condition qu’elles soient sous contrôle”. Une distinction qui sera bientôt d’application aussi en ce qui concerne la santé mentale?
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En tant que magazine dit “féminin”, on ne peut que l’espérer: il suffit de regarder les chiffres recueillis par Statbel durant la pandémie de COVID pour réaliser à quel point ce problème peut être féminin. En effet, si plus de la moitié (52,3%) des Belges ont affirmé que leur santé mentale a été affectée négativement par la pandémie de COVID-19 entre février 2021 et février 2022, “les chiffres montrent également que la santé mentale des femmes a été beaucoup plus impactée que celle des hommes: 56,6% des femmes voient un impact négatif contre 47,8% des hommes”. Quand on sait, en outre, qu’en Belgique, une personne sur dix souffrirait d’un trouble de la santé mentale, on ne peut que souhaiter que ces personnes en souffrance ne soient plus pénalisées.
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