Du désir d’enfant à la maternité, mettre un petit être au monde peut parfois s’apparenter à des montagnes russes. Evelien nous raconte son parcours.
Evelien, 28 ans, a appris qu’elle avait un cancer alors qu’elle était enceinte de son premier enfant. Jan, 32 ans, et elle sont maintenant les heureux parents de Casper.
«Les premières semaines de ma grossesse, j’ai souffert des symptômes typiques comme les nausées et les vomissements, mais ce n’était rien comparé à ce qui m’attendait. À 12 semaines de grossesse, j’ai effectué un test NIP. Le gynécologue m’a appelée une semaine plus tard pour me dire qu’une deuxième prise de sang était nécessaire de toute urgence. On ne m’a pas expliqué pourquoi. Le cœur serré, je me suis rendue à l’hôpital. Là, le gynécologue m’a dit qu’on avait trouvé dans mon ADN des erreurs qui pouvaient indiquer un cancer.
J’ai dû annoncer à mes proches à la fois la bonne nouvelle que j’étais enceinte et la mauvaise que j’avais un cancer.
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Chimio
La semaine suivante a été un véritable enfer car je vivais dans l’attente des résultats et dans l’incertitude. Je suis allée travailler parce que, de toute façon, à la maison, j’aurais broyé du noir. Une semaine plus tard, je suis retournée à l’hôpital, où des examens complémentaires ont été effectués. On m’a annoncé le verdict: j’avais une grosse masse entre les poumons et d’autres plus petites sous la clavicule et dans le cou. Il s’agissait d’un lymphome. Le sol s’est dérobé sous mes pieds. J’ai immédiatement pensé à notre bébé, mais les médecins m’ont dit que je pouvais suivre une chimiothérapie durant ma grossesse sans mettre notre bébé en danger. La première biopsie effectuée dans mon cou a échoué, ce qui a permis de procéder à une seconde biopsie seulement 3 semaines plus tard. Au cours de cette opération, ils ont retiré un morceau de la tumeur située entre mes poumons. Il s’est avéré qu’il s’agissait de la maladie de Hodgkin. Les taux de guérison pour ce type de cancer sont généralement bons, mais j’avais besoin d’un traitement. Quelques jours plus tard, j’ai reçu ma première chimiothérapie. Les effets secondaires étaient moins forts que prévu, car les hormones de grossesse ont curieusement contribué à les atténuer.
Casper avait un petit poids car il était prématuré, mais sinon tout allait très bien.
Prématuré
À cause de la chimiothérapie, j’étais complètement out pendant une semaine à chaque fois. La deuxième semaine, je pouvais à nouveau fonctionner normalement. Notre bébé, mon sang et mon col de l’utérus étaient contrôlés sans cesse et, au moindre écart, la chimio n’avait pas lieu. Après quelques semaines, mon col de l’utérus s’est raccourci et j’ai dû me ménager. Je repense à ma grossesse avec un double sentiment car j’ai vécu une chimiothérapie en même temps. J’ai dû annoncer à de nombreuses personnes à la fois la bonne nouvelle que j’étais enceinte et la mauvaise que j’avais un cancer. À 33 semaines, j’ai été admise à l’hôpital parce que mon col de l’utérus était extrêmement court. Dans le service à haut risque, je pliais des boîtes de dragées avec ma sœur. Quelques jours plus tard, on a provoqué l’accouchement. Lorsque Casper est venu au monde, il a pleuré immédiatement, ce qui était une bonne nouvelle. Il avait un petit poids car il était prématuré, mais sinon il allait très bien. C’était un grand soulagement, car j’avais reçu de la chimiothérapie pendant tout le temps où il était dans mon ventre.
Les effets secondaires de la chimiothérapie ont été moins forts grâce aux hormones de grossesse.
Radiothérapie
Je me suis bien remise de l’accouchement et j’ai pu rentrer chez moi au bout de quelques jours. Casper a malheureusement dû rester à l’hôpital. Nous avons passé beaucoup de temps dans le service de néonatalogie. Au bout de 4 semaines, nous avons été autorisés à ramener notre fils à la maison. Entre-temps, je suis passée de la chimiothérapie à la radiothérapie. C’était un nouveau coup dur pour mon corps, mais c’était une bonne nouvelle. Nous avons baptisé notre petit garçon Casper, car ce nom signifie « gardien du trésor », et il pris soin de moi pendant cette grossesse intense. J’adore être maman, mais je ne peux pas toujours être là à 100 % pour mon fils à cause de ma maladie. Je fais de mon mieux pour m’occuper de toutes les tâches avant ou après les rayons. Mon mari est d’un grand soutien. Il reste à vérifier si toutes les cellules cancéreuses ont bien disparu, et c’est seulement à ce moment-là que la rééducation commencera. J’en ai besoin pour pouvoir profiter de notre bébé, car le soulever dans son siège auto est parfois tellement difficile. Heureusement, Casper ne remarque pas grand-chose et nous profitons autant que nous pouvons du temps passé ensemble. »
Perruque
Tout au long de ce parcours, nous avons oscillé entre sourire et larmes, mais nous voulions tirer le meilleur parti de cette situation difficile. Cette photo en est une belle preuve. J’avais enfin accepté l’idée de vivre sans perruque, alors je l’ai enlevée. Casper et papa avaient manifestement d’autres projets pour elle (rires).
Ventre rond
Cette photo a été prise juste avant mon accouchement. Une dernière photo de mon ventre! Comme je n’aimais pas me promener avec mon crâne à moitié chauve, j’avais une perruque. Dès les premières contractions, je l’ai vite retirée car j’avais trop chaud.
Chimio
Cette photo a été prise juste avant ma deuxième séance de chimio. J’avais déjà un beau ventre et j’avais encore mes vrais cheveux. Mes collègues ont offerts la guirlande de fanions pour égayer la chambre.
Bienvenu Casper
C’est l’une des toutes premières photos de Casper. Il était en couveuse, mais reconnaissait nos voix. Lorsque nous lui avons parlé, il a ouvert les yeux. Un moment magique!
Câlins
Ce n’est pas la photo de moi la plus flatteuse, mais c’est un excellent souvenir. J’ai pu tenir Casper dans mes bras avant qu’il ne soit mis en couveuse, mais juste avant que la photo ne soit prise, ma perruque est tombée.
Sonde gastrique
C’est l’une des dernières photos de Casper avec sa sonde gastrique. Quelques jours plus tard, nous avons enfin été autorisés à le ramener à la maison.
Travail d’équipe
Les derniers mois ont été très difficiles, mais nous avons bien résisté. Notre petit garçon nous apporte la distraction nécessaire. Nous nous en sortons bien.
Maman fière
Je suis tellement fière de notre petit garçon.
Première sortie
Cette photo a été prise lors d’un week-end avec des amis. Après 3 mois, c’était notre première excursion d’une journée qui n’était pas à l’hôpital.
Petit chéri
Casper est un bébé très souriant.
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