Comment survivre aux fêtes quand on a perdu un proche
Si les fêtes de fin d’année sont pour beaucoup une période de partage et de réjouissance, pour les personnes qui ont perdu un proche, elles sont un cruel rappel du vide laissé par la personne aimée. Si une solution est d’ignorer totalement la saison festive et de vivre en apnée jusqu’au premier de l’an, il existe toutefois des alternatives pour tenter de survivre aux fêtes quand elles sont endeuillées.
Pour Katie Jameson, la Noël 2019 sera la cinquième qu’elle passe sans son fils Lochlan, emporté à l’âge de 22 jours seulement par une malformation génétique extrêmement rare. Ainsi qu’elle l’explique avec délicatesse pour Cup of Jo, “alors que j’avais toujours adoré les fêtes, depuis quelques années, la Noël est nimbée d’un brouillard gris pour moi”. Aujourd’hui maman de jumeaux, elle veille néanmoins à essayer d’alléger sa peine, et à rendre les fêtes un peu plus joyeuses malgré la douleur. Son secret? “Accepter sa tristesse, et trouver des manières de prendre soin de soi qui soient à la fois simple, mais qui honorent également les personnes qui nous manquent particulièrement en cette période”. Et Katie de recommander notamment d’imprimer une jolie photo de la personne disparue et de l’intégrer à la décoration de Noël, pour l’intégrer à ce moment particulier et l’avoir toujours près des yeux et du coeur. Mais aussi de s’autoriser à lui laisser une chaise vide à table: une manière de montrer au reste de la famille à quel point la personne vous manque, de laisser la porte ouverte aux conversations à son sujet, mais aussi de vous accorder la permission de regarder votre perte en face, ce qui peut, contre toute attente, rendre la période festive plus facile qu’en tentant à tout prix de faire bonne figure et de refouler son deuil.
Une période épuisante pour tout le monde
Du côté du site spécialisé Des Obsèques, on souligne que les fêtes de fin d’années “peuvent devenir l’occasion de rendre hommage, une fois de plus, à la personne disparue”.
Chacun trouvera le meilleur moyen de célébrer la mémoire du défunt : on peut tout simplement évoquer quelques anecdotes autour du repas, regarder ensemble des photos et des vidéos, aller visiter la tombe, ou créer un petit mémorial devant lequel on allumera une bougie”.
Parce que même si votre entourage et la période incitent à être heureux à tout prix, il est important de s’autoriser à vivre ses émotions. Autre astuce pour affronter cette période? Modifier les traditions: le deuil transformant irrémédiablement la dynamique familiale, rien de tel que de changer les traditions de Noël et de Nouvel An pour arriver à voir les fêtes d’un autre oeil, qu’il s’agisse de changer l’organisation du Réveillon ou simplement de déplacer l’ouverture des cadeaux à un autre moment. Une Rose Blanche, un site qui propose la réalisation de livres commémoratifs des défunts, partage également quelques conseils avisés. Premier rappel?
La période des fêtes, tout le mois de décembre en fait, est épuisante pour tout le monde. Elle l’est encore plus pour une personne en deuil, qui ressent une fatigue à la fois sur les plans physique, émotif et psychologique”.
Afin de l’affronter, il s’agit donc de prendre du temps pour soi, d’être à l’écoute de son corps et de ses sentiments. “Faire des choses qui nous font plaisir, aussi simple soient elles : regarder un film sous son plaid, allumer une bougie, prendre un bon bain, déguster son plat préféré, lire un livre captivant, écouter ses chansons préférées, aller se balader, faire des siestes. Malgré la douleur de l’absence, prendre conscience que tout plaisir n’a pas disparu”.
Passer les fêtes (la tête) ailleurs
“Pour passer le premier Noël en particulier, partir permet de mettre de la distance avec l’événement. Rendre visite à des amis dans une autre région. Partir en voyage”.
La planification, le fait de faire ses bagages, forcent à penser à autre chose qu’au temps des fêtes qui approche. Passer ce temps dans un tout autre milieu et se consacrer à des activités en rupture avec le quotidien permet de se changer les idées”.
Et puis surtout, se rappeler que le deuil est un long processus, qu’il faut s’autoriser à vivre à son rythme, même si la terre entière semble exiger que tout le monde soit joyeux à la Noël. Et ne pas oublier non plus que cette période ne fera pas toujours aussi mal: chaque saison de fêtes sera différente avec le temps, il s’agit juste de s’écouter et de s’autoriser à honorer la mémoire de l’être aimé.
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