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Aide agression sexuelle

Des pistes d’aide et de soutien aux victimes de violences sexuelles

La rédaction

Selon une étude à grande échelle menée en Belgique, près des deux tiers de notre population feront face à une agression sexuelle sous une forme ou une autre à un moment de leur vie. Les thérapeutes Myriam Braem et Michaël Veltens prodiguent de précieux conseils aux victimes, afin qu’elles puissent faire le premiers pas vers leur processus de guérison et de rétablissement. Parce que le besoin d’aide et de soutien chez les victimes est grand.

Myriam Braem est thérapeute en sexologie traumatologique et a malheureusement elle-même été agressée sexuellement à l’âge de cinq ans. En plus d’être thérapeute, Michaël Veltens est également sexologue clinicien. Ensemble, le duo a récemment lancé le concept « témoigner ensemble » qui brise les tabous, où les victimes d’abus sexuels peuvent se réunir dans le cadre d’une thérapie de groupe. Leur initiative est unique en Belgique.

Tous deux sont sur le terrain depuis un certain temps et ont de l’expérience dans l’accompagnement des « survivant·e·s », un mot plus positif pour les victimes de comportements sexuellement transgressifs. En partie à cause de la honte, de la culpabilité et du tabou qui entourent le sujet, les survivant·e·s ont souvent beaucoup de mal à raconter leur histoire. C’est pourquoi Myriam et Michaël donnent de précieux conseils sur la façon dont vous, en tant que survivant·e, pouvez faire les premiers pas pour trouver le bon soutien et l’assistance.

Vous décidez vous-même de ce qu’est un comportement sexuellement transgressif

Tout ce qui a trait à un comportement indésirable à connotation sexuelle peut être considéré comme sexuellement transgressif. Après tout, l’accent est toujours mis sur votre propre expérience. «Dans un comportement sexuellement transgressif, l’accent doit être mis sur la victime, ou plutôt sur le/la survivant·e. Quel que soit ce comportement, s’il fait du mal, il fait du mal », déclare Michael.

Il ne s’agit pas de classer, il s’agit de ce que le/la survivant·e ressent comme une agression.

MYRIAM BRAEM

Selon Myriam, nous-mêmes jugeons encore trop souvent les expériences profondes des autres. « Nous avons tendance à décider pour quelqu’un d’autre qu’il ou elle n’a pas pu être touché par ce que quelqu’un d’autre lui a fait. Mais il ne s’agit pas de classer, il s’agit de ce que la/le survivant·e perçoit comme transgressif.» Cela peut inclure de nombreux comportements, tels que le harcèlement, le voyeurisme, le viol, le harcèlement sexuel, les sextos, les contacts ou les commentaires indésirables… Le message le plus important ? Vous décidez quand quelqu’un franchit votre limite.

Parler

Commencer votre propre processus de rétablissement après un tel traumatisme est tout sauf facile. Par exemple, les survivant·e·s se sentent souvent eux-mêmes coupables ou sont submergé·e·s par la honte. Myriam explique comment cela fonctionne : « D’une part, ils ressentent ce sentiment de culpabilité de la part de leur(s) agresseur(s) avec des déclarations telles que « Vous n’avez pas résisté, n’est-ce pas ? » ou « Vous avez aimé ça, n’est-ce pas ?” D’un autre côté, les survivant·e·s créent eux-mêmes ces sentiments de culpabilité, par peur d’être à nouveau victimisé·e·s », explique Myriam.

La honte freine aussi le fait de parler d’une expérience aussi profonde. « De nombreux·ses survivant·e·s se sentent terni·e·s et pensent que cela se voit en eux·elles. La peur de perdre toute valeur en tant que personne aux yeux des autres amène le/la survivant·e à se replier sur elle·lui-même et à se retrouver isolé·e”, ajoute Myriam. Bien que la culpabilité, la honte et le tabou entourant les comportements transgressifs soient un excellent moyen de dissuader le fait d’en parler, il est toujours essentiel de commencer votre propre processus de traitement et de guérison du traumatisme.

La culpabilité est le facteur le plus important qui ralentit la recherche d’aide.

MYRIAM BRAEM

N’abandonnez pas dans votre recherche de la bonne aide

Michaël confirme que les victimes ont souvent déjà parcouru un long chemin pour chercher la bonne aide pour faire face à un traumatisme sexuel. “Ce n’est pas de votre faute si un conseiller ne peut pas vous en parler facilement”, précise-t-il. Parler de sexe est difficile, mais tellement important. Parce que si vous ne pouvez pas nommer ce que vous devez nommer, cela devient très difficile.» Trouver le bon thérapeute avec qui vous vous sentez en sécurité est également important pour tirer le meilleur parti de ses conseils.

« La compréhension et la reconnaissance sont si importantes. Ne restez pas assis là sans en parler. Même si votre histoire n’a pas été bien reçue une, deux ou trois fois, n’abandonnez pas votre recherche. C’est peut-être ce quatrième prestataire de soins qui pourra vous donner ce sentiment de sécurité et qui a un savoir-faire approfondi sur les conséquences et le processus de récupération des comportements sexuellement transgressifs.

Connectez-vous avec d’autres survivant·e·s

Michaël et Myriam ont remarqué que leurs client·e·s avaient besoin de contacts avec d’autres personnes ayant vécu la même chose. C’est pourquoi le duo a uni ses forces pour lancer un projet de thérapie de groupe pour les survivant·e·s, appelé Samengetuigen (en néerlandais).

« Dans une telle thérapie de groupe, on trouve une force énorme, ne serait-ce que reconnaître et entendre que quelqu’un d’autre a aussi vécu quelque chose comme vous », explique Michaël. Et Myriam ne soulignera jamais assez l’impact positif du travail en groupe : « Une telle thérapie de groupe garantit qu’en tant que survivant·e, vous pouvez entrer en vous mais aussi auprès des autres. Nous passons ainsi d’une impuissance à une force.


Vous avez été victime de violences sexuelles ou vous connaissez quelqu’un qui l’a été, ? Rendez-vous sur ce site via lequel vous trouverez des oreilles attentives pour vous aider. Vous trouverez également des points de repères et des numéros utiles sur SOSViol.be.

Tant pour les témoins que pour les victimes de violences sexuelles, vous pouvez vous adresser aux centres de prises en charge de violences sexuelles, qui peuvent vous apporter une assistance médicale, psychologique et médico-légale :

  • CPVS Bxl/ZSG Brussel: 02/535 45 42
  • CPVS Charleroi : 071/92.41.00
  • CPVS Liège : 04/367 93 11
  • ZSG Antwerpen : 03/436 80 50
  • ZSG Gent : 09/332 80 80

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