Du désir d’enfant à la maternité, mettre un petit être au monde peut parfois s’apparenter à des montagnes russes
Joris, 32 ans, était assis dans un avion quand Justine, 33 ans, a accouché avec 5 semaines d’avance. Ils sont les fiers parents de Basile.
« Tomber enceinte n’a pas été une sinécure. En 2020, nous avons dû faire face à 2 fausses couches. À l’époque, je travaillais à l’unité Covid des soins intensifs, ce qui était évidemment très stressant. Je ne sais pas si cela a joué un rôle, mais après mon dernier curetage, il y a eu des complications et j’ai dû passer sous le bistouri. Après cela, je n’ai pas réussi à tomber enceinte naturellement, alors nous nous sommes tournés vers une clinique de fertilité.
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Insémination
J’ai d’abord commencé par une thérapie hormonale, mais au bout de quelques mois, il s’est avéré qu’elle ne donnait rien. Nous sommes alors passés à l’insémination artificielle. J’ai trouvé cette première fois très étrange. J’étais allongée sur un lit, les jambes écartées, et il y avait plein de gens autour de moi: une sage-femme, un gynécologue, un assistant et un étudiant que je ne connaissais pas. En à peine une minute, le travail était fait. Je me sentais sans défense, mais heureusement, Joris était à mes côtés. Une fois à la maison, l’agonie commence, car il faut alors attendre. La première fois que je me suis réveillée légèrement nauséeuse, j’ai naturellement pensé que c’était le moment. Mais les crampes d’estomac ont malheureusement indiqué que j’avais mes règles. À ce moment-là, le monde s’écroule, parce qu’on a tellement envie d’être enceinte. Pendant longtemps, je me suis demandé pourquoi cela se passait ainsi, car mon mari et moi avions été examinés et il n’y avait rien d’anormal. Mais bien sûr, personne ne peut répondre à cette question.
Alors que Joris restait positif, je tombais dans une spirale négative après chaque échec d’insémination, si bien que nous nous sommes éloignés l’un de l’autre.
S’éloigner l’un de l’autre
Nous avons pris notre courage à 2 mains pour procéder à une nouvelle insémination. Joris et moi avons réagi différemment aux inséminations ratées. Alors qu’il restait toujours positif, je tombais dans une spirale négative, si bien que nous nous sommes peu à peu éloignés l’un de l’autre. Je ne voyais pas comment les choses pourraient s’arranger et j’étais convaincue que nous ne pourrions jamais avoir d’enfant. Nous avons alors décidé de consulter un psychologue. Cela nous a permis de mieux communiquer et de nous retrouver. Mais après la quatrième insémination, j’en ai eu assez. J’avais besoin d’un peu de temps pour moi et je suis partie seule à Malaga pendant une semaine. Ce fut la meilleure décision qui soit, car je suis rentrée à la maison complètement reposée. 2 semaines plus tard, il s’est avéré que la dernière insémination avait réussi, car j’ai eu un test de grossesse positif entre les mains. Craignant que quelque chose ne se passe à nouveau mal, Joris et moi n’avons pas osé nous réjouir au début. Ce n’est que lorsque j’ai atteint mon cinquième mois de grossesse et que nous avons appris à l’échographie que notre bébé était en pleine forme que nous avons osé le dire à tout le monde. Nous pouvions enfin être heureux et crier notre grossesse sur tous les toits. Quel soulagement!
New York
La grossesse s’est déroulée sans problème. Je n’ai eu aucune nausées, j’ai pu manger de tout et je n’ai eu qu’un petit ventre, ce qui m’a permis de faire tout ce que je faisais avant. J’étais très heureuse d’être enceinte. Le bébé n’était pas de cet avis, puisqu’il est venu au monde avec 5 semaines d’avance. C’était tellement inattendu que mon mari était encore à l’étranger. Il était en voyage avec des amis à New York lorsque j’ai perdu les eaux. Pendant que je cherchais sur Google ce que je devais apporter à l’hôpital, j’ai appelé Joris pour lui annoncer la nouvelle. C’est le père de Joris qui m’a conduite à l’hôpital. Je voulais m’assurer que notre bébé ne viendrait au monde que le lendemain, car Joris serait alors de retour. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour que le bébé reste au chaud. Pendant ce temps, je discutais en vidéo avec mon mari, qui se promenait toujours dans New York en me montrant les gratte-ciel (rires).
