Voici vers qui vous tourner si vous êtes victime de violences sexuelles
Beaucoup de victimes de violences sexuelles ne savent pas vers qui se tourner après une agression. En Belgique, depuis 2017, il existe ce que l’on appelle des CPVS, des centres de prise en charge des violences sexuelles dont le but est d’éviter la victimisation secondaire.
Selon une étude du projet UN-MENEMAIS, coordonné par Ines Keygnaerts, chercheuse à l’Université de Gand, portant sur la période 2017-2021, deux Belges âgé.e.s de 16 à 69 ans sur trois ont déjà été victimes de violences sexuelles. Parmi ceux-ci, 81 % sont des femmes. Plus alarmant encore, 16 % d’entre elles ont déclaré avoir déjà subi un viol.
Chez Flair, nous avons été amenées à relater les témoignages de victimes de violences sexuelles. Si la honte entraîne certaines à se taire, un autre facteur favorise parfois le mutisme. Lors de nos rencontres, plusieurs nous ont confié ne pas avoir su vers qui se tourner après leur agression. La police? Leur médecin? Leur psychologue? Et malheureusement, parmi celles qui ont sauté le pas et ont osé demander de l’aide, quelques-unes évoquent de mauvaises expériences. La plupart en raison d’un manque de compétence en matière d’accueil et de compréhension de la part de leurs interlocuteur·rice·s. Mais alors, vers qui se tourner, si l’on est une victime de violences sexuelles, quelle que soit la forme?
Depuis sept ans, nous avons pu personnaliser la prise en charge des victimes avec des intervenants spécifiquement formés (...) afin de diminuer au maximum ce sentiment ou cette peur de ne pas être entendu.
CPVS, des centres multidisciplinaires
En Belgique, il existe ce que l’on appelle des centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS). Au nombre de dix, ils offrent gratuitement des soins multidisciplinaires à toutes les victimes d’agressions sexuelles, sans distinction de genre, d’âge, d’ethnie et d’orientation. “Le CPVS résulte de la collaboration entre l’hôpital, le parquet et la police, qui sont les trois partenaires primaires du CPVS, sous la coupole de l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes”, précise Mélody Peusens, infirmière légiste au centre de Liège.
Une prise en charge personnalisée
Le CPVS a vu le jour en 2017 pour éviter la victimisation secondaire, lorsqu’une victime n’est pas crue par ses proches ou bien par des professionnels (médecins, police, justice, etc.). “Grâce à mon expérience, j’ai pu constater la différence de prise en charge d’une victime d’agression sexuelle avant et après les CPVS”, souligne l’infirmière. “Depuis sept ans, nous avons pu personnaliser la prise en charge des victimes avec des intervenants spécifiquement formés, optimiser l’écoute, la reconnaissance, la légitimation et la prise en charge globale dans le respect des souhaits et des besoins de la personne afin de diminuer au maximum ce sentiment ou cette peur de ne pas être entendu.”
Quand les victimes sont prises en charge au CPVS, si elles ont porté plainte, elles ont en leur possession toutes les coordonnées adéquates en fonction de leur besoin pour diminuer cette sensation d’isolement face à la machine judiciaire.
En cas de plainte de la victime, le CPVS n’est pas informé par la justice du déroulé de l’enquête. En revanche, Mélody explique que “l’étroite collaboration des centres avec le parquet a permis d’améliorer le processus d’accompagnement judiciaire des victimes de violences sexuelles”. Et la Liégeoise d’ajouter: “Quand les victimes sont prises en charge au CPVS, si elles ont porté plainte, elles ont en leur possession toutes les coordonnées adéquates en fonction de leur besoin pour diminuer cette sensation d’isolement face à la machine judiciaire.”
Sensibiliser les professionnels
Nous l’évoquions plus haut, certaines victimes de violences sexuelles ne sont pas prises au sérieux par leurs interlocuteur·rice·s. Parfois, médecins, policier·ère·s ou psychologues nient les traumatismes et les problèmes de santé découlant d’une agression. Alors, quelle réponse peuvent apporter les CPVS? Mélody explique qu’elles et ses collègues travaillent justement à la sensibilisation des équipes soignantes, des acteurs sociaux, des institutions d’encadrement ou encore des policiers.
Où et comment contacter un CPVS?
Il existe dix centres de prise en charge des violences sexuelles, dont cinq en Wallonie:
Bruxelles
- Où? UMC Saint-Pierre (rue Haute 320, 1000 Bruxelles)
- Contact: 02/535.45.42 ou cpvs@stpierre-bru.be
Plus d’informations ici.
Charleroi
- Où? CHU Charleroi (chaussée de Bruxelles 100, 6042 Lodelinsart)
- Contact: 071/92.41.00 ou cpvs@chu-charleroi.be
Plus d’informations ici.
Liège
- Où? CHU Liège (rue de Gaillarmont 600, 4032 Chênée)
- Contact: 04/323.93.11 ou cpvs@chuliege.be
Plus d’informations ici.
Namur
- Où? CHRSM (avenue Albert 1er 143, 5000 Namur)
- Contact: 081/72.62.62 ou cpvs@chrsm.be
Plus d’informations ici.
Luxembourg
- Où? Vivalia (rue des Déportés 137, 6700 Arlon)
- Contact: 063/55.63.30 ou cpvslux@vivalia.be
Plus d’informations ici.
Les cinq CPVS flamands se trouvent à Edegem (Anvers), Roulers (Flandre occidentale), Gand (Flandre orientale), Genk (Limbourg) et Louvain.
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