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Syndrome de Hikikomori
© Getty Images

SYNDROME DE HIKIKOMORI: quels sont les signes avant-coureur qui doivent vous alarmer?

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Vous connaissez une personne qui ne sort plus de chez elle, reste enfermée dans sa chambre en réduisant au maximum ses interactions sociales? Peut-être souffre-t-elle du syndrome de Hikokomori. Il toucherait plus d’un million de personnes au Japon.

Né au Japon durant la crise économique du début des années 90, le terme “hikikomori” s’est répandu dans le monde entier et ne concerne plus désormais uniquement les Japonais, mais aussi de plus en plus d’Occidentaux, notamment américains, espagnols, ou encore français.

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Cette locution nipponne est la contraction de deux mots: “hiku”, que l’on peut traduire par “tourner vers soi”, et “komori”, qui signifie “s’enfermer”. Si aucune définition précise n’a été établie, le psychiatre japonais Tamaki Saito décrit un·e hikikomori comme une personne s’étant reclue socialement, de manière volontaire et depuis une durée supérieure à six mois. Divers facteurs peuvent mener à cette décision de se couper du monde, comme la pression du travail, scolaire ou sociale, un échec amoureux, la récente pandémie, ou encore des problèmes familiaux.

En 2016, le gouvernement japonais estimait à 540.000 le nombre de hikikomori de 15 à 39 ans. Selon un rapport datant de 2019, à ces centaines de milliers de jeunes d’individus s’ajoutent 613.000 autres, âgés de 40 à 64 ans. Portant à plus d’un million le nombre de Japonais reclus.

Hikikomori primaire ou secondaire

Comme le souligne Ludovic Gadeau, psychologue clinicien et psychothérapeute au sein de l’Université Grenoble-Alpes, le syndrome de Hikikomori concerne principalement des garçons de 15 à 35 ans (75 %), et la durée de leur réclusion est en moyenne de deux ans. “Du point de vue clinique, ces adolescents ou jeunes adultes vivent reclus, volets clos, sans rythme [journalier], souvent dans une grande incurie, rompant tout lien social et abandonnant leurs études ou leur emploi. L’échange avec leur entourage familial se limite au strict minimum”, indique-t-il.

Les psychologues distinguent deux types de syndromes, le primaire et le secondaire. Dans le premier cas, aucun trouble de la personnalité n’est détecté chez le sujet. Dans le second cas, “une composante psychopathologique identifiable serait à l’origine du syndrome”, indique Ludovic Gadeau. Pour les hikikomori primaires, un sentiment d’échec, une incompréhension de cet échec, un idéal déçu et une honte extrême peuvent expliquer cette réclusion, “à la fois choisie et subie”.

Reconnaître et aider celles et ceux qui sont touché·e·s

Certains comportements peuvent indiquer les prémisses du syndrome de Hikikomori. Si, par exemple, l’individu est pris de panique à l’idée de répondre au téléphone ou d’ouvrir la porte lorsque l’on sonne chez lui, ou encore s’il refuse d’accomplir des tâches qui lui imposent de socialiser avec des personnes extérieures à son foyer, il est possible qu’il tende à se renfermer.

Dans quel cas, le ministère japonais de la Santé préconise, depuis 2010, une prise en charge en quatre étapes, rapporte Nicolas Tajan dans son livre “Génération Hikikomori” (2017): le soutien et la guidance parentale, avec évaluation de l’individu, une psychothérapie individuelle, des thérapies de groupe, et des activités de socialisation.

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