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À COEUR OUVERT: ““J’ai coupé les ponts avec ma famille et repris les études à 41 ans””

La rédaction

Silvie, 45 ans, a coupé les ponts avec sa famille et a repris des études à l’âge de 41 ans. Des bouleversements qui ont changé sa vie.

«En 2020, j’ai décidé qu’il était temps de donner une nouvelle orientation à ma vie. Pendant des années, j’ai ­bravé la douleur et les luttes au sein de ma famille. Mon père a toujours été très négatif. Il avait tendance à me rabaisser et à me faire sentir que je n’étais jamais à la hauteur. Ma relation avec ma sœur n’était pas non plus ce qu’elle aurait dû être. En plus, j’étais la seule célibataire dans la fratrie, ce qui m’a valu d’être souvent critiquée, mais je ne mettais pas du tout la pression pour être en couple. Ce que je voulais vraiment, c’était suivre la voie que j’avais toujours laissée de côté: mon rêve de faire des études d’infirmière. À 41 ans, j’ai osé suivre cette ­formation. C’était audacieux.

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Lorsque j’ai fait part de mes projets à ma ­famille, leur réaction a été tout sauf encourageante. Mon père pensait que j’étais trop vieille et stupide pour réussir mes études. Ce type d’énergie négative m’a fortement motivée à persévérer. Grâce au soutien de mes amies proches qui m’ont encouragée et ont cru en moi, j’ai terminé la ­formation avec succès. Cela m’a ­donné la force de briser le cercle ­vicieux de la négativité. J’ai rompu ­les liens avec ma famille après une longue période d’angoisse. Cette ­décision a été difficile à prendre, mais elle m’a donné la liberté de me découvrir. C’était une libération de me défaire des attentes des autres. Par contre, la douleur de la perte de ma mère, décédée en 2011, me hante toujours, mais je crois qu’elle serait fière de moi si elle voyait le chemin que j’ai parcouru.

Mon père pensait que j’étais trop vieille pour cette formation. Aujourd’hui, je suis fière de l’avoir fait!

Rester fidèle à soi-même

Pendant ma formation, j’ai connu des moments de doute et d’angoisse. J’entendais à nouveau les voix ­critiques dans ma tête, car je ­manquais de confiance en moi ­depuis ­tellement longtemps. ­Aujourd’hui, je travaille avec plaisir dans le service de gériatrie et je ­commence à ­comprendre que je suis bien plus forte que je ne l’imaginais. Je suis fière d’y être arrivée. Chaque jour est une occasion d’apprendre quelque chose de nouveau et je ­chéris les ­petites victoires. Ce qui m’attriste, c’est l’absence de contact avec mon filleul. Mais j’ai appris qu’il est essentiel de me choisir avant tout. Le chemin que j’ai parcouru, avec ses hauts et ses bas, m’a rendue plus ­heureuse que je ne l’aurais jamais imaginé. Au final, c’est ce qui compte dans la vie: être heureux et rester ­fidèle à soi-même, quels que soient les obstacles rencontrés. Ma vie ­ressemble désormais à une belle aventure et j’attends avec impatience ce que l’avenir me réserve.»

Texte de Dewy de Leener

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