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BABYSTORY: « La grossesse m’a détruite, ce n’est qu’après qu’il y a eu de la place pour la joie »

Du désir d’enfant à la maternité, mettre un petit être au monde peut parfois s’apparenter à des montagnes russes.

Yente, 27 ans, a souffert d’hyperémèse gravidique, ou nausées matinales extrêmes, qui ont fait de ses 2 grossesses un véritable enfer. Joni, 27 ans, et elle sont les heureux parents d’Astor, petit frère d’Estelle, 2 ans.

« Mes 2 grossesses ont été très difficiles car j’ai souffert d’hyperémèse gravidique, ou nausées matinales extrêmes, à la fois la première et la deuxième fois. En conséquence, j’étais au plus bas, mentalement et physiquement.

Les nausées extrêmes m’enchaînaient aux toilettes. Les larmes aux yeux, le visage rouge et les veines gonflées, je vomissais 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pendant que je me tenais au-dessus des toilettes, trempée dans ma propre urine. La pression sur ma vessie me faisait toujours uriner quand je vomissais. Quand je repense à ma grossesse, je me vois surtout assise sur les toilettes. C’était l’endroit où je passais le plus clair de mon temps.

Traumatisme

Lors de ma première grossesse, je n’avais aucune idée que je souffrais de cette maladie. Le désir d’avoir un enfant était si fort que je me suis simplement résignée face à ces nausées extrêmes. J’ai éteint mon cerveau et j’ai compté les jours jusqu’à la naissance.

Lorsque j’attendais notre deuxième enfant, il y avait 92 % de chances que je souffre à nouveau de nausées matinales extrêmes. Les symptômes ne sont pas apparus pendant les 6 premières semaines. J’espérais pouvoir profiter de ma grossesse cette fois-ci, mais malheureusement... Tout a recommencé à la septième semaine, et c’était encore pire que la première fois. Je ne pouvais même pas aller travailler.

Il m’était impossible de parler de ma grossesse. J’ai complètement évité le sujet parce que je ne pouvais pas le gérer émotionnellement. Ma belle-mère m’a demandé un jour si je sentais déjà le bébé bouger et j’ai fondu en larmes. J’ai décidé de demander l’aide d’une coach prénatale. Elle m’a fait comprendre que j’avais subi un traumatisme lors de ma première grossesse.

Ma famille et mes amis pensaient que j’avais juste un peu la nausée, mais l’hyperémèse est bien plus que cela! Tout me rendait malade.

Manque de compréhension

J’ai aussi été confrontée à beaucoup d’incompréhension. Ma famille et mes amis pensaient que j’avais juste un peu la nausée, mais l’hyperémèse représente bien plus que cela! Tout me donnait la nausée, même regarder la télévision, scroller sur mon téléphone ou lire un livre.

J’ai passé des jours à l’hôpital, sous perfusion, car je perdais de plus en plus de poids. Mon estomac était vide à cause des vomissements constants et mon corps était épuisé. À un moment donné, j’ai même dû appeler une infirmière parce que je n’arrivais plus à m’hydrater après avoir uriné et vomi. J’avais perdu toute estime de moi.

Pendant cette période, j’avais aussi un enfant en bas âge à la maison qui avait besoin d’attention et d’amour, mais je me sentais si misérable... L’élever m’a sauvée, car cela m’a forcée à sortir du lit et je n’avais alors pas le temps de déprimer au sujet de ma situation.

En repensant à cette période, je me rends compte que c’était la phase la plus malheureuse de ma vie. Ce n’était pas facile non plus pour mon partenaire, car je ne cessais de le repousser. Je lui suis reconnaissante d’être resté calme tout ce temps et d’avoir eu foi en la Yente qu’il connaissait et qui reviendrait.

J’ai vécu l’enfer pour les mettre au monde, mais ils me rendent si heureuse maintenant.

Maman poule

J’ai supplié mon gynécologue de provoquer l’accouchement car je n’en pouvais plus. Mais il ne comprenait pas ma demande, car après tout, j’avais un bébé en bonne santé dans mon ventre... Après de nombreuses discussions, nous avons enfin fixé une date.

Contrairement à la grossesse, l’accouchement s’est bien passé. Ils ont juste dû me faire 3 piqûres pour la péridurale car elles étaient toujours au mauvais endroit. Quand Astor est né, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps car j’avais enfin retrouvé ma propre vie! La grossesse m’avait détruite, et une fois terminée, il y avait à nouveau de la place pour la joie.

Je ne pensais pas que je deviendrais ainsi, mais je suis une vraie mère poule. Cet amour inconditionnel, cette chaleur et cette affection... C’est tout simplement merveilleux! Je ferais n’importe quoi pour que mes 2 petits coquins soient souriants et heureux. Ils sont la plus belle chose qui me soit arrivée. J’ai vécu l’enfer pour les mettre au monde, mais ils me rendent si heureuse maintenant.

Cela peut être difficile parfois avec 2 enfants de moins de 2 ans. Je ne peux pas me dédoubler, mais je fais de mon mieux pour leur donner toute mon attention et mon amour.

2 enfants de moins de 2 ans

Cela peut être difficile avec 2 enfants de moins de 2 ans. Je ne peux pas me dédoubler, mais je fais de mon mieux pour leur donner toute mon attention et mon amour. J’attends toujours avec impatience leurs siestes, car je peux enfin dormir aussi! Et pour finir, je ne veux pas d’un autre enfant. Je voulais au départ m’en tenir à un seul, mais mon mari avait très envie d’un petit deuxième. Notre famille est maintenant au complet. »

Ventre rond

« Une image difficile pour moi. J’avais du mal à me voir comme ça, c’est donc l’une des rares photos où j’apparais enceinte. »

Échographie

« Encore une échographie que j’ai simplement rangée dans le carnet après le rendez-vous chez le gynécologue. Je ne ressentais aucune émotion, j’étais trop mal pour voir le positif. »

Perfusion

« Mon dernier jour à l’hôpital après 4 jours sous perfusion. Déshydratée, toujours malade comme un chien et sans solution. »

Grande sœur

« La première rencontre entre le petit frère et sa grande sœur. J’ai enfin pu retrouver le sourire et me sentir comme une maman pour Estelle. Je me sentais souvent coupable envers elle à cause de ma maladie. »

Mon roc au milieu de la tempête

« L’homme qui a toujours été à mes côtés, même lorsque j’étais en proie à des sautes d’humeur constantes. Il a continué à croire que la Yente qu’il avait épousée reviendrait. »

Maman fière

« Mon fils, si beau. »

Mes parents adorés

« Mes parents adorés avec notre fille. Ils ont toujours été là pour moi. Ils venaient tous les jours pour s’assurer que j’allais bien, et je leur en serai reconnaissante pour toujours. »

Frère et sœur

« Mes bébés d’amour. »

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