S’il y a bien une question que tout·e gynécologue pose à sa patiente, c’est de savoir si oui ou non elle désire avoir une péridurale durant son accouchement. Les filles de la rédac racontent leurs expériences.
La péridurale, tout un débat. Alors que certaines affirment haut et fort qu’elles souhaitent en avoir une dès que possible, d’autres hésitent tandis que d’autres encore la refusent catégoriquement, préférant de loin vivre un accouchement physiologique le moins médicalisé possible.
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La rédac face à la péridurale
Selon le CHU Liège, 80% des patientes bénéficient de la péridurale en Belgique. Certaines filles de la rédac sont mamans et ont vécu un ou plusieurs accouchements. Elles témoignent de leurs propres expériences par rapport à la péridurale.
Emilie
“J’ai vécu deux accouchements. D’abord celui de mon petit garçon né sans vie suite à une IMG à 6 mois de grossesse. Alors que j’espérais une césarienne, on m’a annoncé que dans pareille situation, on accouchait toujours par voie basse (sauf exception médicale). S’agissant d’un déclenchement, les contractions ont été terriblement douloureuses et rapprochées.“
J’ai demandé la péridurale dès que j’ai pu, mais mon col ne s’ouvrant pas, j’ai dû attendre plus de 10 heures avant d’y avoir droit.
“Au total, l’accouchement a duré 34 heures. Pour l’accouchement de ma fille Chloé, j’ai demandé la péridurale quand j’étais à 7 cm de dilatation. Je voulais vivre et sentir le travail, tenir le plus longtemps possible. Au bout d’un moment, je n’arrivais plus à gérer ma douleur et j’ai demandé à ce que l’anesthésiste vienne. Enceinte de mon troisième enfant, je pense à nouveau demander une péridurale.”
Amandine
“J’ai eu trois accouchements et pour les deux premiers je n’ai pas hésité une seule seconde pour la péri, je la voulais directement à la moindre douleur. Pour mon 3ème bébé, par contre, quand je suis arrivée à l’hôpital, on m’a dit que j’avais un col très ouvert et que j’allais accoucher très vite. Quand l’infirmière m’a demandé si je voulais une péridurale, j’ai eu une envie de guerrière: accoucher sans cet anti-douleur pour voir ce que ça fait. Comme le travail n’allait pas être long, et que c’était mon dernier enfant, je me suis dit que j’allais tenter le coup.“
Mais à peu près 4 minutes plus tard, j’ai eu tellement mal en sentant une énième contraction que je suis revenue sur mes dires.
“Je me souviendrai toujours de la remarque de l’infirmière qui m’a dit ‘vous avez le droit de changer d’avis et psst personne n’est obligé de le savoir’. Heureusement après 3 tentatives, l’anesthésiste a réussi à m’administrer la péridurale qui s’est avérée plus qu’utile pour sortir ce gros bébé de 4,9 kilos, une demi-heure plus tard.”
Charlotte
“Je n’ai jamais eu l’envie d’accoucher sans anesthésie, et je savais d’avance que je demanderais la péridurale dès que cela deviendrait trop difficile pour moi. Et pourtant, j’ai fini par attendre encore un peu. Mes premières contractions étaient tout à fait supportables et ma dilatation était très lente. J’ai tenu jusqu’à ce qu’elles deviennent vraiment intenses (après qu’on m’ait donné de l’ocytocine pour accélérer le travail).“
L’anesthésiste était coincé dans les embouteillages… J’ai dû faire preuve de patience (rires). Mon conseil: de préférence, n’attendez pas trop longtemps.
“Je ne me souviens pas très bien de la piqûre en elle-même, mais elle n’était ni effrayante ni douloureuse. L’anesthésie n’était pas très lourde, car je sentais encore légèrement les contractions et je pouvais bien bouger les jambes. Ça m’a plu de pouvoir bien sentir mon corps, et l’accouchement lui-même s’est déroulé en douceur.”
