Les scientifiques savent désormais ce qui cause les nausées de grossesse
Une récente étude internationale menée par des scientifiques de l’Université de Cambridge a déterminé la cause des nausées de grossesse. Ils espèrent que leurs recherches permettront de mieux prévenir les vomissements, mais aussi de diminuer les cas d’hyperémèse gravidique.
S’il ne s’agit pas d’un symptôme généralisé, de nombreuses femmes enceintes sont prises, au cours de leur grossesse, de vomissements. Dans certains cas, ces futures mères doivent même être admises à l’hôpital. Mais pourquoi ces nausées surviennent-elles? C’est la question que se sont posés des scientifiques des universités de Cambridge, en Grande-Bretagne, de Kelaniya, au Sri Lanka, de Californie du Sud, aux États-Unis, et d’Édimbourg, en Écosse.
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Selon leurs recherches, publiées dans la revue scientifique Nature, une hormone produite par le fœtus, la protéine GDF15, est à l’origine de ces vomissements de grossesse. L’intensité des nausées dépend non seulement du taux d’hormones produit par le fœtus, mais aussi du degré d’exposition de la mère à cette protéine avant la grossesse.
Avancée majeure
Selon les scientifiques, pas moins de sept femmes enceintes sur dix sont affectées par des nausées et des vomissements. Dans 1 à 3 % des cas, ceux-ci peuvent être sévères et mettre en danger la santé de la mère et de son bébé. On parle alors d’hyperémèse gravidique.
Jusqu’à présent, les causes de la maladie étaient encore inconnues. Récemment, des études biochimiques et génétiques ont suggéré qu’elles pourraient être liées à la production par le placenta de l’hormone GDF15, qui agit sur le cerveau de la mère pour lui donner des nausées et la faire vomir. C’est néanmoins grâce à l’étude internationale menée par l’Université de Cambridge que des avancées majeures ont pu être réalisées.
Les femmes naturellement plus exposées ont moins de nausées
Les scientifiques espèrent que leurs recherches permettront de mieux prévenir les nausées liées à la grossesse, en exposant les futures mères à la GDF15 avant qu’elles ne soient enceintes, et ainsi renforcer leur résistance à l’hormone.
En effet, selon l’étude, celles dont le taux de GDF15 dans le sang est naturellement faible ont un risque plus élevé de développer des nausées et des vomissements sévères pendant la grossesse. À l’inverse, les femmes atteintes d’une maladie héréditaire du sang appelée la bêta-thalassémie, dont le taux de l’hormone est naturellement très élevé avant la grossesse, n’ont que peu ou pas de nausées ou de vomissements.
Empêcher de futures mères d’avoir des nausées de grossesse
“Savoir cela nous donne une clé sur la façon dont nous pourrions empêcher ce phénomène de se produire. (...). Cela constituera finalement la base d’un moyen efficace et sûr de traiter ce trouble”, indique le professeur Stephen O’Rahilly, codirecteur de l’Institut des sciences métaboliques et directeur de l’unité des maladies métaboliques du Medical Research Council de l’Université de Cambridge.
La doctoresse Marlena Fejzo, de l’Université de Californie du Sud, a elle-même expérimenté l’hyperémèse gravidique, lorsqu’elle était enceinte. “Lorsque j’ai cherché à comprendre pourquoi, j’ai réalisé à quel point mon état était mal connu, alors que les nausées de grossesse sont très courantes”, explique-t-elle avant de conclure: “J’espère que maintenant que nous comprenons la cause de l’hyperémèse gravidique, nous sommes sur le point de mettre au point des traitements efficaces pour empêcher d’autres mères de vivre ce que moi et beaucoup d’autres femmes avons vécu.”
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