Le syndrome du sauveur: aider les autres aux dépens de soi-même
Tel un chevalier, vous connaissez peut-être quelqu’un qui vient toujours en aide à qui le demande… ou ne le demande pas. Cette personne souffre peut-être du syndrome du sauveur, un trouble qui se traduit par un besoin maladif et irrépressible de sauver les autres, même quand cela n’est pas nécessaire ou que cela met sa propre santé mentale en danger.
Si au départ, vouloir aider part d’une intention des plus louables, certaines personnes peuvent ressentir la nécessité excessive de secourir leur entourage. C’est ce que l’on appelle le syndrome du sauveur. Tenter de sauver les autres bien souvent au détriment de soi, devient alors le quotidien d’une personne atteinte de ce trouble. Cette dernière va constamment faire passer les autres avant elle, nourrissant ainsi un désir malsain de se sentir valorisé.e et aimé.
Origines et traumatismes
Beaucoup développent ce trouble dès l’enfance à cause d’un abandon, de la perte d’un proche, d’un amour sans retour, d’un rejet ou même de maltraitance physique et ou psychologique. Mais un traumatisme peut provoquer le syndrome du sauveur tout au long de la vie, adulte comme enfant.
En quoi consiste-t-il exactement ?
Ce trouble narcissique est caractérisé par une série de comportements toxiques pour la personne concernée et son entourage. Il y a en effet une nette différence entre aider et sauver. Le sauveur cherche à absolument secourir les autres pour assouvir un besoin de reconnaissance et mettre en avant les actions louables qu’il a mené, à l’inverse de l’altruiste qui aide sans rien attendre en retour.
Il se traduit alors par un besoin viscéral et malsain, une forte dépendance affective, une insécurité émotionnelle et des relations souvent nocives. Etant directement lié à des problèmes d’estime et de confiance en soi, celui qui souffre du syndrome du sauveur cherche à tout prix la reconnaissance des autres et ne se sent valorisé que par l’image qu’on lui renvoie de lui-même. Ainsi, si ce dernier ne trouve personne à aider, il peut se sentir inutile, souffrir d’un manque d’estime personnelle d’autant plus développé et même tomber en dépression.
Sauver à n’importe quel prix
Un sauveur aura dès lors inconsciemment tendance à se diriger vers des personnes plus fragiles et susceptibles d’avoir des problèmes, de souffrir de dépression… Il est convaincu de pouvoir aider tout le monde, même ceux qui ne le demandent pas. Quand quelqu’un refuse de l’aide, il peut user de manipulations dans le but de convaincre qu’elle est nécessaire. C’est en quelque sorte une façon de se sentir supérieur à la personne et d’exercer une emprise sur elle. Ainsi par exemple en amour, celui-ci va considérer que le soutien sera l’unique voie pour être aimé en retour. Mais en se plaçant en héros, il exercera un emprise et provoquera une dépendance affective chez son.sa partenaire.
Comment ne plus être un sauveur
Il est important avant tout de comprendre que seul un·e professionnel·le de santé peut déterminer si l’on souffre réellement du syndrome du sauveur. Un·e psychologue pourra également aider à comprendre d’où vient ce besoin irrépressible grâce à une thérapie comportementale. Pour remédier à ce trouble et ne plus le subir, il sera nécessaire de travailler sur l’estime, l’amour et la confiance en soi. Ainsi, le sauveur pourra s’aider lui-même mais aussi aider les autres sans être guidé par un besoin compulsif et néfaste.
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