Julie
“Je pensais tenter de faire sans péridurale pour la naissance de Marion. À la rédac’, tout le monde me disait: ‘Waouh, c’est courageux.’“
Mais quand j’ai perdu les eaux en prenant mon bain, les contractions sont devenues tellement douloureuses, que lorsque j’ai débarqué à l’hôpital, je me suis empressée de dire: ‘J’avais dit que je ne voulais pas de péridurale, mais en fait j’en veux une!’
“J’avais tellement peur de ne plus pouvoir l’avoir. J’étais dilatée de quelques centimètres et l’anesthésiste a pu intervenir. Quand la douleur a cessé, un instant, il a été ma personne préférée du monde. Et pour mon 2e accouchement, c’était clair: je voulais la péridurale.”
Judith
“Lors de mes deux accouchements, je n’ai pas eu de péridurale parce qu’il était trop tard. Avec mon premier fils, j’ai accouché moins de 3 heures après ma première contraction. Pendant le trajet en voiture, je me vois encore dire à mon mari: ‘Si je ne peux pas le faire, tu diras pour moi que je veux une péridurale?’“
Mais à l’arrivée, il s’est avéré que j’étais déjà dilatée de 8 centimètres et je n’ai donc pas eu besoin de péridurale.
Pour mon deuxième fils, j’ai perdu les eaux 7 semaines avant la date prévue. J’ai de nouveau eu de nombreuses contractions en succession rapide. Il s’est avéré qu’il était trop tard pour une péridurale. J’ai donc planifié deux fois la péridurale, mais les choses se sont passées différemment. C’était déjà un bon avant-goût du fait d’avoir des enfants: à partir de maintenant, les choses ne se passeront pas toujours comme vous l’aviez prévu.”
Line
“Mes deux accouchements se sont déroulés sans péridurale. Je voulais vraiment continuer à bouger et j’ai fini par accoucher dans la baignoire. La péridurale n’était donc pas une option pour moi. Ce bain m’a fait l’effet d’un cocon sûr et m’a donné le sentiment de contrôler la situation. L’eau chaude m’a apporté une sorte de paix.“
Les deux accouchements se sont également déroulés très rapidement, les deux fois il s’est écoulé moins de 4 heures entre la rupture de la poche des eaux et l’accouchement, la péridurale n’a donc pas été nécessaire.
“Je pense que si mon accouchement avait duré plus longtemps ou ne s’était pas déroulé sans problème, j’aurais choisi cette option.”
Lise-Marie
“Pour ma fille aînée, j’ai eu une péridurale. Avant l’accouchement, je m’étais dit que je verrais sur le moment comment ça se déroule. Je ne m’étais pas dit de façon catégorique si je la prendrais ou pas.“
Quand j’ai commencé à ressentir des douleurs lors de mes contractions, je n’ai pas hésité une seconde quand la sage-femme m’a demandé si je souhaitais la péridurale.
“Et j’ai accueilli l’anesthésiste avec un grand sourire de soulagement lorsque le moment est venu. Pour ma seconde fille, la question ne s’est pas posée puisqu’elle est née par césarienne.”
Barbara
“J’avais prévu dès le départ de prendre la péridurale, du moins dans la mesure du possible, vu qu’on ne sait jamais à l’avance comment un accouchement va se dérouler. Pour la naissance de mon fils, j’ai perdu les eaux et n’ayant aucune contraction, on a été obligé de déclencher le travail 24h plus tard. Cela a été assez violent, je suis passée d’une douleur au niveau zéro à échelle + 10 en une heure et demi de temps.“
Je suppliais pour obtenir la péridurale, mais aucune salle d’accouchement n’était disponible et il m’a fallu attendre au final près de trois heures en tout. Lorsque je l’ai reçue, l’effet a été instantané et vraiment miraculeux.
“Je me suis endormie une heure et à mon réveil, j’avais une ouverture maximale et j’ai pu pousser (toujours sans rien sentir, ce qui était étrange d’ailleurs). Et mon fils est né une quarantaine de minutes plus tard. Finalement, avec le recul, je considère que j’ai eu un accouchement plutôt facile, avec une douleur très intense mais courte au regard de beaucoup d’autres. “
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