Lorsque j’ai appelé Joris, nous nous sommes tous 2 rendu compte qu’il ne serait malheureusement pas présent à la naissance de son premier enfant.
Champagne
La nuit, les contractions ont commencé à s’intensifier. J’ai encore essayé de les ignorer, mais la sage-femme a constaté que j’étais déjà dilatée de 9 centimètres, et que le bébé était en route. J’ai appelé Joris une dernière fois, mais il était à l’aéroport, prêt à embarquer. À ce moment-là, nous avons tous 2 réalisé qu’il n’assisterait malheureusement pas à la naissance de son premier enfant. Heureusement, j’étais bien soutenue par ma mère. 20 minutes plus tard, notre petit garçon est venu au monde. J’ai pu le sortir moi-même et ma mère a coupé le cordon ombilical. Un moment magnifique! Basile a été immédiatement placé en couveuse. Il pesait à peine 2,1 kilos et mesurait 44 centimètres, mais il se portait bien. J’ai pris une photo et je l’ai envoyée à Joris, qui m’a immédiatement fait savoir qu’il était aux anges, au sens propre comme au sens figuré. Il a fêté cela dans l’avion avec du champagne (rires). Le lendemain, Joris est entré dans ma chambre avec un énorme bouquet de fleurs. Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre et les larmes ont coulé à flots.
Adoption
Les premières semaines ont été heureuses, Basile dormait tout le temps et mangeait comme un ogre. Joris a pris 4 semaines de congé et nous avions trouvé notre équilibre en tant que nouvelle famille. Lorsque Joris a dû reprendre le travail, j’ai complètement perdu mes repères. Soudain, Basile s’est mis à pleurer beaucoup, à ne pas vouloir dormir et à avoir faim en permanence. C’était l’enfer! J’étais complètement épuisée. Mes beaux-parents m’ont proposé de les accompagner en Espagne pendant une semaine, et ce fut mon salut. J’ai pu me délester de Basile sans souci et dormir un peu. Petit à petit, j’ai trouvé un nouveau rythme avec Joris qui m’aide autant que possible, car je ne peux pas m’occuper de Basile toute seule. Pour l’instant, nous ne savons pas si nous voulons un deuxième enfant. Après tout, nous envisageons aussi d’adopter un enfant ou d’accueillir un enfant en famille d’accueil, mais pour l’instant, il est bien trop tôt pour décider quoi que ce soit. »
Ventre rond
Nous sommes partis en babymoon à Malaga et y avons passé 3 semaines merveilleuses. Je me suis reposée et Joris a télétravaillé. Je sortais seule pendant la journée et le soir, nous passions du temps ensemble. Nous avons aussi fait une séance photo là-bas.
Marraine
Steffi, l’une de mes meilleures amies, est la fière marraine de Basile. Je lui ai offert des biscuits faits maison, parce que j’aime cuisiner.…
Et parrain
Steven est le fier parrain. On lui a demandé en lui offrant mes délicieux biscuits et une bouteille de vin, et lui aussi a dit oui.
Faire-part de naissance
Le faire-part de naissance nous montre, Joris et moi, accompagnés de nos animaux. Les petites abeilles symbolisent les 4 inséminations que nous avons dû subir pour avoir Basile. Les 2 avions représentent les 2 bébés que nous avons perdus et le globe est là parce que nous aimons tous les 2 voyager.
Facetime depuis le lit d’hôpital
Lorsque j’étais allongée sur le lit d’hôpital dans la salle d’accouchement, Joris m’a fait visiter un peu de New York.
Champagne dans l’avion
Avec ses amis et beaucoup de champagne, Joris a fêté le fait de devenir papa dans l’avion.
Meilleurs amis
Notre chienne Lola a été adoptée en Roumanie. Elle a été gravement maltraitée et est encore très anxieuse. Avec l’arrivée de Basile, elle s’est complètement épanouie. Elle le considère comme son bébé et veut être avec lui tout le temps.
Couveuse
Basile a dû rester allongé sous une lumière bleue spéciale dans la couveuse pendant un certain temps.
Gros câlins
J’ai couvert Basile de câlins.
Famille au complet
Le moment où nous nous sommes revus a été très émouvant. Nous étions désormais parents!
Premier voyage
Basile avait 7 semaines lorsqu’il a fait son premier voyage, en Espagne. Il a dormi pendant tout le vol et a profité pleinement du soleil espagnol.
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